Toulouse: Guy Novès se conjugue au futur

La mémoire dans la peau. Guy Novès aime à dire qu'il ne lit pas la presse plus que ça, qu'il ne tient pas les comptes de ses statistiques affolantes avec Toulouse depuis sa prise de fonction en 1989. Voire de ses titres en tant que joueur du Stade toulousain lorsque, ailier gauche, il remporta deux Brennus en 1985 et 1986. Le premier, il y a 27 ans, reste comme l'une des plus belles finales du championnat. C'était face à... Toulon. A quelques jours d'une deuxième finale de championnat consécutive – sa 12e en tant que manager – il lorgne sur son dixième bouclier (toujours en tant que manager)... "Dans ma tête, ce que je retiens, ce n'est pas le match de légende du passé (en 1985, avec une victoire après prolongation 36-22), mais cette finale que nous jouons ce week-end", dit-t-il. Se reposer sur ses lauriers est une expression qui lui est autant étrangère que le terme "sérénité". Il a déjà confié ne jamais être serein ou pleinement satisfait car toujours tourné vers les prochaines échéances. Ainsi, remporter un nouveau bout de bois lui causerait encore des tourments. Il se demanderait alors comment remotiver ses joueurs, les galvaniser, pour qu'ils aient la même envie l'année prochaine.

Douzième Brennus ?

Mais puisqu'on n'en est pas encore là, Guy Novès n'a que samedi en tête. "Les sentiments (sur les finales) sont énormes, mais là, tant de temps est passé, explique-t-il avant de rajouter: On a tellement l'envie de réussir que je suis plus sensible à ce qui va se passer demain (samedi)". Même si la statistique n'est pas lourde de sens, le Toulousain doit savoir, qu'à l'instar de son premier Bouclier en tant que joueur, celui qui inaugura son palmarès d'entraîneur a été remporté face au même adversaire: le RCT. Au moment de tenter la passe de trois face aux Varois, Novès se "moque" de l'attente toulonnaise: "Ce qui s'est fait il y a 25 ans ou l'histoire de Toulon, ce n'est pas mon problème". Mais il craint évidemment le Toulon de Boudjellal et Laporte, "uncouple qui marche, qui gagne, qui a énormément de tempérament et qui, visiblement, le transmet bien à ses joueurs". En cas de victoire samedi, le manager remporterait son douzième Brennus et réaliserait le doublé, une première depuis Biarritz en 2005 et 2006. Des chiffres étourdissants dont il ferait abstraction dès dimanche ? Le futur est déjà là.