Bayonne, désormais club de "seconde zone"

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Avec la baisse de son budget de 18,2 à 15,8 millions d'euros, l'Aviron bayonnais connaît plusieurs changements à l'intersaison. Un petit recrutement a jusqu'à présent été effectué (4 arrivées, 10 départs), l'encadrement est réduit à deux entraîneurs (Patricio Noriega et Nicolas Morlaes), alors que l'accent sera mis sur une nouvelle cellule de recrutement.

Forcé de réduire la voilure en raison du désengagement de quatre millions d’euros de son partenaire principal Alain Afflelou, Bayonne voit son budget se réduire de 18,2 millions à 15,8 millions d’euros pour la saison prochaine. Le dernier passage devant la DNACG s’est visiblement bien déroulé grâce à l’augmentation de capital décidée il y a un mois, mais Bayonne en a terminé avec son image de club où les joueurs sont un peu mieux payés qu’ailleurs. Fini les recrutements quatre étoiles et les ambitions de qualification. C’est l’heure du changement.

Une partie variable dans le salaire des joueurs

Bayonne se veut d’abord innovant dans son management avec l’instauration d’une part variable dans le salaire des joueurs, comme l’explique le président Manu Mérin. "Pour tous les nouveaux contrats et les prolongations, on a décidé d’intégrer cette part variable à la méritocratie comme toute entreprise. Quand on joue bien et qu’on gagne les matchs on participe aux ressources du club. Quand on gagne moins de match il y en a moins. Je sais, ça ne se fait pas trop dans le rugby mais ça me semble la moindre des choses."

Obligés de faire preuve de sobriété, les nouveaux dirigeants bayonnais ont dû ranger le carnet de chèque et se poser pour réfléchir. Résultat: un projet sur cinq ans et une refonte du modèle économique, sportif et structurel avec pour objectif de s’installer durablement comme l’une des équipes références du rugby français. D’ici là, Bayonne compte rester en Top 14 en faisant profil bas. Pour le moyen terme, Manu Mérin n’hésite pas à positionner son club parmi ceux de "deuxième zone" comme Oyonnax ou La Rochelle. "On veut se maintenir à la 10e place en terme de budget. Il y aura toujours un décalage entre les six à sept premiers clubs. Pour la saison prochaine, on va essayer de faire un peu mieux que la saison dernière et se maintenir avant la dernière journée. Il faut savoir rester objectif sur nos capacités et être humble. Avancer des choses c’est facile, mais il faut d’abord prouver sur le terrain".

Un encadrement réduit à deux entraîneurs

Si la tendance est aux staffs élargis, à Bayonne l’encadrement technique est réduit au minimum avec Patricio Noriega entraîneur en chef chargé du jeu d’avant et Nicolas Morlaes entraîneur des arrières. Jean-Michel Gonzalez reste consultant pour la mêlée et devient surtout le conseiller technique du président, sorte de directeur sportif. Ici, pas de manager unique, pas spécialiste de la défense, pas d’entraineur chargé des skills (technique individuelle).

Côté recrutement, aucune extravagance avec quatre recrues pour dix départs dont Tialata (Toulouse), Puricelli (Lyon), Boutaty (Pau), Ahotaeiloa. "C’est fini la politique des noms et des vedettes", souffle Manu Mérin. Jgenti, Pointud, Stewart et un centre international des -20 ans qui dispute actuellement la Coupe du Monde espoir (sans doute Australien) vont venir renforcer un effectif bayonnais dans lequel les espoirs (finalistes du championnat) vont arriver en masse dans le sillage des Ugalde, Etrillard et Ollivon. Résultat: une moyenne d’âge de 25 ans pour un effectif de 38 joueurs dont 19 issus de la formation interne.

Une nouvelle cellule de recrutement

"A terme nous voulons 50% de joueurs issus de la formation. Nous voulons être le club référent de la région et renforcer notre maillage sur le territoire", souhaite Manu Mérin. L’Aviron Bayonnais va désormais recruter très jeune grâce à une nouvelle cellule de recrutement, et cherche un ou deux clubs de Pro D2 du sud-ouest avec lesquels il pourrait développer les prêts de jeunes joueurs pour leur permettre de s’aguerrir dans un championnat exigeant. Bayonne va aussi s’engager dans des partenariats avec des clubs argentins et sud-africains. Le tout vise à détecter au plus vite les meilleurs éléments.

"Mais on ne veut pas faire qu’une équipe de jeunes. On sait bien que ces cinq jeunes, qui ont intégrés l’effectif pro pour sauver notre place en Top 14, ont apporté quelque chose parce qu’ils étaient encadrés par des joueurs confirmés. C’est une des bases de travail mais il n’y a pas que celle-là", précise le président bayonnais. En effet, Bayonne compte bien sur l’agrandissement de son stade à "18.000 ou 20.000 places" d’ici cinq ans pour augmenter ses recettes, consolider son budget et se permettre un retour actif sur le marché des transferts.

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