Toulouse a minima

L'adage anglais "no scrum, no win" s'est une fois de plus vérifié et doit très certainement laisser un goût amer aux Agenais. Malgré toute leur bonne volonté et leur courage face aux champions de France en titre, ils repartent à vide de leur court déplacement dans un derby de la Garonne on ne peut plus ouvert. Mais, compte tenu de l'investissement qui a été le leur, un bonus défensif aurait été une bien belle récompense face à des Toulousains qui ont joué à l'envers, bien qu'animés par de belles intentions et à qui la finition a cruellement fait défaut.

Dans ce contexte, les Lot-et-Garonnais ont de fait longtemps tenu la dragée haute à leurs hôtes, prenant même les commandes très tôt dans la rencontre par Machenaud (0-3, 6e) et grâce à un Pelesasa qui n'a nullement souffert de son positionnement à l'ouverture en l'absence de Barnard (3-10, 12e). Totalement réalistes, libérés et présents dans le jeu au près, les coéquipiers de Monribot contrariaient énormément les plans des Rouge et Noir. De leur côté, incapables de mener à bien deux offensives après une entame tonitruante (2e, 3e), les Toulousains s'engluaient, doutaient, et envoyaient du jeu tout en ayant perdu le fil conducteur. Quelques plaquages manqués, un nombre incalculable de maladresses et des actes d'individualisme poussés à l'extrême et il n'en fallait pas plus pour voir le navire en passe de chavirer.

Agen écrasé en mêlée fermée

Néanmoins, il est rare de voir Toulouse perdre sur ses terres et toutes les belles histoires connaissent une fin. Celle des Agenais a littéralement viré au cauchemar et l'on comprenait très tôt qu'il serait difficile pour la troupe du duo Lanta-Deylaud de créer un authentique exploit. Car outre l'essai de Donguy avant la pause, permettant à Toulouse de prendre pour la première fois la tête (13-10, 38e), c'est surtout la mauvaise tenue de sa mêlée qui a précipité le SUALG vers une défaite presque inévitable. Reculant et étant pénalisé sur la grande majorité des introductions, sur les ballons adverses comme sur les siens, tant à égalité numérique qu'en supériorité, le pack agenais a connu un long chemin de croix au cours du second acte.

Solide et outrageusement dominateur en conquête, seul véritable point positif sur le terrain cet après-midi, le Stade toulousain a donc pu asseoir son succès grâce à une pénalité supplémentaire de Beauxis (16-10, 44e) et un nouvel essai de Donguy (21-10, 55e). Toutefois, le partage de point réalisé par Clermont à Bayonne vient remonter quelque peu la moyenne de l'après-midi, le leader grappillant deux points supplémentaires sur les Auvergnats. De leur côté, et malgré un dernier baroud d'honneur de Janaudy qui aurait mérité meilleure issue, les Agenais ont donc dû se résoudre à une opération nulle, sur le plan comptable s'entend. Car pour ce qui est du reste, la copie laisse entrevoir des jours bien meilleurs. Mais comme le disent les Anglais : "no scrum, no win"...