Le Roux: de plus en plus français

Par Rugbyrama
  • Bernard LE ROUX - 01.09.2012 - Racing Metro 92 / Bordeaux-Begles
    Bernard LE ROUX - 01.09.2012 - Racing Metro 92 / Bordeaux-Begles
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Bernard Le Roux, le troisième ligne d'origine sud-africaine du Racing a crevé l'écran à Montpellier. Débarqué à 20 ans à Paris en 2009, il se verrait bien en bleu.

Les Racingmen ont frappé fort dans l’Hérault: huitième victoire consécutive et avantage psychologique pris sur un concurrent direct à la qualification. La performance fait réfléchir sur le potentiel de l’équipe francilienne et la profondeur de son banc. Ceux qui ne suivent pas au jour le jour les Ciel et Blanc ont été impressionnés par un gaillard au nom tellement français qu’il vient de l’hémisphère Sud. Le troisième ligne Bernard Le Roux a débarqué en Île-de-France l’année de la montée en Top 14. Il avait 20 ans et pas de réputation particulière. "Je jouais pour la province du Boland, à côté de la Western Province. Mais je n’ai jamais été sélectionné. J’ai été contacté par les Lions en Super 14 mais je suis venu pour voir quelque chose de nouveau. Au début, j’avais signé pour trois mois puis je suis resté. J’adore Paris…" A côté des turbulences de la vie sud africaine, la capitale lui semble un havre de paix. Le voir timide après la rencontre contrastait avec l’intensité qu’il mit dans chacune de ses interventions pendant les cinquante-deux minutes qu’il a passé sur la pelouse: deux interventions décisives sur les deux essais, des plaquages telluriques et deux ou trois explications, les yeux dans les yeux, avec ses adversaires.

"Je l’appelle "Machine" car il a une capacité physique au-dessus de la moyenne. Son activité et la force de ses impacts sont monstrueuses. Depuis deux ans, il connaissait des variations de poids. Mais depuis le début de la saison, il s’est stabilisé et il est d’autant plus performant", détaille Antoine Battut, autre flanker du Racing-Metro qui ne jouait pas vendredi. "Il est partout sur le terrain, au plaquage et deux secondes après à mes côtés au soutien offensif. Il se fait très mal. Je crois qu’à Biarritz, il a fini à vingt-cinq plaquages", diagnostique Jonathan Wisniewski.

Le vivier sud-africain

La montée en puissance de Le Roux est aussi le symbole de cette géopolitique des clubs français qui cherchent de plus en plus à assimiler des éléments issus des immenses viviers sudistes: Simon Raiwalui, entraîneur adjoint du club explique: "C’est parfois difficile de faire venir des jeunes Français. Pendre des étrangers est une alternative intéressante en tenant compte des règles au sujet du JIFF*. Quand on voit comme Bernard est en train gagner en consistance. Il peut désormais être efficace tout au long d’un match à partir de son premier point fort la défense. Et dans le maniement du ballon, il s’améliore de jour en jour."

Vérification faite, le Racing le compte désormais dans le quota stratégique des JIFF puisque à son arrivée, Bernard le Roux a intégré le centre de formation des Ciel et Blanc: "Oui, je suis JIFF, j’ai passé trois ans ici comme espoir. Et c’est vrai que mon rêve serait d’être sélectionné pour la France. Mais il me reste tellement à travailler. Quand je suis arrivé ici, je n’étais qu’un jeune joueur. J’aimais le contact mais je devais apporter plus avec le ballon." Quand il mit le pied pour la première fois dans l’Hexagone en septembre 2009, il était accompagné d’un homonyme au physique opposé au sien: Willie Le Roux. Cet ouvreur ne fut pas conservé par le Racing-Metro et, pourtant, il fait aujourd’hui les beaux jours des Cheetahs, en Super 15. Le vivier sud-africain ressemble à une corne d’abondance: la tentation est trop forte pour le rugby français de ne pas s’y abreuver, quitte à détourner légèrement l’esprit de la réglementation des Jiff et rester une terre d’accueil.

* Est considéré JIFF tout joueur qui a passé trois ans dans un centre de formation agréé, ce qui est le cas de Bernard Le Roux. Son statut doit être officiellement validé par la Commission mixte FFR/LNR.

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