Avant Toulon-Racing, Boudjellal et Lorenzetti ont ouvert les hostilités

Présenté comme deux des plus belles écuries de notre championnat après un recrutement et des effectifs XXL, le Racing Métro et Toulon se retrouvent vendredi en demi-finale de Top 14. En juillet dernier, les deux formations avaient déjà donné un avant-goût de leur futur duel à Mayol lors des matchs de préparation (14-6). Les avants varois avaient d'ailleurs marqué au fer rouge leurs adversaires. Avant que les deux équipes n'en décousent à nouveau sur le terrain, ce sont les deux présidents emblématiques, Jacky Lorenzetti (Racing) et Mourad Boudjellal (Toulon), qui ont démarré les hostilités par voie médiatique. Un bon moyen d’enlever la pression sur leurs joueurs. On connaît le président varois, toujours habile dans les joutes verbales. Son homologue francilien a prévenu en début de semaine: "Il n'y a pas de raison qu'il y ait que lui qui s'amuse. Je ne vais pas me laisser massacrer".

J'espère que Mourad arrivera à l'heure. J'ai quand même appris qu'il allait venir en stop de Toulon jusqu'à Paris, qu'après il allait prendre le métro puis le bus pour monter jusqu'à Lille

Pourtant, c’est bien l’homme fort du RCT qui a allumé la première mèche en conférence de presse en évoquant Castres, le Racing Métro et Montpellier, "trois clubs sous mécénat". Avant de rajouter: "On ne joue pas dans la même cour, on ne passe pas les même vacances, on ne voyage pas dans les même avions. Face à moi, il y a trois jets privés, là! Je suis le seul qui prendra le TGV pour aller à Lille". Une déclaration qui a fait réagir le fondateur du réseau immobilier Foncia: "J'espère que Mourad arrivera à l'heure. J'ai quand même appris qu'il allait venir en stop de Toulon jusqu'à Paris, qu'après il allait prendre le métro puis le bus pour monter jusqu'à Lille. Il ne faut pas qu'il se perde en route". Sur RMC, Mourad Boudjellal a confié avoir tenu parole à son engagement: "Je suis monté en TGV à Paris, comme je l’avais dit. Et après, je prendrai mon petit train pour Lille. Je pense que Jacky s’est vexé car j’ai dit que j’étais le seul président des demi-finalistes à aller à Lille en train. Mais y aller en jet privé n’est pas une insulte. Je lui préparais la route pour les gonzesses. Si j’avais un jet privé, je le garerai devant le bureau car c’est un attrape-gonzesses de première. (…) Moi je prends le métro et le RER et je trouve ça bien. La ligne 14 est très pratique".

Après les fortunes personnelles des présidents, ce sont le budget des clubs qui ont été au cœur du débat. Cette fois, Jacky Lorenzetti a dégainé le premier: "L’humoriste Anne Roumanoff a l’habitude de dire 'on ne nous dit pas tout'. Eh bien Mourad ne nous dit pas tout. Il a un gros budget et il ne faut pas oublier qu’il y a dans celui-ci plus de six millions d’euros donnés par les pouvoirs publics. Il peut vous et nous remercier tous, car une grosse partie de son budget est faite par les financements du Conseil Général du Var et de la ville de Toulon. Moi, je n’ai pas cette chance ! Le Conseil Général des Hauts de Seine nous donne un million d’euros, ce qui est déjà beaucoup". Un terrain sur lequel Mourad Boudjellal est habitué de se faire attaquer. Sa réponse a été on ne peut plus claire: "Il fait un racisme anti-Sud. Il dit qu’on lui cache tout, mais il y a une loi qui dit que les collectivités ne peuvent pas subventionner les clubs professionnels à hauteur de plus de 3,6 millions d’euros. Nous, nous percevons 2,9 millions d’euros. Il pense que dans le Sud, on ne respecte pas les lois. Je peux comprendre que Jacky ait un problème avec l’argent car quand tu es le seul Suisse exilé fiscal en France, c’est qu’il y a un truc que tu n’as pas compris (rires)".

Jacky a dû péter un fusible ! [...] Je lui conseillerai de changer de dealer, car le sien a certainement forcé sur la dose des pilules!

Chez nos confrères de La Provence, le président du RCT en a même rajouté une couche: "Non mais, sur le coup, Jacky a dû péter un fusible ! Cela se comprend en fait: il est en demi-finales et il est euphorique. Mais bon, je lui conseillerai de changer de dealer, car le sien a certainement forcé sur la dose des pilules!" La semaine aura été riche en échanges musclés entre les deux présidents. Mais nul doute qu’à la fin de la rencontre, fidèles aux valeurs de l’ovalie, ils se quitteront bons amis. Lorenzetti a tendu une perche à son homologue: "Je l’aime bien. Je crois qu’il a dit qu’il viendrait me faire la bise si le Racing l’emportait vendredi, et je souhaite vraiment qu’il vienne me faire la bise". Pas rancunier, Boudjellal promet même plus: "Si je perds, je ferai la bise à Jacky. Mais si je gagne, je l’embrasserai sur la bouche, s’engage Mourad Boudjellal. J’éviterai de manger du maroilles avant". La réponse vendredi soir à l'issue de la rencontre...