Gibouin, la complainte de l'oublié 

  • Gautier Gibouin - Bordeaux - 12 février 2013
    Gautier Gibouin - Bordeaux - 12 février 2013
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Devenu le cinquième choix de l'UBB en 3e ligne aile sans avoir jamais démérité, Gautier Gibouin, pur produit de Musard, ne goûte guère à cette situation qu'il refuse de revivre plus longtemps.    

Cette saison, on a vraiment parlé de lui qu'une seule fois. Souvenez-vous fin septembre à Clermont, tenu par deux joueurs auvergnats, il avait servi de punching-ball à Morgan Parra. Il vivait là sa dernière titularisation en Top 14 au sein de l'Union mixée à l'occasion pour ce match à Michelin. Depuis, ce flanker de 24 ans (1,84 m, 102 kg), s'est contenté de quelques miettes en Challenge Européen, avec certes les galons de capitaine au bras mais aussi une frustration allant crescendo au fil des semaines. 

"C'est très difficile de se lever, de venir tous les matins s'entraîner et de se dire qu'il y a peu de chance qu'on figure dans le groupe le samedi, explique-t-il. C'est aussi frustrant de vivre ça que jouissif de vivre l'inverse quand on joue tous les week-ends. Heureusement, j'ai la chance d'être bien entouré par mes proches, ma copine qui est dans le sport de haut niveau (handballeuse à l'UMB-B) et qui comprend ce que je vis. Et comme on est plusieurs joueurs dans cette situation, on essaye de se serrer les coudes". Cruel constat que de vivre au quotidien aux côtés de la troisième ligne la moins blessée du Top 14. "Le pire, c'est que l'an dernier, les plus souvent blessés étaient Damien Larrieu et moi, ceux qui avions le moins de temps de jeu", sourit-il, dépité.

Retrouver un peu de considération 

"Je ne peux pas en vouloir au staff, l'équipe tourne, la troisième ligne est bonne à tous les matches, à partir de là c'est dur de critiquer, concède Gibouin. Il y a 40 joueurs à disposition, 23 qui peuvent être sur la feuille de match. Ce que je regrette, c'est que le mien n'y soit pas plus souvent". "Pour que Gautier gagne sa place, il faut qu'il soit au-dessus des autres, estime l'entraîneur Vincent Etcheto. 'Tasi' (Luafutu), meilleur joueur de Pro D2 l'an dernier, était une star à Brive et lui aussi a du mal à avoir du temps de jeu. Ca prouve que les autres sont très compétitifs".

Entre fatalité et amertume, Gibouin n'est pourtant pas du genre à ressasser sa décision d'être resté une saison de plus en Gironde. "C'est difficile de regretter les choix qu'on fait. On les fait, il faut savoir les assumer. Et puis je me dis, si j'avais été ailleurs, cela aurait-il était mieux ? Je ne sais pas. Le tout maintenant est d'essayer de rebondir au mieux, si possible en Top 14, voire en Pro D2. Les pistes ne sont pas nombreuses mais j'espère des avancées significatives d'ici la fin janvier". Et de brandir son statut de JIFF, pour se convaincre "que ça va m'aider car beaucoup d'équipes doivent penser à ça en faisant le recrutement", et même s'il y a le risque de refaire le nombre ailleurs ? 

"Le sentiment qui prédomine est de repartir dans un nouveau projet, de repartir de zéro, d'essayer de gagner ma place où que j'aille, de sortir de cette situation", martèle-t-il, la tête déjà tournée vers le Tournoi des VI Nations qu'il va disputer avec l'Espagne. "Je me prépare pour ça, c'est une bouffée d'oxygène, ça va me faire du bien de partir, de trouver du temps de jeu, de retrouver un peu de considération, un statut", conclut le capitaine du XV del Léon, l'œil de nouveau pétillant.

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