Le Tour de Midi Olympique

Par Rugbyrama
  • Eric Béchu - Montpellier Lyon - 14 avril 2012
    Eric Béchu - Montpellier Lyon - 14 avril 2012
Publié le Mis à jour
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Comme chaque semaine, les envoyés spéciaux de Midi Olympique décryptent, à travers une anecdote, un joueur ou une image insolite, les moments forts du week-end. Là, ils reviennent sur le retour d'Eric Béchu, les performances de Brice Dulin et Juan Imhoff et le fair-play d'Imanol Harinordoquy.

Perpignan-Toulouse: 25-10. Jérémy FADAT

On peut trouver plusieurs tournants à cette rencontre. Tout dépend du camp dans lequel on se situe... Les Toulousains auraient évidemment tendance à retenir la sortie sur blessure de Servat (44e) quelques minutes après son entrée en jeu ou le carton jaune infligé à Tolofua (57e), qui ont modifié les prévisions de coaching. Mais s'il en est un que l'on retiendra du côté de l'Usap, il puise incontestablement sa source à la 39e. A cet instant, Perpignan est mené 3-7 et bénéficie d'une mêlée sur ses 40 mètres. Et après avoir gagné l'impact, la première ligne catalane a littéralement emporté son homologue et le pack sang et or a avancé sur pas moins de quinze à vingt mètres. Une humiliation pour les avants toulousains qui a rallumé la furia du public d'Aimé-Giral, réveillé les troupes du duo Goutta-Manas et entraîné une pénalité pour James Hook. Le buteur gallois ramenait ainsi son équipe à un point avant de revenir aux vestiaires. Mais ça, c'est presque anecdotique. Car définitivement, après cette démonstration de force, le match avait basculé...

Racing-Brive: 40-19. Arnaud BEURDELEY

Les équipementiers, quels qu'ils soient, rivalisent d'imagination pour faire parler de leur marque. Evidemment, il est de bon ton d'avoir sous contrat les meilleurs joueurs de chaque sport. Et le rugby n'échappe pas à la règle. On ne sait pas quelle marque a jugé bon de miser sur l'argentin du Racing-Métro 92 Juan Imhoff, illustre inconnu venu des Pampa XV, mais force est de constater qu'elle a vu juste. Samedi face à Brive, l'international argentin a encore une fois été l'un des tous meilleurs joueurs de la rencontre, sinon LE meilleur. Des appuis déroutants, un placement souvent opportun (à l'image de son essai sur interception) et un sens du timing sans faille, Imhoff est un futur grand. Et l'affubler de chaussures de couleur orange fluo, comme celle qu'il portait encore samedi dernier, face à Brive, est un véritable coup marketing. Un coup gagnant. Parce que pour porter de telles chaussures, mieux vaut être bon et se faire remarquer des coups d'éclats que par des coups manqués. Dans ce dernier cas, difficile alors de se cacher...

Montpellier-Lyon: 43-12. Emilie DUDON

Quatre mois qu'il n'avait plus foulé les terrains, humé l'odeur des vestiaires, senti la pression monter durant la préparation d'avant-match. Remis d'une lourde opération chirurgicale, Eric Béchu est de nouveau apparu sur le bord de la pelouse samedi face à Lyon. Très amaigri mais déterminé. Et chaleureusement applaudi par les supporters à chacune de ses apparitions sur l'écran géant du stade Yves-du-Manoir. Revenu au club depuis lundi, il savoure: "C'est un vrai bonheur", confiait-il dans un large sourire après la large victoire de son équipe. Mais Eric Béchu ne veut pas qu'on s'attarde sur son cas alors il balaye très vite le sujet. Il veut parler de sportif, et seulement de ça. Il n'empêche que depuis son retour, "le club revit". Ce sont les mots de son président, Mohed Altrad. "Son chirurgien était présent dans les vestiaires après la rencontre et nous l'avons tous applaudi. Eric est affaibli et la tâche est très difficile physiquement pour lui. La semaine prochaine, nous allons à Clermont, ce qui représente cinq heures de route. Ce sera très éprouvant. On espère tous qu'il aura les ressources pour nous accompagner." Parce que quand il retrouve le rugby, Eric Béchu revit, lui aussi.

