Mela: "Si Paris gagne, c’est qu’il aura fait un très grand match"

Comment abordez-vous la réception du Stade français ce samedi ?

Arnaud MELA: Ca fait maintenant presque deux mois qu’on est dans la boue, donc la tactique est simple. Il va falloir qu’on soit pragmatiques, qu’on occupe le terrain et qu’on pousse notre adversaire à la faute. Inversement, il faudra qu’on soit ultra-discipliné. Il y a un gros buteur en face.

A l’image des autres équipes du Top14, vous enchaînez les bonnes performances à domicile (7 victoires, 1 nul et 1 défaite), mais vous êtes en difficulté loin de vos bases. Comment expliquez-vous le mal récurrent des clubs de ce championnat à l’emporter à l’extérieur ?

A.M: C’est compliqué. Toulouse, par exemple, n’arrive pas à gagner à l’extérieur. Vous savez, le niveau est tellement élevé qu’il n’y a pas d’équipe faible. Le Stade français, en revanche, est une des équipes qui se déplace le mieux. Il va falloir être présent. Mais pour gagner à l’extérieur, il faut avoir beaucoup d’hormones.

Les Parisiens viennent à Brive diminués, notamment devant. On sait votre conquête très bonne. Allez-vous insister sur ce domaine ?

A.M: La mêlée, ce n’est pas une science exacte. David Attoub peut très bien être en difficulté à Clermont un samedi, et nous mettre sur le cul la semaine d’après. Ca fait des années qu’il joue en Top14, et je peux vous dire qu’il a pas pris beaucoup de brasses. Et puis reculer à Clermont, ce n’est pas non plus ce que j’appelle un gros échec. Ils ont aussi un très bon pilier gauche (Heinke Van der Merwe), et une super deuxième ligne. Pascal Papé n’est pas là, mais que ce soit Mostert ou Van Zyl, c’est du solide. Derrière, Jules Plisson n’est pas là, c’est Morné Steyn qui joue… il y a pire comme situation. De toute façon, c’est une très grosse équipe, nous avons un énorme respect pour eux. Nous nous sommes très bien préparés pour cette rencontre, on ne peut pas se permettre de perdre. S’ils gagnent, c’est qu’ils auront fait un très grand match.

On peut être vaillants comme des épées et être minables

Vous êtes promus, et votre effectif n’a pas connu de réel renouvellement à l’intersaison. Comment expliquez-vous votre belle réussite ?

A.M: Nous avons un super état d’esprit, tout le monde est concerné. Vous savez, c’est un sport collectif avant tout, et chacun remplit son rôle dans le groupe. Ceux qui jouent, ceux qui ne jouent pas… chaque semaine, tous les gars s’entraînent sérieusement. D’autant plus qu’il y a beaucoup d’émulation autour de l’équipe, avec les supporters. Mais l’envie ne suffit pas. On peut être vaillants comme des épées et être minables.

Vos perspectives ont-elles évolué ces dernières semaines ?

A.M: Absolument pas. Il ne faut pas se tromper d’objectif. Nous venons de ProD2, l’objectif c’est de se maintenir, un point c’est tout. Et pour ça, il nous manque une dizaine de points, minimum. J’entends des équipes qui sont derrière nous qui parlent de finir dans les six. A Brive, on n’y pense pas. On prend match après match. Se projeter, c’est se planter.

Vous enchaînez la semaine prochaine sur un déplacement périlleux à Perpignan, face à un concurrent direct pour le maintien. Que vous inspire ce match ?

A.M: Personnellement, je crois que ça ne m’est jamais arrivé de gagner à Aimé-Giral. Avec les terrains lourds, les organismes sont mis à rude épreuve, je pense qu’on sera obligés de faire tourner. Mais on n’y a pas encore réfléchi. Pour l’instant on est focalisés sur Paris, le reste on verra.