Le tour de Midi Olympique

Par Rugbyrama
  • Roumieu - 5 mai 2012 - Bayonne
    Roumieu - 5 mai 2012 - Bayonne
Publié le Mis à jour
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Comme chaque semaine, les envoyés spéciaux de Midi Olympique décryptent, à travers une anecdote, un joueur ou une image insolite, les moments forts du week-end. Là, ils reviennent sur le 200e match de Roumieu, le triplé de Vakatawa, le maintien de Bordeaux-Bègles ou la force de Clermont.

Castres-Bordeaux-Bègles: 23-23. Vincent BISSONNET

Vendredi soir, l'UBB a décroché son maintien sur la pelouse d'un des ténors du Top 14 en tenant tête au Castres olympique. Un acte fort pour une récompense méritée. De par le dynamisme de son président décomplexé Laurent Marti, l'audace de ses entraîneurs, la nature de ses ambitions tactico-techniques, la qualité de ses individualités ou encore son potentiel de développement, Bordeaux-Bègles a apporté un élan de fraîcheur et de nouveauté bénéfique à notre championnat. Après la saison de la révélation, les Girondins ont su confirmer cette année. Au-delà des considérations partisanes, la nouvelle de leur maintien dans l'élite peut être comme une aubaine pour le rugby français.

Montpellier-Toulouse: 10-8. Emilie DUDON

Depuis deux semaines, les Montpelliérains impressionnent. Ils ont beau avoir encaissé 36 points à Clermont en quart de finale de H Cup il y a dix jours et gagné seulement 10-8 face au Stade toulousain le week-end dernier, ils sont parvenus à marquer les esprits. Comment ? Grâce à leur jeu. Très organisé, millimétré, ambitieux, novateur, spectaculaire... Les adjectifs ne manquent pour qualifier le système offensif du MHR. Il manque encore celui d'"efficace", puisque les hommes de Fabien Galthié pèchent encore trop souvent dans le dernier geste et peinent à concrétiser leurs mouvements. Malgré une nette période de domination en première période lors de ces deux matchs, ils sont ainsi rentrés aux vestiaires menés 15-9 au Michelin et avec seulement trois points d'avance face aux Toulousains (3-0). Mais les Héraultais en sont persuadés: ils sont "sur la bonne voie, certifie l'entraîneur des trois-quarts Stéphane Glas. Il faut continuer comme ça. C'est de cette manière que nous parvenons à gêner les meilleurs." Un discours séduisant alors que se profilent les phases finales. A Montpellier, l'enjeu ne tue pas le jeu. Et ça fait un bien fou dans un rugby français de plus en plus stéréotypé.

Agen-Stade français: 20-28. Nicolas AUGOT

C'est ce qui s'appelle avoir la classe. Philippe Sella, le manager du SUALG, l'avait déjà quand il jouait. Ce samedi, au moment d'expliquer les raisons d'un nouvel échec et d'une saison ratée, l'ancien trois-quarts a démontré une nouvelle fois toute sa classe. En plein milieu d'un discours difficile, Sella a fait preuve d'un fair-play exemplaire, s'arrêtant pour saluer l'Argentin Felipe Contepomi et lui glisser en espagnol: "Tu seras toujours un jeune joueur". Un compliment pour son bourreau du jour, auteur de deux essais pour sa troisième titularisation de la saison. "Non, c'est bientôt fini alors j'essaie d'en profiter", a répondu dans un sourire gêné l'international argentin. Sa retraite arrive à grand pas et pourtant nous ne sommes pas loin de penser comme Philippe Sella.

