La cure de stabilité de Bayonne

Une ville, bien souvent, est associée à la rivière qui la traverse. Portée, aussi, par le club qui la berce. En ce sens, l'Aviron bayonnais peut se targuer de la relation privilégiée qu'il entretient avec la Nive. Certains amoureux des Ciel et Blanc vous glisseront même à l'oreille qu'il n'y a qu'à s'attarder quelques instants auprès de cette dernière pour saisir les liens d'interdépendances quasi-mystiques qui en surgissent. Alors légende locale ou réalité?

Si la première option semble évidemment plus rationnelle, il est tentant de se laisser guider, juste l'espace de quelques instants, vers la seconde hypothèse. Car depuis deux saisons, l'encadrement bayonnais a mis de l'eau dans son vin et la Nive, en ce mois d'août, n'a jamais semblé aussi paisible. Cet environnement paradisiaque contraste avec l'Aviron du passé. Celui qui se laissait emporter trop facilement par la ferveur populaire. "Je me souviens que de l'extérieur, il y a quelques années, Bayonne faisait peur par son instabilité, se remémore Mathieu Bélie, arrivé durant l’inter-saison en provenance du Racing-Métro. A une certaine époque, j'avais même été contacté par les dirigeants, mais bon... Les conditions n'étaient pas réunies." Le demi de mêlée formé au Stade toulousain est maintenant l'un des symboles de la mutation bayonnaise. Avec le temps et l'expérience, les dirigeants se sont en effet clairement assagis, notamment au niveau de leur communication.

Bélie: "Aujourd'hui tout a changé"

Si Alain Afflelou, le président du conseil de surveillance, a quand même indiqué son envie de "gagner des titres", les objectifs officiels fixés par l'équipe dirigeante sont eux plus accessibles, à savoir une place en H Cup. "Aujourd'hui tout a changé, se réjouit Mathieu Bélie. Nous pouvons travailler en toute sérénité. Le club a envie de grandir, de se stabiliser sur la durée. Entre joueurs nous n'avons pas encore trop parlé de nos souhaits pour la saison à venir. Mais si l'on met les mêmes ingrédients à chaque match, il y aura quelque chose à faire." Le discours se veut humble, à l'image de tout un club qui ne se laisse, pour le moment, pas emporter par la vague, tellement séduisante, de la passion.

Jeudi dernier, ils étaient plus de 16.000 supporters à s'être pressés dans les tribunes du stade Jean-Dauger. Une affluence record pour un match amical. Le recrutement réalisé ainsi que la bonne campagne de matchs amicaux ont en effet soulevé beaucoup d'attentes dans le Pays-Basque. Peut-être trop d'ailleurs. "C'est vrai qu'il est toujours mieux de travailler dans la victoire que dans la défaite mais le plus important c'était le contenu, tempère l'ex-Racingman. Ce genre de rencontres est toujours faussé, ce ne sont pas des matchs de Top 14 donc on ne peut pas vraiment se fier aux résultats que nous avons obtenu."

A Bayonne, le mot est passé. Plus question de reproduire sans cesse les mêmes erreurs. Le staff technique par exemple, n'a pas changé depuis la clôture de l'exercice 2012/2013. Christian Lanta et Christophe Deylaud entament ainsi leur deuxième saison sur les bords de l'Adour. Comme si l'Aviron avait enfin trouvé la formule adéquate après une période de tâtonnements. "L'année dernière un nouveau duo d'entraîneurs est arrivé au club, il fallait du temps pour que les choses se mettent en place, synthétise Mathieu Bélie. Maintenant il y existe une vraie continuité." Qu'il conviendra de capitaliser dès ce samedi, en disposant d'Oyonnax.