Le tour de Midi Olympique

Par Rugbyrama
  • Parisse - Stade français Bayonne - 2 novembre 2013
    Parisse - Stade français Bayonne - 2 novembre 2013
Publié le Mis à jour
Partager :

Comme chaque semaine, les envoyés spéciaux de Midi Olympique décryptent, à travers une anecdote, un joueur ou une image insolite, les moments forts de la dixième journée de Top 14. Là, ils reviennent sur la performance de Kockott, l'effervescence à Brive, le sursaut de Biarritz ou le soulagement du Stade français.

Brive-Toulouse. Jérémy FADAT

Quel exploit retenir pour les Corréziens ? Une première victoire contre le grand Stade toulousain depuis la saison 2009-2010... Ou un premier match à guichets fermés dans l'antre briviste depuis quinze ans... Peut-être le fait d'avoir passé la ligne d'en-but adverse à deux reprises dans la première minute de jeu quand Guillaume Ribes disait n'avoir "jamais mené 7-0 au bout d'une minute en cinq ans au CAB"... Ou encore, avec 27 points en onze journées, le meilleur départ en Top 14... N'en jetez plus, vous avez le choix ! L'ivresse d'une équipe, d'un club entier, d'une ville dans son ensemble, n'est que le reflet d'un début de saison aussi parfait qu'enthousiasmant. Samedi, Brive - ses joueurs, son staff, ses dirigeants et ses supporters - a vécu l'extase. Le délire d'une victoire archi-logique contre le quadruple champion d'Europe, autant que la maîtrise d'une rencontre si bien menée. Comme face à Bordeaux-Bègles, comme face à Bayonne, et plus encore comme face à Perpignan et Castres, cette "Jobards team" a une nouvelle fois repoussé ses limites. N'inspirant plus seulement le respect de tout un championnat mais aussi, et désormais, la crainte chez ses adversaires. Plus personne ne se présentera à Amédée-Domenech sans la boule au ventre. Et ça, c'est le plus grand succès d'un groupe définitivement à part.

Biarritz-Racing: 9-6. Jérôme FREDON

Même vilaines et inesthétiques au possible, certaines victoires font plus de bien que d’autres. Le succès étriqué du BOPB face au Racing-Metro 92 à domicile (9-6) est de ce tonneau. Mais les partenaires d'Imanol Harinordoquy se contenteront sans problème de cette victoire au forceps leur permettant de conserver intactes leur chances de maintien. Il faut dire que le vent tourbillonnant et le mur de pluie s'abattant samedi dernier sur Aguilera n'incitaient guère les deux équipes à se montrer entreprenantes et audacieuses. Basques et Franciliens se sont livré à coup de charges au ras, de poussées en mêlées et de chandelles, une véritable partie d'échecs durant 80 minutes. Une guerre stratégique où l'habileté et la finesse du "Kasparov biarrot", Dimitri Yachvili, ont permis au BOPBV de finalement avoir le dernier mot.

Montpellier-Grenoble: 25-18. Emilie DUDON

L'arrivée de Rene Ranger, ce lundi à Montpellier, monopolise l'attention. La venue de la star néo-zélandaise fait d'ailleurs parler depuis des mois dans l'Hérault... Pourtant, le MHR compte dans ses rangs un autre All Black qui gagne à être connu: Anthony Tuitavake (31 ans, 6 sélections). Sans faire de bruit, l'ancien joueur d'Auckland s'est imposé comme l'une des meilleures recrues du recrutement XXL mené à l'intersaison par le club de Mohed Altrad. Aligné sur toutes les feuilles de match depuis le début de la saison (et titularisé dix fois en treize rencontres), il a mis tout le monde d'accord dès ses premières sorties. Capable de jouer au centre ou à l'aile, il compense sa taille moyenne (1,76m) par un punch et une vitesse hors-normes. "C'est un joueur explosif et spectaculaire", prévenait Fabien Galthié avant le début du championnat. Anthony Tuitavake lui a donné raison. Ce fut encore le cas samedi face à Grenoble. Malgré un en-avant dans l'en-but, il impulsa du rythme et de la folie à l'attaque montpelliéraine durant toute la rencontre. Et fut l'un des seuls Héraultais à véritablement créer le danger dans la défense iséroise. A Montpellier, un All Black peut en cacher un autre... Et ça fait des étincelles !  

