Le Stade toulousain à la recherche d'un nouveau modèle économique ?

  • Guy Novès - René Bouscaltel - 15 février 2014
    Guy Novès - René Bouscaltel - 15 février 2014
Publié le Mis à jour
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Encore en course en Top 14 mais éliminé en quarts de finale de la H Cup, Toulouse voit son modèle économique s'essoufler. L'arrivée de Fiducial dans son capital, à hauteur de 10%, montre que le club cherche des solutions. La société devient le premier investisseur privé du Stade toulousain.

Comment se porte le Stade toulousain ? Personne ne sera vexé si l'on répond qu'il se porte beaucoup moins bien que ces dernières années. Encore champions en 2011 et 2012, les Toulousains ont subi un petit coup d'arrêt l'an dernier. Eliminés dès les phases de poule en H Cup, éliminés en demies du Top 14 par Toulon. Cette saison 2013-2014 n'est pas foncièrement mauvaise - Toulouse peut encore soulever le Bouclier de Brennus - mais le constat est tenace : le modèle toulousain s'essouffle. Guy Novès en personne, n'avait-il pas déclaré l'an dernier, après l'élimination de son équipe, que "notre politique est celle qui a eu le plus de résultats. Mais je ne suis pas convaincu qu’elle puisse perdurer". Il expliquait également que Toulouse n'était plus que le troisième club français.

Si l'on trace le parallèle entre cette réflexion et l'arrivée il y a quelques jours de la société Fiducial au capital du club, il apparaît assez nettement que le Stade toulousain cherche un nouvel élan. La crise qui frappe l'économie mondiale a atteint les clubs sportifs. Qui doivent être en mesure de trouver de nouveaux relais de croissance pour apporter de l'argent frais. Cela passe par le marketing poussé à l'extrême, l'implantation dans des territoires lointains. Le déplacement en novembre dernier de Toulouse et du Racing à Hong-Kong est un exemple frappant. A cette occasion, Philippe Spanghero, co-fondateur de la société Team One nous expliquait le but de cette tournée asiatique : "Nous allons nous occuper des dirigeants du Stade toulousain et du Racing-Metro, pour organiser une semaine de "business", afin qu’ils prennent la mesure des enjeux potentiels en Asie. Ils auront des rendez-vous. Notamment avec la fédération hongkongaise, qui organise le Sevens. Ils vont aussi rencontrer des investisseurs potentiels".

"Développement à long terme"

Les clubs sont forcément à la recherche d'apport d'argent frais. Fiducial (1,2 milliard de chiffre d'affaires), sponsor maillot des Rouge et Noir depuis 2008, est entré lundi dans le capital de la SASP Stade toulousain Rugby à hauteur de 10%. Un chiffre considérable, qui fait de la société spécialiste dans les services dédiés aux entreprises le premier actionnaire privé du club. Néanmoins, pour le moment, le groupe n'a pas annoncé le montant exact de son investissement ni le niveau de sa prise de participation. Dans un communiqué, Fiducial a simplement expliqué qu'il "entendait consolider son partenariat avec le Stade toulousain en assurant le développement à long terme du club et sa politique sportive ambitieuse". Un discours assez flou, qui ne cache cependant pas le message principal : Toulouse a besoin de soutiens financiers massifs pour l'équilibre de ses comptes et la pérennité de son avenir. Son budget, qui avoisine les 35 millions d'euros, a besoin d'être assuré ou au moins d'être stabilisé.

Dans un article publié sur le site de La Depêche ce mercredi matin, un membre du club analysait dans ces termes l'arrivée de Fiducial : "Le Stade a toujours existé grâce à ses résultats sportifs, ce n'est plus le cas aujourd'hui, ce n'est plus possible. L'augmentation de capital est le signe que le club a besoin de soutiens financiers plus importants. C'est un changement stratégique". "Rien n'interdit ensuite à la société, une fois dans la place, de renforcer sa participation financière et son influence", s'inquiétait également dans le même article un observateur.

Fiducial, futur mastodonte du club aux 19 Brennus ? L'avenir le dira. Toujours est-il que tous les clubs n'appartenant pas à un "mécène" doivent faire face à des budgets de plus en plus serrés et des recettes moins importantes qu'avant. Philippe Spanghero, en novembre dernier, nous confiait que les clubs devaient se tourner vers l'étranger. Fiducial, présent dans 78 pays, a peut-être des idées derrière la tête. Question nouveaux apports, le spécialiste du marketing sportif, proche du Stade toulousain, constatait encore : "Les nouvelles recettes, c’est remplir des stades, développer les produits dérivés, le merchandising. C’est attirer de nouveaux sponsors par des leviers différents, de nouveaux supports. Aujourd’hui, il est difficile d’aller chercher les budgets. Il faut donc avoir l’offre la plus large possible". Toulouse a sûrement envie de voir aussi le plus large possible.

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