Le tour de Midi Olympique

Par Rugbyrama
  • Doumayrou - Montpellier Biarritz - 4 mai 2012
    Doumayrou - Montpellier Biarritz - 4 mai 2012
Publié le Mis à jour
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Comme chaque semaine, les envoyés spéciaux de Midi Olympique décryptent, à travers une anecdote, un joueur ou une image insolite, les moments forts du week-end. Là, ils reviennent sur les performances de Doumayrou ou Caballero, la tristesse des Brivistes et le peu d'engouement pour Racing-Paris.

Montpellier-Biarritz: 21-16. Jérôme PREVOT

Gloire à Geoffrey Doumayrou, créateur du premier essai tout en finesse, auteur du second tout en explosivité. Il a poussé le sens du spectacle jusqu'à frôler l'expulsion pour un plaquage cathédrale sur Marcelo Bosch, plus rude que celui de Warburton durant le Mondial... Le centre en partance pour le Stade français était vraiment l'homme du match. Gloire aussi  aux dirigeants du MHR qui ont ouvert des places au ras de la pelouse, des places de "pesage" qui éliminent le défaut du stade Du-Manoir. Comme ses tribunes assises commencent un peu haut, les photos des matches ne montraient souvent que du béton derrière les joueurs. C'est un  détail, mais il compte sur le plan visuel.

Toulon-Toulouse: 25-22. Pierre-Laurent GOU

A un point du bonheur. Toulon a pris le dessus sur une grosse équipe de Toulouse samedi après-midi, en livrant l’une de ses prestations les plus abouties. Et pourtant, le RCT a encore un petit point à décrocher pour pouvoir disputer son barrage à domicile. L’équation est donc complexe à résoudre pour le staff Laporte-Azam-Mignoni, car le programme des Varois qui s’annonce est gargantuesque. Lyon, finale de Challenge, barrages puis éventuellement demi-finale de Top 14 pour arriver à une hypothétique finale. Pour beaucoup c’est trop. Et pourtant, un coup dans le retro et l’on retrouve un défi similaire l’an passé. Celui des Montpelliérains qui avaient dû battre Toulon à Yves-du-Manoir lors d’un huitième qui n’en portait pas le nom. Aller ensuite battre Castres à Pierre-Antoine, puis le Racing au Vélodrome pour défier Toulouse au Stade de France. Or l’effectif toulonnais est plus fourni que celui des Héraultais l’an passé…

Castres-Clermont: 30-19. Nicolas ZANARDI

Il s'est passé beaucoup de choses, ce samedi, à Pierre-Antoine. D'abord la barre des 3000 points franchie par Romain Teulet et fêtée une pénalité trop tôt, en raison d'une erreur de décompte des points lors du déplacement à Toulon (une pénalité de Bernard avait été attribuée à tort par la LNR à "Robocop"). Le premier essai de l'international écossais Max Evans après treize mois et demi de disette. Le dixième essai de romain Martial en treize titularisations. Le superbe mouvement de 100 mètres des Fidjiens clermontois, impulsé par Nakaitaci, bonifié par Sivivatu et conclu par Murimurivalu. Tout cela a eu lieu, bien sûr. Mais à nos yeux, comme souvent, un autre homme s'est détaché: le troisième ligne aile du CO Yannick Caballero. Omniprésent au près comme au large, déterminant en touche, le flanker formé à Castres avant d'être révélé à Montauban sous la houlette de Laurent Travers fut, une fois de plus, l'un des grands bonhommes de la rencontre. Ce que tous les épiphénomènes venus mettre de la couleur à la partie ont eu un peu tendance à faire oublier...

