Après la claque, Clermont peut-il rebondir ?

  • Déception Damien Chouly - Saracens Clermont - 26 avril 2014
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  • Nathan Hines - clermont brive - 28 mars 2014
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  • Benjamin Kayser - Racing-Clermont - 19 avril 2014
    Benjamin Kayser - Racing-Clermont - 19 avril 2014
Publié le Mis à jour
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Humiliés par les Saracens en demi-finale de H Cup samedi dernier, les Clermontois sauront-ils se relever ? L'indispensable réaction d'orgueil après une telle déroute, et l'opportunité de disputer un match de barrage à domicile incitent à l'optimisme. On aura quelques réponses sur l'état physique et mental de Clermont samedi soir, car Perpignan vient pour combattre...

La séance d'entraînement ouverte au public lundi a réconforté les hommes de Vern Cotter, au moins sur un point. La fierté et la passion des 800 supporters présents au bord du terrain annexe du stade Michelin reste intense. Et a résisté à la plus lourde défaite de l'histoire de Clermont en Coupe d'Europe. C'était contre les Saracens (46-6).

Après les fans, les coéquipiers absents de la feuille de match à Londres ont fait le métier toute la semaine, pour tenter de remonter le moral de leurs partenaires meurtris. "On est là pour leur redonner la banane, parce qu'ils ont un peu la tête au fond du seau, témoigne Elvis Vermeulen. On leur a dit qu'il restait encore une belle échéance. Il suffit d'arriver avec le sourire, leur taper sur le dos, et raconter deux ou trois saucisses... Après tout, on ne fait que du sport, arrêtons de dramatiser tout le temps, il faut avoir la positive attitude". Autre irréprochable ancien, le talonneur Benoît Cabello fait dans le pragmatisme. "La Coupe d'Europe c'est terminé. On a essayé de se laver la tête et de passer à autre chose. On a bossé sur des choses simples, on va essayer de prendre du plaisir". 

Plaisir et orgueil

Le plaisir, c'était l'idée fixe de la semaine. Après s'être fait hacher menu 80 minutes par les Saracens sans trouver de faille, les Clermontois veulent se lâcher. Et retrouver le sourire, comme le demande l'entraîneur Vern Cotter. "C'est pour ça qu'on fait du sport, c'est pour ça que les gamins jouent au rugby, et ça ne change pas quand on passe pro. Le plaisir doit être là, on joue devant notre public, pour certains c'est le dernier match, et c'est particulier".

Au rayon particularités figure aussi l'ampleur de la défaite. 40 points d'écart, ça n'était jamais arrivé à Clermont en Coupe d'Europe, et ça reste très rare, toutes compétitions confondues, depuis l'arrivée de Cotter en Auvergne. Le coach néo-zélandais espère que l'orgueil fera se relever ses joueurs. "Après un match et un score comme ça, c'est difficile de ne pas avoir de motivation... On sait qu'on est une équipe pour laquelle les choses n'arrivent pas facilement, donc il va falloir travailler et maîtriser d'avantage". Historique de l'effectif, Elvis Vermeulen en appelle à la solidarité pour tenter de finir la saison positivement. "Le rugby rend les gens humbles. Quand tu passes à travers comme ça, il ne faut pas se chercher d'excuses. On n'a pas été bons et c'est tout. Maintenant il faut redevenir bons et on travaille ensemble, toute la semaine pour ça. Le piège ce serait de s'éparpiller".

Retour à la maison

Pour tenter de se remettre de l'échec européen, l'environnement et l'enchaînement des matches semble plus favorable que la saison dernière. Il y a un an, une semaine seulement après la finale de H Cup, le calendrier avait offert aux Auvergnats le cadeau empoisonné de se coltiner une demi-finale de Top 14 face à Castres sur terrain neutre. Cette saison, Clermont a la chance de retrouver la compétition dans le confort de son stade aux 76 victoires d'affilée, et ne reprend pas par un match à élimination directe. "On a un peu plus de temps que la saison dernière pour essayer d'oublier ce match, et à vrai dire, ce n'est pas pour nous déplaire", admet le capitaine Aurélien Rougerie.

Nathan Hines - clermont brive - 28 mars 2014
Nathan Hines - clermont brive - 28 mars 2014

Le révélateur Catalan

Le Michelin sera encore à guichets fermés samedi pour la réception du rival moribond Perpignan, et les Jaunards tenteront de retrouver le goût du combat dans leur jardin. Adversaires en finale il y a quatre ans, Clermont et Perpignan s'affrontent samedi pour un tout autre enjeu. Les Auvergnats peuvent porter le coup de grâce à leurs ex-meilleurs ennemis, et les expédier en Pro D2.

"C'est toujours électrique, mais ça va l'être encore plus que d'habitude", prévient Elvis Vermeulen, qui s'attend à des Catalans "bêtes à manger des guêpes. C'est sur l'agressivité que l'on a pêché ce week-end, il faut se racheter. Il ne fait pas faire d'états d'âme. On joue nous aussi notre avenir et notre fin de saison. Ce serait dans le sens inverse, ils ne se poseraient pas de questions". Pas de quartier, c'est aussi le mot d'ordre du capitaine Aurélien Rougerie. "Nous avons besoin de gagner pour nous rassurer et pour travailler en vue d'une qualification pour les barrages et les demi-finales. Les sentiments, on verra pour une autre fois..."

Quel visage en barrage ?

Troisièmes du Top 14, assurés de disputer les phases finales quel que soit le résultat du match face à Perpignan, les Clermontois n'auront quasiment aucune pression ce samedi. Devancés pour l'instant par Montpellier et Toulon, ils se préparent à la probabilité la plus grande, celle de disputer un barrage à domicile. Réellement problématique si les Auvergnats s'étaient qualifiés pour la finale de H Cup, le barrage semble risqué, même à domicile, pour une équipe apparue physiquement émoussée à Twickenham. Dans les rangs des anciens, le troisième-ligne Elvis Vermeulen ne tranche pas. "C'est 50/50. L'année où on est champions, on joue les barrages ici, un match âpre face au Racing, et après on joue Toulon à Saint-Etienne, un match très dur aussi. Dans la difficulté, on arrive toujours à trouver des ressources. Mais la saison a été longue, les matches sont de plus en plus durs, et si on peut éviter le barrage, ce serait bien aussi".

Qu'ils disputent un barrage ou accèdent directement aux demi-finales, les Clermontois n'ont pas les statistiques pour eux. Depuis l'avènement de la Coupe d'Europe il y a 20 ans, très peu d'équipes françaises battues en demi-finale ou en finale de H Cup sont parvenues à être championnes de France la même saison. Seuls Biarritz et Toulouse l'ont fait. Les premiers en 2005 (demi-finale de H Cup) et 2006 (finale), les seconds en 2008 (finale).

Benjamin Kayser - Racing-Clermont - 19 avril 2014
Benjamin Kayser - Racing-Clermont - 19 avril 2014
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