Le Tour de Midi Olympique

Par Rugbyrama
  • Gengenbacher - Grenoble Castres - 5 janvier 2013
    Gengenbacher - Grenoble Castres - 5 janvier 2013
Publié le Mis à jour
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Comme chaque semaine, les envoyés spéciaux de Midi Olympique décryptent, à travers une anecdote, un joueur ou une image insolite, les moments forts du week-end. Là, ils reviennent sur Biarritz toujours présent, la bise entre Cotter et Privat, le dénouement tumultueux de Grenoble-Castres, l'essai de Talebula ou le manque de réussite de Mont-de-Marsan.

Biarritz-Agen: 16-11. Grégory LETORT

Deux matchs qui n'auront convaincu personne face à la lanterne rouge Mont-de-Marsan et face à Agen, désormais tout juste au-dessus de la ligne de flottaison. Mais pour Biarritz, deux victoires qui ont rapporté huit points. Voilà le BO à la septième place du Top 14, en embuscade à cinq points derrière Montpellier... "Ces matchs-là, nous les perdions la saison dernière" disait Damien Traille. Désormais ils les gagnent. Les mêmes matchs que les Bayonnais - entraînés par Didier Faugeron -  avaient fini par se mettre à gagner en fin de saison dernière pour arracher le maintien... Là, il ne s'agit pas de sauver sa place en élite, il s'agit de se mêler à la bataille pour jouer la H Cup comme chaque saison depuis 2000. Et Biarritz, malgré tout, malgré la souffrance, est dans les temps. Toujours compter sur le BO: voilà la leçon. C'est la théorie des grandes équipes qui ne meurent jamais. "Le Arsenal du rugby" comparait le talonneur Arnaud Héguy, dans Midi-Olympique. Arsenal qui n'a plus gagné de titre depuis 2005 mais qui rivalise avec les cadors chaque saison... Biarritz en fait de même: la différence tient à un dernier titre en 2012. Le BO doit toujours être pris au sérieux.

Clermont-Montpellier: 36-18. Léo FAURE

Scène habituelle des coursives d’un stade, après une rencontre. La semaine précédente, c’était Morgan Parra, Julien Bonnaire et Benjamin Boyet, anciennes gloires de Berjallie tous partis vers d’autres ambitions, qui taillaient le bout de gras devant le vestiaire visiteur du Marcel-Michelin. Cette semaine, c’était au tour de Montpellier de venir se frotter au rouleau-compresseur clermontois sur ses terres. L’occasion de nombreuses retrouvailles. En marge des conférences de presse, Thibault Privat et Vern Cotter savouraient ces instants. "Te voilà mon barbu!", lâchait le Néo-Zélandais en claquant une bise à son ancien deuxième ligne. Le grand blond, dont le nom avait été scandé quelques minutes plus tôt à sa sortie d’un terrain nourrit de sa sueur, avait visiblement apprécié le combat que venaient de se livrer les deux équipes. "Ça fait plaisir de voir que les réceptions maisons sont toujours aussi solides. Félicitations". Des congratulations qui valaient bien la réciprocité. Si le MHR a craqué face à la maîtrise de Clermontois plus habitués à gérer des rencontres de haut niveau, les Héraultais n’ont certainement pas démérité dans les zones de combat. Certainement la meilleure des préparations pour les Auvergnats avant le retour de la coupe d’Europe, si chère à leurs cœurs.

Stade français-Bayonne: 21-13. Arnaud BEURDELEY

"Nous ne sommes pas une équipe de pipes", avait affirmé jeudi dernier Pascal Papé. Faut-il prendre pour argent comptant tout ce que dit le capitaine du Stade français ? Force est de s'interroger et de constater que l'homogénéité n'est pas la qualité première de l'effectif parisien. Tant s'en faut. En toute objectivité, si certains éléments tirent l'équipe parisienne vers le haut, d'autres l'entraînent vers le bas. Et il suffit d'un, deux ou trois joueurs majeurs absents pour que le club de la capitale ne devienne qu'une formation très (très) moyenne. En clair, dans les conditions actuelles, le Stade français ne mérite pas son rond de serviette à la table des gros cadors du Top 14. Les Parisiens ont beau répéter à ceux qui veulent bien encore les écouter qu'ils ont toujours l'objectif de se qualifier pour les phases finales, ils savent mieux que personne combien la tâche sera complexe, pour ne pas dire irréalisable. Évidemment, il est de bon ton, face caméra, de clamer que l'espoir est intact. La méthode Coué dans toute sa splendeur. Mais, parfois entre les lignes, la vérité sonne comme une évidence. A l'image de cette petite phrase de Pascal Papé, reprise samedi soir en conférence de presse par Julien Dupuy avec un sourire las: "Quand on n'est pas bons, on ferme sa gueule et on travaille". Et pourtant, samedi à Charlety, le Stade français a battu Bayonne...

