Le Tour du Midi Olympique

Par Rugbyrama
  • Iuri Natriashvili - 26.11.2011 - Brive
    Iuri Natriashvili - 26.11.2011 - Brive
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Comme chaque semaine, les envoyés spéciaux de Midi Olympique décryptent, à travers une anecdote, un joueur ou une image insolite, les moments forts de la dernière journée de Top 14. Cette fois, ils évoquent Simon Mannix, le Briviste Iuri Natriashvili et la première de Matt Giteau.

Racing-Biarritz: 28-9. Leo HUISMAN

Lorsque le bus des joueurs est arrivé à Colombes, Simon Mannix n’était pas dedans, déjà occupé à préparer l’échauffement du Racing Metro qui recevait Biarritz vendredi. Absent, comme un symbole. Ce jour-là, Midi olympique annonçait que l’ancien ouvreur néo-zélandais, au club depuis 2006, était menacé de son poste d'entraineur en charge des lignes arrière du Racing. En fait, son sort était déjà scellé, mais lui ne le savait pas encore. Il s’est pointé du coup, comme au premier jour, en short et tee-shirt, malgré la fraiche température d’une soirée en banlieue parisienne, cheveux hirsutes bien que fraichement coupés. Presque normalement, il a beuglé toute la partie, encouragé ses joueurs, s’est agité au bord du terrain, dans une façon unique de vivre la rencontre aux côtés de Pierre Berbizier quasiment impassible. Qu’il énerve ou qu’il fasse rire, c’était la dernière fois que l’on verrait Simon Mannix sur le banc de touche du Racing-Métro. A l’issue de la rencontre, les Franciliens se sont imposés avec le bonus offensif. Plus tard dans la soirée, à la réception d’après-match, Mannix a finalement appris son éviction. Rideau.

Agen-Bordeaux-Bègles: 24-15. Nicolas AUGOT

Agen s'accroche à son strapontin. Avec ses armes, n'en déplaise à certains. Dans le brouillard d'un samedi soir, les coéquipiers d'Adri Badenhorst ont une nouvelle fois combattu sans relâche, avec un engagement, un cœur et une abnégation permettant de compenser une défaillance en mêlée, des ratés en touche et une finition absente. Un rugby sans chichis ni froufrous mais un rugby âpre et originel, un rugby qui a ses supporters. Les Girondins n'en sont pas des grands défenseurs. Les Agenais y trouvent leur (bon) compte et leur plaisir. Une satisfaction qui ne vient pas d'une certaine idée de spectacle mais de la performance, d'une solidarité qui n'est pas un vain mot ou une vertu pour séduire des potentiels publicitaires. Un rugby pragmatique et efficace grâce à l'implication de tous et du talent de Conrad Barnard pour concrétiser les efforts. "Une équipe en résistance", répète Christian Lanta, manager discret et inspiré, mais une équipe qui gagne en confiance à chaque sortie à Armandie. Une équipe sur le fil, bien décidée à y rester.

Perpignan-Paris: 16-35. Vincent BISSONNET

Rimas Alvarez Kairelis avait démontré, au cours de sa décennie en sang et or, son exemplarité sur les terrains comme combattant de l'ombre. Vendredi dernier, à l'occasion de la venue du Stade français, une cérémonie avait été prévue pour honorer cette légende vivante de la Catalogne, tout jeune retraité. Tout Aimé-Giral attendait avec impatience ce rendez-vous depuis le 30 octobre, date de la fin de son contrat. Pourtant, aucun hommage n'a été organisé le moment venu. Le deuxième ligne, 37 ans, avait en effet demandé aux dirigeants d'annuler cette séquence émotions en raison des résultats actuels du club... Un témoignage de grande modestie de la part du combattant de l'ombre, retiré des terrains mais toujours autant au service du collectif et de son club de cœur.

