Le Tour de Midi Olympique

Par Rugbyrama
  • Alexis PALISSON - 02.03.2012 - Toulon
    Alexis PALISSON - 02.03.2012 - Toulon
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Comme chaque semaine, les envoyés spéciaux de Midi Olympique décryptent, à travers une anecdote, un joueur ou une image insolite, les moments forts de la dernière journée de Top 14. Là, ils reviennent sur l'exploit de Bobo, l'essai refusé à Palisson et la confirmation du phénomène Kakovin.

Toulon-Montpellier: 19-6. Guillaume ALBERTO

L’histoire porte à sourire parce qu’elle n’a pas eu de graves conséquences sur le résultat de ce Toulon-Montpellier. Mais on ose à peine imaginer la polémique qui aurait pu naître si les Toulonnais ne s’étaient pas imposés vendredi soir dans ce match entre deux concurrents aux phases finales. 52e minute de jeu, le score est de 6 à 3: le Toulonnais Jonny Wilkinson tape un coup de pied rasant pour son ailier gauche, Alexis Palisson. Le ballon rebondit plusieurs fois avant d’être aplatit par l’international français, à la lutte avec Timoci Nagusa. L’arbitre, M.Poite, demande la vidéo. Les images sont sans équivoques, Palisson écrase d’abord son genou sur la ligne de touche d’en-but avant d’aplatir. Essai refusé. Il aurait dû être accordé selon l’article 22.4 (g) du règlement qui stipule que "si un joueur attaquant est en touche ou en touche de but, il peut marquer un essai en effectuant un touché à terre dans l’en-but de l’adversaire, à condition qu’il ne soit pas porteur du ballon". Invité des Spécialistes rugby, l’arbitre vidéo de ce match, M.Levrier, a tenté d’expliquer son choix avant de lâcher un "Je n’ai pas la science infuse" presque inquiétant. Quant à Alexis Palisson, il est aujourd’hui encore circonspect sur ce point de règlement: "Cette règle est étonnante. Est-ce que l’on considère que je suis porteur du ballon vu que je l’accompagne du haut vers le bas ? La règle vaut-elle uniquement si le ballon est à terre ? Je pense que l’arbitre vidéo a pris la bonne décision mais n’a pas donné la bonne explication". Les Toulonnais ont tout de même remporté ce match en marquant un essai de pénalité à la 71e minute de jeu. Si l’essai avait été accordé à la 52e, auraient-ils pu aller chercher un bonus offensif ? On ne le saura jamais.

Clermont-Toulouse: 35-5. Léo FAURE

Pour ceux qui en doutaient, Jean-Marcellin Buttin va vite. Très vite même. Et ce malgré l’impression (fausse) de lenteur que sa grande foulée peut provoquer. Le jeune arrière clermontois, qui évoluait samedi contre Toulouse à l’aile, en a fait la preuve à deux reprises. Et c’est l’ailier haut-garonnais Yves Donguy, pourtant meilleur marqueur d’essais du championnat (8 réalisations), qui a fait les frais de la comparaison. Sur une première interception (qui amènera d’ailleurs le seul essai toulousain du match) à trente mètres de sa ligne d’en-but (24e), on croyait Donguy parti seul aplatir entre les perches. C’était sans compter sur l’abnégation de Jean-Marcellin Buttin. Malgré cinq bons mètres de retard au démarrage, le Clermontois ne baissait pas pavillon et se lançait dans la course-poursuite. Gagnante, puisqu’il reprenait finalement son vis-à-vis à cinq mètres de l’en-but. En seconde période, Buttin récidivait (64e). Décalé sur son aile, en contre attaque face Yves Donguy, Buttin travaillait son vis-à-vis sur deux coups d’appuis, progressait sur 15 m et prolongeait au pied. Et si Yves Donguy n’avait pas fermé la porte, on jurerait qu’il se serait fait déborder.

