Agen, le chant du cygne ?

Par Rugbyrama
  • Blin Crenca - Agen - 1 novembre 2012
    Blin Crenca - Agen - 1 novembre 2012
Publié le Mis à jour
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Six ans après sa relégation actée par le Stade français, Agen retrouve ce même club pour le match de la dernière chance. Promis au Pro D2, le SUALG veut gagner le match pour retarder l'échéance mais surtout pour faire honneur à son public. Indéniablement, Agen ne s'est toujours pas remis de la catastrophe de 2007 et peine à redevenir une place forte du rugby français.

Le SU Agen risque fort de devoir vivre une nouvelle relégation en Pro D2. Avec seulement cinq victoires cette année, les Lot et Garonnais n'ont pas réussi à confirmer tous les espoirs placés en eux après leur belle saison de l'an passé. Une nouvelle fois, cette relégation est intervenue suite au départ du duo d’entraîneurs Deylaud-Lanta, décidément difficiles à remplacer. L’entraîneur agenais Mathieu Blin, qui a longtemps porté les couleurs du Stade français, est revenu sur ce match capital qui aura une saveur particulière: il y a six ans, le Stade français envoyait Agen en Pro D2 pour la première fois de son histoire.

Blin: "Nous attendons une victoire"

Même Mathieu Blin, l’entraîneur d'Agen, ne parle déjà plus de maintien. Il est vrai qu'il faudrait désormais un concours de circonstance incommensurable pour sauver le club. Du coup, le groupe agenais préfère savourer ses derniers matchs en élite et offrir une victoire au public d'Armandie, fier et passionné. "On a d'abord parlé de résultat parce que nous le devons à tous ceux qui nous suivent : les supporters, les partenaires, les bénévoles, au club dans son ensemble. Le groupe est très concentré. Comme le disent beaucoup de joueurs, nous avons la chance d'évoluer dans un des meilleurs championnats du monde, il nous reste trois matchs de Top14, il ne faut pas galvauder cette chance. Le groupe est sérieux, il travaille bien. Je pense même que leur jeu sera plus libéré... ", a-t-il déclaré sur le site du SUALG. Le club aux huit boucliers de Brennus semble s'être résigné à son triste sort et se dirige vers une fin de saison identique à celle de Mont-de-Marsan. Mais désormais, l'objectif du SUALG est d'offrir des victoires à son public lors des deux réceptions à venir du Stade français donc, et de Perpignan en suivant. Un beau challenge à relever pour les hommes de Philippe Sella. Mathieu Blin sait que l'équipe doit se racheter dans le cœur de leurs supporters, ce qui ne sera pas chose facile: "Ici à Agen, nous avons un public de connaisseurs qui aime le combat et l'engagement pour un maillot. Il leur faudra une victoire mais nous devrons montrer de l'enthousiasme, de la générosité, de la persévérance et du combat".

Tout commence donc ce samedi, contre le Stade français, l'ancien club du coach agenais qui reconnaît que ce match aura une saveur particulière pour lui mais qui n'entachera en rien son professionnalisme. "C'est la première fois que je reçois autant de personnes avec qui j'ai partagé une partie de ma carrière. Ce sont des gens qui me tiennent à cœur. Mais au-delà du plaisir de les retrouver après le match, j'ai envie de gagner ce match et de partager ça avec mon vestiaire". Pour affronter la formation de son vieux compère "Bibi" Auradou, l'ex-talonneur parisien sait que son équipe va devoir sortir un match complet. En effet, le week-end dernier, le Stade français est allé s'imposer à Bath en quart de finale d'Amlin Cup. C'est donc une équipe en pleine confiance qui descendra dans le Lot-et-Garonne avec dans l'idée de confirmer leur succès européen pour, eux aussi, redorer leur blason. Mathieu Blin sait à quoi s'attendre et mise beaucoup sur sa défense (seulement onze essais encaissés à Armandie cette saison) et sur un engagement sans faille pendant les 80 minutes: "Nous attendons un énorme engagement de la part des garçons. Ensuite, nous devons être cohérents dans notre jeu pour trouver des solutions et battre le Stade français. Nous attendons une victoire. Mais pour gagner, il faudra que les joueurs s'engagent au maximum tout en restant très concentrés et appliqués en défense. Nous avons fait un focus sur cette défense qui sera un des marqueurs de notre engagement. Il faudra valider cet engagement par une victoire".

Déjouer l'histoire

26 mai 2007. Une date qui sonne le glas dans tous les cœurs des supporters agenais. Un 26 mai qui vit l'effondrement d'une des capitales du rugby français. Vaincus à domicile par … le Stade français, le SUA de Gelez et Elhorga était relégué pour la première fois de son histoire en seconde division. Un choc qui ébranla tout un club, toute une ville et tout un peuple. Une cicatrice qui, on s'en rend bien compte aujourd'hui, ne s'est pas totalement refermée et a considérablement fragilisé les bases du club lot-et-garonnais. Cependant, l'échec de 2007 n'est en rien comparable à celui de 2013. A l'époque, c'est un véritable coup de massue qui s'était abattu sur Armandie. Le club avait des ambitions (Agen 2010 du président Tingaud, recrutement de stars …) et s'est fait surprendre par la relégation à laquelle le club, sportivement et financièrement, n'était pas du tout préparé. S'ensuivit plusieurs saisons galères en Pro D2, puis une remontée en 2010 en Top 14. Mais jamais Agen ne réussit à retrouver son lustre d'antan. Donc la relégation sera certainement moins rude pour une équipe qui joue le maintien depuis trois saisons.

L'anecdote de ce match est que, comme mentionné plus haut, en 2007, c'est le Stade français, que les Agenais affrontent samedi, qui s'était imposé à Armandie 18 à 5 et avait condamné les Bleu et Blanc. L'histoire pourrait se rejouer car si jamais Paris venait à s'imposer, Agen n'aurait plus aucune chance mathématique de revenir sur Bordeaux et serait alors officiellement relégué en Pro D2 aux côtés de Mont-de-Marsan. Nous retrouverons d'ailleurs sur le terrain samedi, des acteurs de ce match historique de 2007 comme Julien Arias côté parisien, Jalil Narjissi, Laurent Cabarry et Opeti Fonua côté agenais. L'entraîneur lot-et-garonnais, Mathieu Blin, qui avait joué durant ce match sous les couleurs parisiennes, revendique aujourd'hui fièrement ses nouvelles couleurs: "Aujourd'hui j'ai envie de leur montrer (à ses anciens coéquipiers parisiens) que je fais partie d'un grand club, que je fais partie d'Agen". Un vent de révolte souffle dans les travées d'Armandie. Un groupe de joueurs qui s'est promis de faire oublier ce match du 26 mai 2007 et de mourir les armes à la main pour les couleurs de la ville et le prestige du club.

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