Elissalde: "Mon père ne méritait pas ça"
Jean-Baptiste Elissalde, l'entraîneur des arrières de Toulouse, se livre rarement. Mais l'ancien demi interntional a accepté pour Midi Olympique d'aborder les sujets chauds: l'absence de Yannick Bru ou le sort fait à son père, Jean-Pierre. "J'ai de la haine", a-t-il notamment confié.
Rêvez-vous d’avoir une trajectoire semblable à celle de Yannick Bru ?
Jean-Baptiste ELISSALDE: Non. Je n’avais déjà pas prémédité d’être un jour entraîneur du Stade toulousain. Et je ne sais pas si Yannick a ambitionné d’entraîner un jour le XV de France. Je savoure seulement ma chance d’entraîner ici. Je la mesure d’autant plus à travers les soucis que vient de connaître mon père. Je suis heureux de venir tous les matins au stade, si cela pouvait durer le plus longtemps possible...
Vous évoquez votre père, Jean-Pierre. On sait que vous avez été très affecté par son éviction de l’Aviron bayonnais, le 15 janvier dernier, 41 jours exactement après qu’on était allé le chercher. Où en êtes-vous par rapport à cela ?
J-B.E: Je suis surtout touché parce qu’à travers cette affaire, c’est, au-delà de mon père, toute ma famille qui a été atteinte, notamment ma grand-mère et mon grand-père. Leur vie et leur santé en ont été affectés. Mon père est très attristé, fatigué, usé. Tout cela m’énerve profondément. Il a quitté un bien-être pour aller au chevet d’un club mal en point, une deuxième fois, avec un cœur énorme, et il a été remercié, sans compensation financière. S’il avait reçu trois millions d’euros comme Antoine Kombouaré au PSG, il aurait certainement eu moins mal à la tête. Et même si l’argent n’était pas sa première motivation, il a perdu de la crédibilité dans l’histoire, de la foi en lui-même. Il ne sait pas pourquoi, pas comment, on l’a viré. Il a serré certaines mains quand on est allé le chercher, a dit: "Je vais faire ce que je peux"... Aujourd’hui, il n’a toujours reçu qu’un coup de fil du secrétaire du club, il accuse le coup... La deuxième chose qui m’interpelle, vu le nombre d’entraîneurs virés de Bayonne, c’est qu’il y a peut-être d’autres personnes à remettre en question dans ce club que les entraîneurs. J’ai de la haine, c’est sûr, mon père ne méritait pas ça. Il avait déjà quitté le Japon où il se sentait très bien pour venir à Bayonne, il y a quatre ans. Cette fois, il a quitté Canal + où il était heureux pour y revenir. Toujours par amitié. Qui l’a viré ? Je ne sais pas. Mon problème, ce n’est pas l’Aviron, c’est mon père. J’ai hâte qu’il puisse récupérer ce qu’on lui doit et qu’il retrouve le moral. Il est très marqué.
Retrouvez l'intégralité de l'interview de Jean-Baptiste Elissalde, sur une pleine page, dans Midi Olympique de ce lundi...
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