Marchois: "Créer l’exploit"

Rugbyrama: Après Toulon, voici venir Clermont, avant d’aller défier Toulouse... le programme des fêtes de fin d’année du LOU est plutôt copieux...

Arnaud MARCHOIS : Il est vrai que c’est un enchaînement compliqué. Maintenant, au vu de notre position, on peut penser que tous les matchs vont l'être. Ceux contre les grosses équipes le seront forcément davantage, mais à notre niveau chaque point compte. En ce sens, le point de bonus ramené de Toulon est encourageant.

Que vous a t-il manqué à Mayol ?

A.M. : De la rigueur et de la discipline, car nous avons concédé quatorze pénalités. En Top 14, à l’extérieur, nous savons qu’il devient très difficile de l’emporter au-delà de dix pénalités concédées. Il nous manque aussi un peu de maîtrise, notamment en fin de rencontre où nous prenons cette pénalité alors que nous ne sommes qu’à deux points (17-15). Des détails qui coûtent cher, en somme !

Les fondamentaux sont pourtant là...

A.M. : C’est vrai... dans l’ensemble, notre conquête est fiable même si, en touche comme en mêlée, la vérité d’un week-end n’est pas celle de celui qui suit. Le groupe s’appuie aussi sur des valeurs saines, en terme d’engagement, de solidarité, de combativité. C'est bien sûr le minimum, pour un promu, mais c’est aussi une bonne chose que ces ingrédients soient déjà réunis.

Lyon avait défié Clermont à Michelin pour son premier match en Top 14. Tout le monde vous promettait l’enfer, mais vous aviez bien failli ramener un point de bonus défensif de ce périlleux voyage (défaite 22-13)...

A.M. : D’autant qu’on le perd dans les dernières minutes  ! Je n’étais pas sur le terrain ce jour là, j’étais blessé (déchirure au mollet, ndlr.). Mais je me souviens de conditions climatiques très difficiles, avec beaucoup de pluie, de vent, et tout le monde qui nous promettait l’enfer en effet... au final, nous avons été la première équipe du Top 14 à marquer un essai  ! (rires) Je pense toutefois que le match sera nettement plus dur que celui du début de saison. Clermont est monté en puissance, et tourne maintenant à plein régime.

Comment battre l'ASM ?

A.M.  : Pour l’avoir étudié cette semaine à la vidéo, Clermont est une équipe homogène, et surtout excellente dans tous les secteurs de jeu. Il faudra produire un très bon match, sans commettre de fautes, concrétiser nos temps forts par des points... créer l’exploit en somme  ! Il faut être réaliste, une victoire contre Clermont en serait un. Contrairement à d'autres équipes, Clermont n'a pas de faiblesse. Mais il faudra bien les prendre quelque part...

Quel bilan dressez-vous de la phase aller  ?

A.M. : Nous avons beaucoup progressé au cours des six derniers mois: notamment en touche, et nous concédons moins de pénalités. On apprend à chaque sortie, même si ce n’est pas linéaire. Nous nous sommes aussi beaucoup déplacé, et nous le payons un peu au niveau comptable. Mais j’ai confiance pour la suite  : nous n’avons pas encaissé de grosse défaite, et avons même gagné à l’extérieur. Les efforts vont payer, et notre système de jeu se bonifie avec le temps. Disons que nous sommes une "petite équipe solide"  ! (rires).

Lyon est l’une des meilleure défense du Top 14 (2ème avec 8 essais encaissés) mais aussi l’une des pire attaque  (13ème avec 12 essais marqués)...

A.M. : Une défense est plus facile à mettre en place qu’une attaque. Et c’est d’autant plus vrai dans un effectif qui a des valeurs, où règne une ambiance excellente  : les mecs ne se laissent pas tomber, et tout le monde se sacrifie pour l'autre. Pour l’instant nous sommes clairement meilleurs en défense qu’en attaque, mais j’ai confiance. Comme je l’ai dit, notre système de jeu et bon, et il va en se bonifiant. Je suis sûr que nous marquerons davantage sur la phase retour, et que le travail effectué se traduira par des victoires.

D’un point de vue personnel, comment vous sentez-vous dans votre nouveau club  ?

A.M. : Très bien ! J’ai la chance d’être tombé dans un club rempli de mecs sympas, avec des installations toutes neuves. Je me sens bien dans le groupe comme dans la ville. Quitter Paris m’a permis de changer d’air. Mentalement, cela m’a relancé, même si je me suis régalé au Stade français. Après dix ans le même club, je commençais à traîner un peu la patte... il fallait que je passe à autre chose, que je me relance. Aujourd’hui, quand je pars le matin, j’ai le sourire au lèvres.