Grenoble-Castres: 14-12. Vincent BISSONNET

On n'arrête plus le FC Grenoble ! Après avoir maîtrisé le Racing-Metro et Biarritz, arraché au panache la victoire à Perpignan ou réalisé un match référence face au Stade toulousain en personne, les Isérois ont remporté un neuvième succès à domicile contre Castres pour se projeter à la cinquième place. Si la solidarité et l'abnégation des Rouge et Bleu doivent une fois encore être soulignés, comment ne pas revenir sur le manque de réussite criant des buteurs castrais (1/5) et surtout sur le dénouement pour le moins tumultueux de cette rencontre. A l'origine de cette controverse, l'attentisme de M. Cardona interpelle : comment a-t-il pu ne pas siffler une faute de Beukes sur le groupé-pénétrant du CO à la 80e minute quand le deuxième ligne est venu sur le côté écrouler le maul tarnais, sans garder appuis au sol ? Et comment a-t-il pu ne pas broncher quand le même Beukes, allongé, a bloqué délibérément pendant seize secondes la sortie du ballon, dans les arrêts de jeu... Castres pouvait pester son manque de réalisme et ces deux non-décisions. En vain. Car en plus de leur solidité collective et de leurs qualités, ces Grenoblois possèdent un petit plus. Probablement, la chance du débutant.

Perpignan-Bordeaux-Bègles: 26-16. Jérémy FADAT

Il est malheureusement passé un peu inaperçu puisque son équipe s'est inclinée et n'a pas su conserver un bonus défensif qui lui tendait les bras. Mais l'action de classe qui a illuminé un match axé sur le combat et théâtre de trop nombreuses maladresses individuelles, ce fut incontestablement cet essai hors du commun inscrit par Talebula à la 70e minute. L'arrière de l'UBB, parti de ses propres 22 mètres après une touche rapidement jouée, s'est d'abord extirpé des plaquages de Vahaamahina et Marty - deux internatioaux - avant d'accélérer, de prendre toute l'équipe catalane de vitesse (et ses partenaires puisque personne n'a pu le suivre) et de résister au retour en travers de Planté, victime d'un magnifique raffut du Fidjien, pour inscrire certainement le plus bel essai (sur le plan personnel) de la saison. Absolument génial, surtout que cet exploit permettait aux Girondins de passer devant l'Usap (16-15) et d'espérer un succès. En vain. Mais si Talebula peut parfois faire preuve de nonchalance ou de laxisme, il possède un talent incroyable. Ce qui explique qu'avec six essais au compteur, il fasse partie des meilleurs marqueurs du Top 14 avec les Nalaga, Smith, Fofana, Clerc ou Matanavou. Excusez du peu...  

Mont de Marsan-Toulouse: 12-16. Heissam ABDALLAH

Comme disait le baron de Coubertin, "l'important, c'est de participer"... Les montois participent au Top 14 mais voudraient bien faire plus que cela. Ils n'en sont pas loin ces "Jaune et noir" mais les défaites se suivent et se ressemblent, la faute à un manque de réalisme qui peut faire basculer un match. Nous sommes à la 52e minute, Thibault Duvallet tente une pénalité à 22 mètres décalée sur la gauche, elle tape le poteau puis la barre, Baptiste Chedal qui a bien suivi le coup de pied, capte le ballon, se retrouve à un mètre de la ligne mais le ballon lui échappe. Ces sept points coûtent finalement cher aux Montois, comme à chaque rencontre… Dommage pour cette équipe. Le maintien est certes mathématiquement possible pour les Landais mais assurément, ce qui fait défaut à cette formation, c'est son manque de réalisme.

Toulon-Racing: 15-19

Cela rappelle la victoire du Racing-Metro face au Stade français, dans l'enceinte du stade de France, il y a un peu plus d'un mois. Fabrice Estebanez, le facteur X. Contre les Parisiens, c'est lui, qui, alors que son équipe était menée au score à quelques minutes de la fin, avait transpercé la défense adverse plein axe, s'offrant un rush de trente mètres en solitaire avant de conclure lui-même l'action d'un essai salvateur après plusieurs temps de jeu. Là, si les Franciliens ont réalisé l'un des plus beaux exploits de la saison, c'est en partie grâce à son action de grande classe à la 43e minute. Il échappait à Bastareaud, Smith et Giteau, puis raffutait Wilkinson, avant, en bout de course et repris par Steffon Armitage, de servir Chavancy d'une magnifique passe après contact pour le seul essai de la rencontre. Décisif. Le Racing traversant une période sombre, lui s'est un peu plus affirmé ces dernières semaines. Sportivement et humainement. Un vrai leader. Et à 31 ans, à quelques jours de l'annonce du groupe de l'équipe de France et même si sa sélection serait une surprise, il est venu rappeler à Philippe Saint-André qu'il était toujours candidat aux Bleus.     

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