Marmouyet : "Ceci ne doit pas se reproduire"

Par Rugbyrama
  • Jean Joseph Marmouyet - 29-11-2011 - Bayonne
    Jean Joseph Marmouyet - 29-11-2011 - Bayonne
Publié le
Partager :

Impliqué dans les incidents qui ont émaillé le centième derby basque, le troisième ligne bayonnais Jean-Jo Marmouyet s'exprime en exclusivité pour notre site. Le joueur de l'Aviron souhaite éteindre la polémique après les échauffourées du match. Pour lui, il est temps de tourner la page...

Quelle est votre version des faits ?

Jean-Jo MARMOUYET: Tout commence par un petit accrochage, au moment d'un ballon porté qui suit une touche m'étant adressée. Je me retrouve en tête de maul, et j'essaye de sortir Imanol Harinodoquy qui cherche à passer les bras pour disputer le ballon. Je le pousse avec la tête, il m'entraîne au sol et s'ensuit un premier accrochage. Les choses se calment, puis repartent... il s'agissait d'un derby, tout le monde était plus tendu qu'à l'accoutumée, mais il n'y avait rien de dramatique.

Etes-vous surpris de l'irruption de Lucien Harinordoquy ?

J-J.M: Je ne savais pas que c'était lui, je connais Imanol, mais je n'avais jamais rencontré son père. Sur le moment, je vois un spectateur d'un certain âge se diriger vers moi, c'est tout. Je suis surpris, mais pour autant, je n'y prête que peu d'attention. Des joueurs le maîtrisent, puis il sort rapidement. Jusqu'à la mi-temps, je ne sais pas qu'il s'agit de Lucien Harinordoquy. On me le dit dans les vestiaires. Avant ça j'étais plus focalisé sur l’accrochage avec Imanol, ne comprenant pas pourquoi il m'amène au sol. C'est d'ailleurs ce que je lui demande devant l'arbitre.

Quelle est votre réaction quand on vous explique de qui il s'agissait à la mi-temps ?

J-J.M: Au moment d'entrer dans les vestiaires, nous sommes tous plus focalisés sur le score que sur le reste. Nous sommes derrière, nous avons la tête en bas. En revanche j'éprouve un peu de frustration car je ne comprends pas le refus de l'essai, puisqu'il n'y a pas de faute de jeu qui l'empêche. Je m'en veux aussi, puisque si l'essai avait été validé, nous serions devant... Je suis donc partagé entre le fait de m'en vouloir et un sentiment d'injustice.

Avez-vous eu depuis un quelconque contact avec Imanol Harinordoquy ou son père ?

J-J.M: Non, nous ne sommes pas restés longtemps à la réception... Vous pouvez imaginer que je ne me suis pas forcément fait beaucoup d'amis dans le public biarrot ce soir-là, et au moment de traverser la salle de la réception j'ai eu droit à une ou deux piques. J'ai donc préféré sortir. Mon rôle se trouve sur le terrain, et pas auprès des mecs qui lancent des piques après avoir bu trois bières à la réception d'après-match.

Avec le recul, trouvez-vous que les choses sont allées trop loin ?

J-J.M: Oui et non. Oui parce qu'aujourd'hui, je me mets à la place d'Imanol, et je sais que j'éprouverais de la colère si mon père était entré de cette manière sur le terrain, et que cela a forcément dû créer des tensions entre un père et son fils. L'affaire a pris d'autant plus d'ampleur qu'Imanol est un joueur médiatique, et qu'aujourd'hui l'information circule très vite. De ce côté là, je suis désolé car il ne s'agissait que d'un débordement mineur. Par ailleurs je n'ai aucune envie de donner suite à cette affaire, en poursuivant Lucien Harinordoquy. Il s'agit d'une famille d'ici, pour qui j'ai beaucoup de respect, et je me dis qu'il ne faut pas aller chercher plus loin. En plus la faute a été regrettée, et excusée, donc il est inutile d'en faire des caisses.

Et si l'intrus avait été quelqu'un d'autre ?

J-J.M: S'il s'agissait d'un supporter ivre d'une trentaine d'années, qui avait pénétré sur le terrain pour me brutaliser, les choses auraient été différentes. Je l'aurais poursuivi en justice, sans aucun doute. J'espère simplement que la Ligue va faire ce qu'il faut au niveau de la sécurité du stade d'Aguiléra, car il n'est pas normal qu'une personne puisse pénétrer aussi facilement sur le terrain. Qu'en aurait-il été si l'individu avait été réellement malintentionné, ou pire, armé ? Ceci ne doit pas se reproduire. Les stades de rugby doivent rester libres de tous grillages, pour les enfants continuent à envahir les stades après le match. Ce sont des grands moments de bonheur pour nous, comme pour les enfants.

Avez-vous confiance en la Ligue ?

J-J.M: Je répondrai à cette question dans quelques semaines, quand elle aura rendu son jugement. Pour ma part, j'ai la conviction de ne pas être responsable d'une action qui justifie l'annulation d'un essai. Après, nous verrons.

Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?