Revol: "Mon devoir est d'entendre tous les arguments"

Par Rugbyrama
  • Pierre-Yves Revol - 25 janvier 2012
    Pierre-Yves Revol - 25 janvier 2012
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Le président de la LNR, Pierre-Yves Revol, précise les intentions françaises de réformer la Coupe d'Europe et prévient les clubs des possibles incohérences d'un passage au Top 16. Un entretien à lire dans Midi Olympique.

La saison régulière du Top 14 s’achève. Quel bilan en tirez-vous?

Pierre-Yves REVOL: D’abord, que le Top 14 a été très intéressant tout au long de la saison. La compétition a été très indécise, pour la qualification ou pour le maintien. Or, l’indécision fait le sel d’une compétition. le championnat a rarement été aussi resserré et cela a contribué à son succès, malgré la superposition de la Coupe du monde.

Qu’attendez-vous de la réforme du mode de calcul du salary cap pour les saisons à venir ?

P-Y.R: D’abord, je constate que tous les clubs veulent que l’on aille plus loin, en étendant le périmètre du salary cap aux droits voisins. Tout le monde souhaite de la transparence. Le football parle d’instaurer un fair-play financier en 2014. Là encore, je pense que nous avons été précurseurs.

L’efficacité des "Jiff" ne sera vraiment mesurée que dans les saisons à venir. Son entrée en vigueur vous donne-t-elle satisfaction?

P-Y.R: Toutes les réformes nécessitent du temps. Celle-là me semble globalement positive. Nous allons passer à 50 % de "Jiff" dans les effectifs pros, puis à 60 % la saison suivante. Certains effets secondaires sont questionnables, notamment quant à l’inflation des salaires pour les joueurs hexagonaux. Mais il s’agit d’un effet à court terme. La satisfaction, c’est que des jeunes joueurs français ont été exposés, même si cela est aussi lié à l’effet Coupe du monde.

Le débat du moment concerne un retour au Top 16 pour 2013-2014. La décision doit être prise avant le 20 août: y êtes-vous favorable?

P-Y.R: Mon devoir de président de la LNR est d’entendre tous les arguments. C’est un débat récurrent, qui a rebondi en cours de saison parce que beaucoup d’équipes étaient menacées de relégation… À ce moment de la saison, ma position a été de ne surtout pas altérer le championnat en refusant la modification des règles en cours de saison. Concernant le futur, à l’horizon de la saison 2013-2014 et après, c’est différent. Mais si une telle décision doit être prise, il faut qu’elle le soit dans un cadre consensuel. Il convient donc de se garder des prises de position péremptoires et hâtives sans avoir analysé les avantages et les inconvénients d’un tel changement. En théorie, l’avantage du Top 16 est qu’il permettrait de disputer plus de matchs, avec un calendrier plus rempli, susceptible de générer des recettes supplémentaires. Mais ces conclusions sont questionnables.

C’est-à-dire?

P-Y.R: Les deux matchs supplémentaires à domicile ne se joueraient pas face aux équipes les plus attractives, pour lesquelles il ne serait pas certain que les stades fassent le plein. Avec deux équipes de plus, les droits communs seraient divisés par 16 et non plus par 14, et seraient donc inférieurs. En outre, pour certains clubs, ajouter quatre matchs obligerait à recruter des joueurs supplémentaires. Enfin, on peut comprendre les réserves des équipes pourvoyeuses d’internationaux, qui disputent régulièrement des phases finales… Ajouter des matchs forcerait à encadrer davantage les disponibilités des joueurs internationaux et ôterait de la flexibilité au système… Or, ces équipes sont tout de même celles qui jouent un rôle moteur dans le développement du rugby. Notre sport doit absolument éviter de créer une fracture entre les clubs fournisseurs d’internationaux et les autres.

Surtout, le Top 16 ajouterait quatre dates à un calendrier déjà très chargé…

P-Y.R: Il n’y a que deux solutions: soit on ajoute quatre doublons, et l’on devra s’interroger quant à la perte d’attractivité de notre produit. Soit on joue en semaine. Mais cette solution impliquerait ensuite d’organiser des matchs le dimanche. Or, sans même parler que s’y disputent les matchs amateurs, cette journée sera à l’avenir occupée par le football sur le plan audiovisuel. Une confrontation médiatique frontale serait-elle recevable pour le diffuseur, actuel ou futur ? C’est loin d’être gagné. j’ajoute qu’en année de Coupe du monde, caser les dates d’un Top 16 serait un casse-tête infernal.

Retrouvez l'intégralité de l'interview, sur une page, dans Midi Olympique de lundi...

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