L’UBB a "dépucelé un système"

Par Rugbyrama
  • Heini Adams - Bordeaux-Bègles - aout 2013
    Heini Adams - Bordeaux-Bègles - aout 2013
Publié le Mis à jour
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Bordeaux-Bègles n'a pas brillé face à Castres mais a assuré l'essentiel en s'imposant (21-20). Et qu'importe la manière, le clan bordelais est totalement ravi.

Cinq minutes, capitales, ont écrit l’histoire du match face à Castres. Les trois premières qui ont prévenu que la chance souriait enfin aux Girondins: lumineuse passe au pied de Rémi Tales devant la ligne bordelaise, offrande assurément gagnante, mais Baï est trompé par le rebond ; les deux dernières lorsque Kokckott sprinte seul vers l’essai de la victoire castraise sans calculer que par vent travers, venant de l’infini, vole le supersonique Talebula. Sur le drapeau de coin, le Fidjien expulse le Sud-Af hors du terrain. Entre ces deux cruciales péripéties, l’Union, pressurée par la royale troisième ligne sud-africaine du CO, a dû mettre ses intentions offensives en sourdine. Elle a peu franchi la défense au contraire de Tarnais séduisants qui ont ajouté du volume à leur rugby. Et Serge Milhas de se désoler: "Combien les Bordelais ont-ils eu d’occasions ? Une par Talebula et nous cinq au moins et nous ne marquons pas". Autant que ce déchet, sans doute faut-il louer la volonté de l’UBB de s’opposer à la surpuissance, sa générosité hors norme qui reste sa véritable marque de fabrique.

Osons une question: Sans le rendez-vous manqué briviste, la victoire sur le champion de France aurait-elle été possible ? Car c’est une évidence, il y a eu réaction, celle qu’attendait Laurent Marti et le staff: "Ce qu’il faut relever aujourd’hui, poursuit le président, c’est que de mémoire, jamais l’Union n’a gagné un match de cette manière. Aujourd’hui on a dépucelé ce système".

"Une explosion inqualifiable"

N’allons pas, non sans une pointe d’ironie, poser sur la case chance la blessure précoce du néo-castrais Richie Gray, ou celles, plus tard, des piliers Wihongi et Preikishvili. Constatons simplement qu’a partir de ces divers roulements, le pack de l’Union - qui a su priver l’alignement tarnais de cinq ballons - a judicieusement appuyé là où cela faisait mal. Non seulement plus efficace en mêlée, il a usé à bon escient de ballons portées qui accouchèrent, alors que le CO menait 15-17, d’une pénalité (68e) et d’un drop remarquablement préparé par Saubusse et ses avants (75e). La suite, vous la connaissez... le duel impitoyable Kockott-Talebula. C’est aussi le talonneur Ole Avei reconverti dans un rôle de composition de numéro huit. Puis cette déclaration du manager Ibañez: "Castres n’est pas champion de France pour rien. Il n’y a rien de glamour mais c’est une victoire. Les joueurs s’étaient donné rendez-vous et ils ont répondu présent. Je suis heureux pour eux, ce match doit leur faire prendre conscience de leur potentiel". Et celle de Vincent Etcheto: "Il faut féliciter Régis Sonnes, il a repris ses gros et ce sont eux qui nous font gagner. Nous avons toujours notre jeu dans le tiroir, il faut qu’il en ressorte".

Abnégation, envie, ce sont des mots privilégiés par le pilier Laurent Delboulbès qui espère maintenant que "l’équipe va mettre son jeu en place en bénéficiant de la même réussite pour rester invaincue à domicile". A Albi, depuis deux ans, le talonneur Clément Maynadier jouait tout. En Gironde, il doit composer et apprendre à entrer dans un match. Ce qu’il fit face à Castres avec beaucoup d’assurance: "Cela fait du bien de rentrer à Chaban. Il n’y a qu’un mot: grandiose. Et quand Manu Saubusse dégage le ballon de la gagne après tout ce qu’il s’est passé dans le match, c’est une explosion inqualifiable". Plus personne parmi le public bordelais dont le très fort  tempérament se révèle au fil des rencontres, n’ignore aujourd’hui le nom de Pierre Bernard, 21 points de plus au compteur, et qui savoure sans faire preuve d’emballement: "C’est une vraie victoire collective sur le même scénario que contre Toulouse, on encaisse un essai en deuxième mi-temps et nous revenons dans le match sur nos valeurs jusqu’à la victoire. Le public nous a aidés énormément parce que les vingt dernières minutes ont été difficiles en termes d’intensité. Le retour à Moga mercredi c’est très bien, c’est un petit chaudron, deux ambiances différentes et les supporters vont nous pousser à vaincre Montpellier". Pour peu que le joli flirt de l’UBB avec la réussite se prolonge.

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