Perpignan-Lyon: 34-22. Vincent BISSONNET

Dans le redressement de l'Usap, entamé en février et conclu samedi contre le Lou, on aura largement souligné le sursaut d'orgueil de la conquête et du paquet d'avants, le changement d'attitudes dans la zone plaqueur-plaqué, le retour de la confiance dans la ligne de trois-quarts... Mais on aura aussi minoré l'importance primordiale de James Hook : le demi d'ouverture gallois, arrivé dans un contexte délicat à l'automne, aura magnifiquement contribué au maintien de son équipe. Il a sans cesse insufflé de la créativité, voire un soupçon de folie dans le jeu de ligne sang et or tout en affichant des progrès épatants dans les tirs au but. Dans le money time, autrement dit les dernières minutes de la rencontre, il a ainsi régulièrement apporté de précieux points à sa formation : à Agen, à Clermont, au Stade français, il a répondu présent au moment fatidique; Samedi, contre Lyon, il aura multiplié les éclairs de génie et signé un 7/8 au pied. Alors, bravo Mister Hook et désolé de ne pas avoir, assez souvent, souligné vos exploits: on s'habitue si vite à l'excellence...

Brive-Union Bordeaux-Bègles: 9-23. Jérémy FADAT

C'est le lot des matchs couperets. Le terrible contraste entre les effusions de joie d'une équipe transportée par l'ivresse d'une victoire et la détresse de soldats tombés les armes à la main. Samedi, Bordeaux a assuré sa survie pendant que Brive devait accepter sa mort. Alors quelques minutes après la rencontre, il flottait une atmosphère singulière dans les couloirs d'Amédée-Domenech. D'un côté, les larmes d'Antonie Claassen et Jean-Baptiste Péjoine devant la presse, abattus devant l'évidence. De l'autre, les plateaux emplis de bière qui pénétraient dans le vestiaire girondin. Des minutes durant lesquelles le trouble et l'embarras sont prégnants chez les simples observateurs privilégiés que nous sommes. Une histoire d'hommes, de mecs qui, après avoir bataillé une saison entière, donné de leur corps et de leur âme, finissent par s'effondrer ou s'envoler. C'est la loi du sport. Univers au sein duquel le mérite et les vertus ne sont finalement que peu de choses comparé à l'implacable réalité comptable. Celle-ci peut être cruelle. Les Brivistes le savent mieux que personne.

Bayonne-Agen: 31-10. Léo FAURE

Plaisir des sens. La victoire de Bayonne ne souffre d’aucune contestation. Parce que Agen a joué le jeu, envoyant finalement son équipe type et se livrant sans retenue dans la bataille. Retardant même l’échéance en basculant en tête à la pause. Parce qu’aussi, et de manière complètement subjective, la fête qui enflamma Jean-Dauger au coup de sifflet final ne pouvait que manquer au Top 14. Sensation cruelle et, il faut le dire, injuste pour des Brivistes valeureux toute la saison. "Chacun s’est battu avec ses armes. Il ne faut pas non plus oublier qu’on est devant eux au nombre de matchs gagnés", justifiait Didier Faugeron après la rencontre. "Mais je ne vais certainement pas sauter de joie par rapport à cette nouvelle. Je viens de là-bas. Je préfère la retenue". Compréhensible. Mais dieu que ce "Hegoak" était beau ! Grâce à une volonté de fer de survivre, grâce aussi à une grosse mêlée qui concassa son homologue agenaise, une fois de plus insuffisante cette saison, l’Aviron restera donc en Top 14. Aupa Baiona.

Racing-Stade français: 19-13. Arnaud BEURDELEY

Alors, c'est ça un derby fraticide ? Un derby à la vie, à la mort ? C'est donc ce que nous avons vu samedi au Stade de France ? Un match qui n'a suscité ni passion, ni engouement dans des tribunes à moitié vides. Un match qui n'a engendré aucun frisson, aucune électricité sur la pelouse. Un match somme toute banal où l'enjeu tenait pourtant, ni plus ni moins, qu'en une qualification pour les phases finales. Quelle déception ! Pourtant, on nous avait fait comprendre que cette fois-ci, en raison de l'enjeu sportif, le derby était vraiment lancé, qu'il n'y aurait plus besoin d'artifice pour faire monter la mayonnaise. On nous avait annoncé de la sueur, du sang et des larmes. Certes, il y a eu quelques larmes. Celles de joie sur les joues de certains racingmen. Celles de tristesse et de frustration de Dimitri Szarzewski dans l'intimité du vestiaire d'après-match à l'instant de prendre la parole devant ses futurs anciens partenaires. Pour le reste, on ne saurait trop conseiller de miser sur une rencontre de Fédérale 1 entre Massy et Bobigny pour vivre un vrai derby en capitale...

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