Après l'exploit de Clermont, le champion castrais la joue modeste

Battre Clermont est toujours compliqué. Le faire au stade Marcel-Michelin l’est encore davantage. C’est pourtant la prouesse réalisée par les Castrais, le week-end dernier, qui ont dominé les Auvergnats sur leur propre pelouse (16-22) en match de barrage. Un succès majuscule de la part des Tarnais qui a mis fin à une série de 77 victoires consécutives de Clermont à domicile. L’exploit est digne des plus grands mais il n’a pas pour autant changer les tranquilles habitudes du club du Lévezou. Pas d’euphorie particulière ni de grande sortie médiatique cette semaine. Au contraire, "on n’a pas changé notre semaine, on s’est entraîné comme d’habitude", concède l’entraîneur des trois-quarts, David Darricarrère. "Ce n’est pas une victoire à Clermont qui va tout changer, explique le manager Matthias Rolland. Notre jeu n’a pas été révolutionné et notre effectif est resté le même. On a juste fait un gros match. On ne va pas changer de style de jeu pour autant. On reste la même équipe".

Darricarrère: "Les compteurs sont remis complètement à zéro"

Habitués des phases finales lors des cinq dernières années, le Castres olympique préfère donc endosser à nouveau son costume d’outsider au moment d’aborder sa demi-finale face à Montpellier. "Par rapport à notre masse salariale, on ne peut pas être déclaré favori du championnat. C’est normal qu’on soit considéré comme un outsider, tranche Rolland. Ça ne veut pas dire qu’on va perdre. On est en position pour concurrencer les plus gros. C’est notre position actuellement. Je pense qu’elle nous convient et en plus, je la trouve logique". Vainqueur à deux reprises de Montpellier lors de la phase régulière, le CO pourrait pourtant aborder ce rendez-vous dans la position du favori mais "les compteurs sont remis complètement à zéro, tempère aussitôt Darricarrère. Les deux matchs de la phase régulière sont complètement effacés. C’est un autre championnat qui commence. Ce sera un match totalement différent. C’est une demi-finale. Ça reste quelque chose d’exceptionnel".

Rolland: "On ne peut pas se satisfaire de ça" 

Fausse modestie ou réelle humilité, Castres n’en demeure pas moins par son statut de champion de France et ses récentes performances un prétendant sérieux à sa propre succession. D’abord satisfaits d’être dans les six à la fin de la phase régulière et désormais présents en demie face à Montpellier, les Castrais ne comptent pas faire le déplacement à Lille pour revenir bredouille. "J’ai toujours dit depuis le début de la saison qu’être dans les six qualifiés serait un exploit, rappelle Matthias Rolland avant de poursuivre, j’aurais signé pour une demi-finale en début de saison mais maintenant qu’on y est, on ne peut pas se satisfaire de ça". Mais pour ça, il faudra battre Montpellier pour la troisième fois de l’année…