Castres-Clermont: 22-22. Vincent BISSONNET

Clermont et Brock James ont dépossédé Castres d'une précieuse victoire et de deux points, à la sirène. Les Auvergnats ont aussi au passage nuit à un de ses plus beaux chefs d'oeuvre de Rory Kockott. Le meilleur joueur de la saison 2012-2013 a honoré son titre de la plus belle des manières en livrant une prestation remarquable de maîtrise et de sang-froid. Ses statistiques, sur la rencontre, se passent de commentaires: vingt-deux points avec un essai, six sur sept au pied avec une dernière tentative réussie de plus de cinquante mètres, deux franchissements et treize plaquages. Sans oublier ses coups de pied de déplacement à la précision chirurgicale. Le Sud-Africain appartient décidément à la classe des grands. De ceux qui peuvent mener leur équipe à la victoire, dans la difficulté et malgré l'adversité. Mais vendredi, à Pierre-Antoine, tout son talent n'aura pas suffi...

Stade français-Bayonne: 13-9. Arnaud BEURDELEY

"Il y a des petites victoires qui font du bien". Les mots de Gonzalo Quesada en disaient long sur le soulagement parisien samedi soir à l’issue de la victoire sur Bayonne. Après deux défaites consécutives à Toulouse et contre le voisin du Racing-Metro, le Stade français semblait marquer le pas. Et son staff technique appréhendait cette dernière rencontre avant une semaine de vacances. Une crainte sans doute liée au contenu présenté lors des deux dernières sorties. Alors certes, Paris n’a pas retrouvé sa flamboyance du début de saison, mais a assuré l’essentiel sous des conditions météorologiques qui ne se prêtaient pas à de grandes envolées. D’ailleurs, personne dans les rangs parisien n’était vraiment satisfait encore une fois du contenu. Le capitaine Sergio Parisse, en tête, reconnaissait: "On n’est pas très content, on a fait beaucoup trop de fautes, notamment en première mi-temps". Julien Arias ajoutait même: "On n’a pas pris beaucoup de plaisir dans cette rencontre". Mais à défaut de plaisir, le Stade français a pris quatre points. Et s’est offert le droit de partir en vacances l’esprit plus léger.

Toulon-Bordeaux-Bègles: 37-17. Jérôme PREVOT

Toulon a souffert mais s'est imposé en creusant un écart de vingt points face à des Bordelais, talentueux mais indisciplinés et finalement limités. Limités pourquoi ? Parce que au final, ce sont les individualités toulonaises qui ont fait la différence: Wilkinson et Giteau notamment. Toulon avait plus d'individualités que Bordeaux, c'est à dire des gens capables de faire des gestes décisifs près des lignes. C'est la loi des gros effectifs tout simplement.  

Oyonnax-Perpignan: 22-9. Jean-Pierre DUNAND

Les Catalans qui avaient ouvert la marque, puis réussi à rétablir la parité par la botte de James Hook après un premier break oyonnaxien suite à trois pénalités ajustées en un quart d’heure par Benjamin Urdapilleta, ont-ils manqué d’ambition ? La physionomie de la seconde période de leur duel avec Oyonnax tend à le laisser supposer. Autant les Oyonnaxiens, portés par leur envie se montrèrent entreprenants, autant les Perpignanais semblèrent avant tout appliqués à résister à la pression. Dans ces conditions comment s’étonner que tous les points inscrits après le repos l'aient été par Oyonnax qui se chargea d’animer le jeu et toucha la récompense au bout d’une longue séquence avec Tian à la conclusion. La réputation de citadelle de Mathon s’est vérifiée, peut-être aussi parce que les Oyonnaxiens ont su se montrer particulièrement disciplinés. Avec seulement sept pénalités concédées ils ont, dans le domaine de la discipline, livré leur meilleur match de la saison.

Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?