Agen-Toulon: 22-13. Nicolas AUGOT

Absent depuis un mois en raison d'une hanche douloureuse, Brice Dulin rongeait son frein. De retour de blessure, il a de nouveau enfilé le numéro quinze pour la réception de Toulon, un poste où il avait brillé avant ce repos forcé. Et, malgré l'absence de rythme, il a une nouvelle fois été excellent. Parfait dans son placement, impeccable sous le jeu au pied adverse, renvoyant les Toulonnais systématiquement dans leur camp, il a aussi été à l'initiative des contre attaques agenaises. "Quand une individualité ressort, cela veut dire que le collectif marche", se contentait d'analyser Brice Dulin après la rencontre où il a réussi à tenir pendant quatre-vingt minutes. "J'ai effectué un gros travail physique la semaine dernière mais heureusement que le jeu a été un peu hâché pendant les dix dernières minutes. Cela m'a permis de finir la rencontre." Une prestation haut de gamme pour un match de reprise qui pourrait être le point de départ d'une fin de saison tonitruante avec en ligne de mire la tournée de l'équipe de France en Argentine. Le nom de l'Agenais circule de plus en plus dans les couloirs de Marcoussis. Il pourrait accompagner Maxime Machenaud. Deux joueurs majeurs du SUALG qui quitteront le club à la fin de la saison et ils ont tous les deux envie de parfaitement conclure leur aventure à Agen.

Clermont-Stade français: 25-9. Marc DUZAN

La folie Clermont ne se dément pas. Époustouflants la semaine dernière face aux Saracens (22 à 3), les Jaunards ont été accueillis comme des héros au Michelin, samedi dernier. Est-ce pour rendre hommage au plus beau public de France que les coéquipiers d'Alexandre Audebert se sont mis, le week-end dernier, au niveau des supposés titulaires ? Est-ce pour faire oublier au peuple auvergnat la fessée reçue à Paris au match aller (37-16) que les réservistes clermontois ont sorti une telle performance ? Toujours est-il que la bande à Cotter et Azéma a prouvé qu'elle pouvait compter, cette saison, sur un groupe homogène de trente-cinq joueurs. Suffisant pour accrocher un doublé historique ? Eux se refusent encore à en parler. Ils sont bien les seuls...

Bayonne-Biarritz: 24-19. Jérôme FREDON

Imanol Harinordoquy est beau joueur. Le troisième-ligne du Biarritz olympique n'a pas tenu rigueur aux supporters bayonnais de l'avoir malmené durant l'intégralité du cent unième derby basque. Une heure après le coup de sifflet final, l'international tricolore était encore devant les vestiaires à répondre à toutes les sollicitations des fans ciel et blanc. Les mordus de l'Aviron n'ont pas manqué d'imagination ni d'humour pour taquiner le natif de Bayonne. A chaque fois qu'il s'adressait à l'arbitre du match, Harinordoquy a eu ses oreilles qui sifflaient. Des "Lulu" ont succédé à "Amenez Imanol à son papa". Une manière humoristique trouvée par le peuple de Dauger de rappeler au joueur aux 81 sélections en équipe de France que son père avait franchi la ligne jaune au match aller en s'invitant lors d'une bagarre entre joueurs sur la pelouse d'Aguilera. Une histoire dont Imanol Harinordoquy risque malheureusement "d'entendre parler" jusqu'à la fin de sa carrière.

Castres-Bordeaux-Bègles: 44-20. Nicolas ZANARDI

Face à une équipe de Bordeaux-Bègles amputée de ses cadres Avei, Chalmers, Clarkin, Adams ou Rey, le CO n'est pas parvenu à inscrire le point de bonus offensif. Une relative contre-performance, que les Tarnais cherchaient toutefois à positiver. En premier lieu parce que ces derniers sont tout de même parvenus à franchir par quatre fois la ligne d'en-but adverse, grâce notamment à leurs ailiers, via un doublé de Marc Andreu et le huitième essai en onze matchs de Romain Martial. "On nous met souvent en exergue parce que c'est nous qui sommes à la conclusion des actions, souriait le grand ailier castrais. Mais sur ce match, il faut surtout mettre en exergue le travail de nos avants". Vrai. Avec la blessure de Mathias Rolland, Laurent Travers craignait particulièrement pour son alignement face au redoutable contre girondin. Au final, le CO n'a perdu aucun ballon, en gagnant même deux sur lancer bordelais, dans le sillage d'un Joe Tekori étonnant. Et comme les Castrais ont fait leur job en mêlée, récoltant pas moins de quatre pénalités (dont trois sur introduction adverse, l'une d'elles provoquant même le carton jaune de Seron), Romain Teulet a pu meubler le score, inscrivant pas moins de vingt-quatre points au pied. Permettant à son équipe... d'assurer mathématiquement son maintien ce week-end ! Et donc ses grandes retrouvailles avec le FC Grenoble la saison prochaine, pour le vingtième anniversaire du Bouclier de la bande à Whetton...

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