Brive-Toulouse: 9-9. Bruno FABIOUX

La place de talonneur est exposée, cette saison au CABCL. Après Guillaume Ribes, victime d'une rupture des ligaments croisés la saison dernière et une autre du tendon d'Achille au début de celle-ci, c'est Virgile Lacombe, transfuge du Stade toulousain, qui a enchaîné les pépins. Dernier en date : une déchirure au mollet, il y a trois semaines. Il ne devrait retrouver les terrains que fin décembre. Samedi, face à Toulouse, c'est le Géorgien Iuri Natriashvili, arrivé du club roumain de Farul Constanta à l'intersaison, qui était de nouveau titulaire au talonnage. Et, sur le banc, le jeune Louis Acosta, 20 ans, qui a joué les trois dernières minutes. Durant les soixante-dix-sept autres qui avaient précédé, on a beaucoup vu Iuri Natriashvili. Notamment à la trentième minute, quand celui-ci s'est frayé une brèche dans le premier rideau toulousain et offert une percée de trente mètres stoppée net par un "bouchon" spectaculaire de Yannick Nyanga. Cette percée-là, néanmoins, valait bien un hommage.

Montpellier-Clermont: 29-23. Emilie DUDON

Un geste "de grande classe" selon Eric Béchu, qui s'est régalé sur son banc de touche en même temps qu'il soufflait un bon coup à l'occasion de la deuxième victoire à domicile de son équipe cette saison. A la 61e minute de jeu, alors que les Clermontois, menés 22-13, attaquaient à quelques mètres de la ligne d'en-but montpelliéraine, le MHR récupérait le ballon dans un regroupement. Une sautée et une passe à hauteur plus tard, l'arrière Lucas Gonzalez Amorosino fixait deux défenseurs, crochetait intérieur puis, attirant un troisième défenseur, passait les bras pour servir Timoci Nagusa sur la ligne des 22. 80 mètres plus tard, l'ailier héraultais inscrivait son deuxième essai du match, celui de la victoire, qui permettait à son équipe de faire le break. Le tournant de la rencontre. Et, au-delà de la formidable course de la fusée fidjienne, il faut souligner l'extraordinaire travail préalable effectué par l'international argentin sur cette action. Eric Béchu n'a pas manqué de le faire à la sortie des vestiaires. Montpellier retrouve de l'audace... et les joies de la victoire dans le même temps. Tiens, tiens...

Castres-Toulon: 22-22. Pierre-Laurent GOU

En un petit quart d’heure de présence, on a pu entrapercevoir son potentiel. Énorme. Qui ça ? Matt Giteau. L’Australien a enfin joué pour le RC Toulon. Il a touché deux ballons et à chaque fois, il en a fait des merveilles. Sur le premier en quatre appuis, il se joue de cinq défenseurs castrais. "Voilà on sait", pouvait-on entendre en tribune de presse du stade Pierre Antoine de Castres. Cinq minutes plus tard, il suppléait à l’ouverture Wilkinson et d’une merveille de coup de pied décroisé, il permettait aux Toulonnais de gagner cinquante mètres. Du grand art. Vivement qu’on puisse le voir à l’œuvre 80 minutes.

Bayonne-Lyon: 15-9. Léo FAURE

Pour la réception de Montpellier, les supporters bayonnais s'étaient illustrés de la plus triste des manières: un slogan du plus mauvais goût, garni d'insultes et repris en chœur à destination de l'arbitre, monsieur Maciello. Pour calmer ces ardeurs malvenues, le club basque avait mis en place, vendredi soir en amont du match contre le Lou, une initiative plutôt ingénieuse : faire lire à deux jeunes supporters, deux enfants, un texte aux vertus civiques qui vont tellement mieux à ce sport. "Nous avons été choqués par ce comportement..." pouvait-on notamment y entendre. On ne sait si l'impact fut réel. Toujours est-il qu'aucun nom d'oiseau ne s'est élevé en masse des tribunes de Jean-Dauger, hormis quelques interjections individuelles. Une image bien plus saine, qui n'a d'ailleurs pas empêché les Bayonnais de l'emporter malgré une prestation moyenne. Comme quoi...

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