Le Tour de Midi Olympique

Par Rugbyrama
  • Chris Masoe - toulouse castres - 2 juin 2012
    Chris Masoe - toulouse castres - 2 juin 2012
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Comme chaque semaine, les envoyés spéciaux de Midi Olympique décryptent, à travers une anecdote, un joueur ou une image insolite, les moments forts du week-end. Là, ils reviennent sur l'émotion de Masoe, l'action héroïque de Clerc, la joie de Boudjellal et les mauvais choix clermontois

Toulouse-Castres: 24-15. Emilie DUDON

L'hommage rendu par Yannick Bru à l'issue de la rencontre en dit long. Selon l'entraîneur des avants toulousains, Chris Masoe a été "éblouissant" malgré la défaite de son équipe. Pour sa dernière sortie sous le maillot castrais, l'ancien All Black a réalisé une prestation majuscule. Plus percutant que jamais, il a même réussi à "mettre sur le cul" Thierry Dusautoir pendant la rencontre. L'image du capitaine de l'équipe de France chancelant après le coup de genou reçu alors qu'il essayait d'arrêter le puissant Néo-Zélandais a marqué... Pour le reste, le troisième ligne s'est imposé en leader charismatique et exemplaire, comme il le fait depuis quatre ans. Alors il part à Toulon l'esprit tranquille. Après avoir essuyé une larme pendant son discours d'après-match et malgré sa "profonde déception", il affichait un large sourire en conférence de presse. Chris Masoe n'a pas manqué ses adieux avec le CO. Qui n'étaient peut-être que des au-revoir... "Peut-être que je reviendrai et qu'ils m'offriront un boulot d'entraîneur, a-t-il plaisanté avant de quitter la salle. Il faudrait que j'apprenne mieux le français mais ça pourrait le faire !".

. Jérémy FADAT

"Même pour un ailier, il y a des actions qui comptent plus qu'un essai". L’hommage est signé Romain Cabannes, le centre de Castres, et il est adressé à Vincent Clerc. Car on a l'habitude de parler des qualités incroyables de finisseur du Toulousain, de ses 36 essais sous le maillot de l'équipe de France... Mais s'il n'a pas franchi l'en-but adverse samedi soir, c'est assurément lui qui a permis à celui toulousain de rester inviolé. A la 37e minute, il n'y a pas une personne dans le Stadium, ni même devant son poste, à avoir songé une seule seconde que Max Evans n'allait pas inscrire le premier essai de la rencontre au bout d'un exploit en solitaire et d'un crochet dévastateur sur Poitrenaud. C'était sans compter sur l'intervention héroïque de Clerc, revenu de l'au-delà pour reprendre l'Ecossais dans l'en-but, placé son corps en opposition et le retourner pour l'obliger à lâcher son ballon devant la ligne... Le tout avec une lucidité et une dextérité déconcertante. Alors oui, en demi-finale du championnat, ce geste valait bien un essai.

Clermont-Toulon: 12-15. Bruno FABIOUX

Mourad Boudjellal pouvait difficilement filer discrètement aux vestiaires embrasser ses joueurs, dimanche soir, sitôt donné le coup de sifflet final de Pascal Gaüzere. Privé de terrain, le président toulonnais a suivi la demi-finale depuis la tribune de presse du Stadium de Toulouse auprès de Bernard Laporte, Pierre Mignoni et Tom Whitford. A peine Sébastien Tillous-Borde a-t-il dégagé le ballon de la pénalité, trop courte, de Morgan Parra, que Mourad Boudjellal a levé yeux et bras au ciel. Puis s'est tenu la tête à deux mains, a tourné et retourné sur lui-même. Mourad Boudjellal a vu défiler en boucle dans sa tête le fil de la saison et de celles qui ont précédé, depuis qu'il est à la tête du RC Toulon. Fidèle à son exubérance, souvent verbale, il a substitué le geste à la parole, tout là haut depuis son perchoir. Pour que tout le monde le voit et partage son bonheur. Goûte à son pari à moitié gagné: emmener le Rugby Club de Toulon en finale du Top 14 au Stade de France. La deuxième moitié du pari, restant à tenir, est de soulever le quatrième Bouclier de Brennus de l'histoire du club varois, après ceux de 1931, 1987 et 1992. Mourad Boudjellal est resté "soft" à la conférence de presse qui a suivi. L'issue de la finale qui se jouera samedi au Stade de France, à partir de 18 heures, et avant le coup d 'envoi de laquelle le président de Toulon aura purgé sa peine, vaudra forcément le détour. Que les Toulonnais gagnent ou non.

. Léo FAURE

Quoiqu’on en dise, le souvenir de 2010 était vivace. Presque palpable. De par le ciel, alternant entre le noir d’encre, la pluie fine et les éclaircies souffreteuses. De par le match des tribunes, superbe en tout point, rappelant la folie de Saint-Etienne. De par le déroulé du match, enfin. Largement moins enlevé, certes, mais tout aussi stressant qu’il y a deux ans. Sauf que, cette fois-ci, tout s’est inversé. La pénalité litigieuse, au dessus du poteau et refusée à Parra à la 26e minute. Elle faisait, il y a deux ans, toute la frustration de Jonny Wilkinson. Un temps, on crut même revoir les prolongations s’offrir à nous. Quel plus bel épilogue que celui d’un rencontre qui peine à choisir son vainqueur ? Les Clermontois n’en voulaient visiblement pas. Sur une multitude de choix contestables, les Auvergnats ont laissé filer le match, mais aussi une saison pourtant superbe sur le fond, qu’ils concluront finalement sans titre. Trajectoire opposée. Toulon, inconstant voire inquiétant depuis dix mois, jouera lui la finale. Chacun son tour.

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