Bilan: Bordeaux-Bègles, l’art et la manière

TOUR D'HORIZON

Après une saison 2011-2012 au cours de laquelle elle avait épaté tout le monde terminant huitième alors qu’elle était promue, l’UBB n’a pas bénéficié du même effet de surprise cette année. De plus, le renouvellement du staff (Raphaël Ibanez a remplacé Marc Delpoux) a sans doute nécessité un temps d’adaptation qui aurait pu coûter cher aux Girondins. Toutefois, les Bordelo-béglais ont réalisé une fin de saison tonitruante, décrochant notamment quatre bonus offensifs lors des huit dernières journées. Finalement le maintien a été acquis sans trembler et qui plus est avec la manière.

LE TOP : La victoire face à Toulon

Recevoir le leader du championnat n’est jamais une chose anodine. En ce 9 février, l’UBB avait décidé de mettre les petits plats dans les grands en délocalisant la rencontre contre Toulon au Stade Jacques Chaban-Delmas. Toutefois, personne ne s’attendait alors à ce que cette partie bascule dans l’irréel. À ce que le 13e du classement ne fasse qu’une bouchée d’un leader jusqu’alors incontesté et incontestable. Jugez plutôt, à la mi-temps, le score était déjà de 20-0 en faveur des Girondins, et le deuxième acte allait encore enfoncer les hommes de Bernard Laporte, dans ce qui constituera leur plus lourde défaite de la saison. Score final 41-0, Bordeaux décrochait le bonus offensif et sortait ainsi de la zone rouge. Neuf rencontres ont ensuite suivi, mais c’est peut-être cet après-midi là que l’UBB a décroché son maintien.

LE FLOP : La fin d’année 2012

Si la France du rugby est restée sur l’impression laissée par l’UBB en fin de saison, beaucoup oublie que le début d’exercice des hommes de Raphaël Ibanez n’a pas été aussi réussi, et qu’avant d’enchainer les bonus offensifs, ils ont longtemps galéré et lutté pour le maintien. En témoigne notamment une longue série de dix défaites en onze matchs qui a perduré entre le 22 septembre et le 25 janvier. Qui plus est, parmi ces revers, quatre ont été concédés à domicile. Heureusement pour eux, les Bordelais se sont réveillés à temps.

LE JOUEUR : Camille Lopez

Alors qu’il vient à peine de fêter ses 24 ans, le demi d’ouverture bordelais a confirmé cette année tout le potentiel qui avait pu être décelé en lui la saison dernière. Titulaire indiscutable en Gironde, Camille Lopez vient d’ailleurs d’être appelé pour la première fois par l’encadrement de l’équipe de France et s’apprête à disputer la tournée des Bleus en Nouvelle-Zélande. Une juste récompense. Celui qui rejoindra Marc Delpoux à Perpignan la saison prochaine correspondait parfaitement au jeu bordelais. Autre qualité à son actif, un talent de buteur indéniable, qui fait de lui le quatrième réalisateur du Top 14 derrière Rory Kockott, Jonny Wilkinson et James Hook. Excusez du peu.

LA RÉVÉLATION : Metuisela Talebula

Joueur ayant d’abord connu le rugby à VII, Metuisela Talebula a fait ses débuts avec l’UBB en début de saison. Pouvant à la fois jouer à l’aile ou à l’arrière, il a éclaboussé le Top 14 de sa classe et de son talent tout au long de l’année. Le staff girondin ne s’y est pas trompé en le titularisant à 19 reprises. Avec neuf essais inscrits, il est le meilleur marqueur bordelais en 2012-2013, et lorsqu’on se dit que ce fidjien n’a que 21 ans, difficile de ne pas en faire l’une des attractions des prochaines saisons en France.

L’AVENIR

On dit souvent que le plus dur n’est pas de se hisser au sommet mais d’y rester. Après une première année encourageante parmi l’élite, l’UBB a donc souffert d’avantage mais est tout de même parvenue à se maintenir. Si le staff sera le même la saison prochaine, beaucoup de mouvement est à noter dans l’effectif. Ainsi, des joueurs importants comme Lopez ou Purll vont faire leur valise, alors que, entre autres, Poux, Luafutu, ou Fakaté vont débarquer.

Classement général : 12e, 47 points

Classement attaque : 8e, 561 points

Classement défense : 8e, 584 points

Meilleur réalisateur : Camille Lopez (232 points)

Meilleur marqueur : Metuisela Talebula (9 essais)