Et si Montpellier quittait le Top 14?

Par Julian Vicente
  • Mohed ALTRAD - 25.01.2014 - Montpellier / Bordeaux - 17eme journee de Top 14
    Mohed ALTRAD - 25.01.2014 - Montpellier / Bordeaux - 17eme journee de Top 14
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Le Top 14 perdra-t-il Montpellier ? Le spectre est ouvertement brandi par le président du club, Mohed Altrad, qui se considère insuffisamment soutenu par l'agglomération et affirme que le dépôt de bilan est en jeu, à quelques semaines des municipales.

Dans un entretien avec l'AFP, Mohed Altrad réclame "des engagements" forts pour poursuivre l'aventure à la tête d'un club dont il a pris la présidence en 2011 et qui reste en grande difficulté. L'homme d'affaire a menacé cette semaine de "révélations" le président de l'agglomération et candidat PS à la mairie, Jean-Pierre Moure. Et tout en regrettant la publication dans la presse de son courrier "privé envoyé par coursier et huissier", il enfonce le clou. "La situation n'est pas nouvelle (...). A un moment, il faut que cela s'arrête. On a tous nos limites de patience", a affirmé le patron du groupe Altrad (720 millions d'euros de CA, 5.000 salariés). Mais "ce n'est pas qu'un problème d'argent (...). Il y a un projet. On parle de développement. Je suis capable de beaucoup de choses mais je ne peux pas tout faire tout seul", a-t-il ajouté, réclamant que les collectivités en général et M. Moure en particulier "jouent leur partition."

Dépôt de bilan en mars

Le 4 février, M. Altrad a adressé un courrier au candidat PS dans lequel il évoque des "révélations de nature fortement préjudiciables" à ses ambitions. Surtout, il menace de claquer la porte et d'entraîner, ce faisant, le club héraultais dans les abîmes. "Je suis fatigué de devoir vous écrire courrier sur courrier, pour sans arrêt vous rappeler vos engagements. Considérez celui-ci comme un ultime avertissement. Sans retour formel, concret et engagé de votre part, et ce dans les plus brefs délais, je me retire du club dans l'instant", a-t-il écrit, affirmant que son retrait conduirait "à la disparition immédiate du rugby professionnel à Montpellier" avec "dépôt de bilan en mars."

Altrad Rugby club

A quelques semaines d'élections où Jean-Pierre Moure est légèrement en tête des sondages devant le candidat UMP Jacques Domergue, le patron du rugby montpelliérain ferait-il du chantage ? "Je ne menace personne (...). J'ai déjà perdu 12 millions d'euros. Le club ne s'appelle pas Altrad Rugby Club mais Montpellier rugby club", répond-il sans détour. Nul calcul politique derrière sa colère, assure-t-il. "Je ne suis maqué avec personne. J'ai mon indépendance." Jean-Pierre Moure, lui, rejette sans ménagement le courrier de M. Altrad. "Une telle démarche, confondant intérêt public et intérêts privés et usant de menaces explicites, discrédite vos sollicitations qui ne peuvent se heurter qu'à une fin de non recevoir, sans même qu'il n'y ait lieu d'évoquer les présentations factuelles inexactes réalisées par votre correspondance", a répondu l'ex-bras droit de Georges Frêche.

Soucieux apparemment de régler la question à huis-clos, il a pour autant proposé un rendez-vous. "Je réfléchis à cette proposition. Mais je crains qu'une rencontre de plus n'apporte rien", a répondu le patron du MHR, qui envisage en revanche la tenue prochaine d'une conférence de presse. M. Altrad réclame notamment plusieurs subventions pour un total de 500.000 euros, un remboursement de trop perçus de loyers par l'agglomération depuis 2007 ainsi que l'utilisation totale du stade, notamment "l'exploitation commerciale" comme le "naming".

Galthié: Je ne suis pas au courant

De sport, il n'est en tout cas guère question, ni dans la campagne électorale, qui s'est abstenue d'en débattre jusqu'à présent, ni dans les enjeux de ce bras de fer sur la place publique. Montpellier, qui vient d'aller faire chuter Toulouse dans son fief, affiche une intéressante 4e place au Top 14. Une santé à préserver pour l'entraîneur Fabien Galthié, qui a indiqué "ne pas être au courant" de ce dossier. "Je mesure les conséquences de mes actes. Je pense aussi aux salariés, aux dizaines de milliers de supporteurs", concède Mohed Altrad, mais il faut "savoir dire stop".

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