Bayonne-Grenoble: 31-24. Grégory LETORT

Samedi contre Grenoble, le Bayonnais David Roumieu a disputé son 200e match de Top 14. Une performance majeure pour un joueur qui n'a que 31 ans. Une performance exceptionnelle si l'on note que David Roumieu a disputé depuis son arrivée sur la côte basque en 2007, 148 matchs de championnat sur 154 possibles. Et qu'il est talonneur donc par essence à la pointe du combat là où les hommes risquent blessures et suspensions. Un total qui en dit long sur le joueur qu'est devenu ce travailleur obstiné. Un joueur qui a débarqué à Montauban en 2002 à l'âge de 21 ans. Il arrivait alors du club amateur de Grenade sur Garonne pour jouer avec les espoirs : il finira avec l'équipe première. A l'époque, il disait "vivre un rêve". Il s'est donné les moyens de l'entretenir et de franchir les étapes à Castres puis Bayonne. 200 matchs déjà. Et de nombreux à venir.

Mont-de-Marsan-Racing-Metro: 9-34. Simon VALZER

Il n'avait encore jamais été titularisé en 2013. La première raison ? Parce que Virimi Vakatawa avait longtemps enchaîné les pépins physiques. Du coup, il s'était éloigné du groupe... Surtout qu'il avait rejoué avec les espoirs du Racing et avait déçu. Conclusion: Vakatawa était distancé dans la hiérarchie des ailiers franciliens. Pourtant, en une seule rencontre, il a complètement relancé la concurrence. Autant qu'il a explosé la défense montoise. Pour cette fameuse première titularisation, il s'est tout simplement offert un triplé. Et quel triplé ! Chacune de ses réalisations est le fruit d'exploits individuels, de fulgurances personnelles... 80 minutes pour rappeler que le talent ne se perd jamais. Une performance majuscule. Et voilà une bonne prise de tête pour le staff du Racing en ce qui concerne le poste d'ailier. Un poste bien fourni dans ce club mais assurément, en vue des phases finales, il y a un nouveau sérieux candidat depuis samedi.

Perpignan-Biarritz: 33-28. Jérémy FADAT

C'était journée portes ouvertes à Aimé-Giral ce dimanche. Six essais, trois de chaque côté, et de nombreuses occasions grâce (ou à cause, c'est au choix) à des défenses plus que perméables, il faut bien l'avouer. Les Catalans, les premiers, le répétaient après la rencontre : "On a été beaucoup trop défaillants sur les premiers plaquages" ou "on s'est fait percer une bonne dizaine de fois". Le manager de l'Usap Marc Delpoux, lui, avait son explication : "Les largesses défensives ? C'est car on a vu deux équipes en fin de saison. Et il y a plus de brèches qu'en plein hiver. On dit qu'on voit les grandes équipes au printemps quand, dans ces conditions, elles arrivent à rester imperméables." Il est vrai que l'accumulation de fatigue, ajoutée à la chaleur qui régnait sur la cité catalane, peut en partie justifier les rushs des Bosch, Mafi, Baby, Planté, Thomas ou Taumalolo. Et vous savez quoi ? Si on comprend que joueurs et entraîneurs gricent des dents, on ne se plaindra pas de voir parfois certaines défenses dépassées. L'attaque y gagne, le spectacle aussi.

Toulon-Clermont: 26-26. Léo FAURE

Clermont fait peur. Et pas seulement les Sivivatu, Fofana ou Nalaga. Après la rencontre face à Toulon, Bernard Laporte ne se trompait d’ailleurs pas sur la nuance. "Clermont, ce n’est pas une grande équipe. C’est un grand effectif". La capacité des Auvergnats à changer les hommes sans impacter les prestations servies impressionne. Pour les grands matchs? La maîtrise collective reste la même, servie par des individualités exceptionnelles qui multiplient les fulgurances. En H Cup, compétition que ciblent les Auvergnats, ils ont systématiquement aligné leur équipe type, exception faite du match aux Scarlets où ils se déplaçaient sans pression. Les résultats dans la compétition ne laissent que peu de place à la nuance: 7 victoires en autant de rencontres, 27 essais inscrits pour 4 encaissés et un goal-average global de +171. Oui, la machine clermontoise fait peur. Le match de ce week-end, confirmant la capacité de l’effectif auvergnat à jouer le coup à fond sur les deux tableaux, n’est pas fait pour rassurer ses concurrents.

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