Sivivatu prêt à en découdre

Tout le monde l'attend du côté de Marcel-Michelin. Après les arrivées de grand noms du rugby mondial comme Skrela, Byrne, King ou Vosloo, le public auvergnat piaffe d'impatience de se délecter des courses chaloupées de sa nouvelle star All Black, Sitiveni Sivivatu, ailier redoutable, lourd d'un quintal et totalisant 45 sélections sous le maillot noir.

Le peuple Jaune et Bleu a en effet de quoi se sentir frustré : tandis qu'à Toulouse, les spectateurs ont déjà pu apprécier les performances de Luke Burgess qui a pourtant participé au Mondial, et qu'à Bayonne, le gallois Mike Phillips a déjà débloqué son compteur d'essai, le nouvel ailier clermontois n'a pas encore endossé la tunique jaune et bleu. Les raisons d'un tel retard sont multiples, et relativement floues. Au départ, "Siti" était attendu en Auvergne dès la fin de la Coupe du monde, soit au 1er novembre, date à laquelle le joueur figurant sur la liste cachée de Graham Henry était libéré par sa Fédération. Puis, un problème de visa a retardé sa venue. Après deux annonces avortées, et une correspondance d'avion manquée à Paris (!) le joueur a enfin posé ses valises en Auvergne.

Rassuré sur l'état d'un de ses genoux

Présenté vendredi soir, à l'occasion du match du centenaire du club auvergnat qui affrontait les Italiens d'Aironi (victoire 54-3), l'ailier a reçu une ovation par le public de Michelin. Tout sourire, et portant son charmant bambin dans les bras, l'ailier d'origine fidjienne a adressé un timide mais méticuleusement répété "Bonsoir à tous !". Autre bonne nouvelle, la recrue est en pleine possession de ses moyens: un temps inquiet au sujet de l'état d'un genou, où il s'était déjà blessé, le staff arverne a été rassuré par l'équipe médicale: Sivivatu a le feu vert.

Valide donc, mais pas encore au sommet de sa forme: l'ancien joueur des Chiefs n'a pas joué depuis trois mois, et son état de forme demeure une énigme, qui devrait toutefois être rapidement éclaircie par les préparateurs physiques clermontois. Revanchard à souhait et vexé de n'avoir pu relever le défi de la Coupe du monde dans son pays d'adoption, Sivivatu est bien déterminé à briller en Top 14: "J’aime Clermont-Ferrand, j’aime cette ville. Je suis heureux d’être enfin arrivé. Je suis fin prêt à enfiler ce maillot et gagner des titres. J’ai raté la Coupe du monde mais je veux désormais me tourner vers mon nouveau challenge, ma nouvelle vie à Clermont. Ce club est un des meilleurs de France, c’est un honneur d’évoluer pour lui. J’ai hâte de jouer mon premier match". Impatient, en somme. Tout comme le public clermontois...