Castres-Lyon: 6-6. Bruno FABIOUX

Laurent Labit, qui entraîne les trois-quarts du Castres olympique, a été un des tout premiers et rares membres du club a venir en salle de presse, vendredi soir, après la piètre, il est vrai, prestation de son équipe face à Lyon. C'est vrai que le 6-6 concédé à domicile par Chris Masoe et sa bande, face au dernier du championnat, Lyon, a fait un peu tache sur le maillot du quatrième du Top 14. Parce que ce score reflète bien peu les ambitions castraises. Barragiste les deux dernières saisons, le CO a aussi des obligations. Néanmoins, si les Tarnais n'ont guère été "enthousiasmants" - c'est le moins qu'on puisse dire -, ils ne méritaient sûrement d'être ainsi conspués par leur public quand ils ont regagné les vestiaires. C'est ce qu'a dit Laurent Labit, en substance, au détour d'une phrase : "On n'a pas été à la hauteur, notre public non plus." Il n'y a pas le feu pour autant à Pierre-Antoine, même si le rendez-vous qu'ont les Castrais avce les Toulousains, samedi prochain, n'est pas le meilleur cadeau qu'on pouvait leur faire pour tenter de redorer leur blason. Même s'ils étaient largement imposés face à eux à l'aller (24-3). Même si les voyages leur réussissent assez bien, cette saison, avec leurs victoires à Biarritz (3e journée), à Lyon (6e) et à Montpellier (8e). Et le match nul décroché à Bayonne (13e). Une chose est sûre, il serait bien venu que leur public pousse avec eux d'ici aux...barrages.

Agen-Perpignan: 22-17. Vincent BISSONNET

Il peut être considéré comme le grand espoir des deuxième ligne en France. On ne parle pas de Yoann Maestri en l'occurence, si brillant avec les Bleus lors du Tournoi, mais du Perpignanais Romain Taofifenua, titularisé pour la deuxième fois de la saison en Top 14, samedi. A 21 ans, le Catalan, abonné aux sélections dans les catégories jeunes, crève l'écran à chaque apparition. A Agen, il a confirmé ses promesses en réalisant une prestation épatante : sa capacité à passer la balle après contact, sa dexterité et sa technique balle en main et son impact physique, du haut de son double mètre et avec ses 133 kg, ont impressionné observateurs et adversaires. On en aurait presque oublié l'absence de la poutre Tchale-Watchou, victime d'un traumatisme et encore indisponible pour la réception de Toulon. On se dirige donc tout droit vers un choc des générations Taofifenua-Botha : on en salive déjà !

Racing-Bayonne: 22-21. Léo HUISMAN

La question est posée à Juan Hernandez à la fin de la rencontre: "A quoi attribuez-vous votre victoire face à Bayonne ?" Réponse de l’ouvreur argentin du Racing Metro: "A Sireli Bobo. Merci à lui." Un éclair dans l’ennui. Dans un match que Bayonne a parfaitement joué tactiquement, où le Racing n’a jamais trouvé de véritables solutions pour prendre le dessus sur son adversaire, même à domicile, son salut est venu de son ailier fidjien, joueur vétéran de 36 ans, encore capable de coups d’éclat retentissants. Celui de samedi peut prêter à discussion. Didier Faugeron , le manager basque déplorait après la rencontre que l’essai du fidjien soit entaché d’une faute au sol au moment de la récupération du ballon par les franciliens, puis d’un en-avant dans les transmissions pour faire parvenir la balle jusqu’à l’aile. Quand pourtant, Bobo s’en est saisie, il a mis tout le monde d’accord. De ses propres quarante mètres, avec des foulées à la Usain Bolt, Bobo a déposé deux bayonnais à la course et libéré ainsi les siens. Le Racing reste dans la course aux qualifications. Il peut dire merci à son vétéran.

Brive-Stade français: 25-9. Jérôme FREDON

Non seulement il excelle sur son côté gauche, mais face à Paris, Vassil Kakovin a aussi montré qu'il était aussi tout autant efficace à droite. Grande révélation briviste de cette saison, l'athlétique pilier géorgien de 22 ans nous a encore gratifié d'une performance de très haut niveau. Le dos bien à plat et parfaitement gaîné, il a emporté tout sur son passage en mêlée sans jamais baisser d'un cran. Pourtant, il a pratiquement joué toute la partie, débutant à gauche avant de passer à droite à la 51e minute, après la sortie d'Alexandre Barozzi. Sans jamais connaître l'usure physique. C'est en changeant d'axe de poussée qu'il a même exprimer au mieux sa puissance et fait vivre un calvaire au jeune Slimani. Sa démonstration de force ne s'est pas seulement résumée au seule exercice de la mêlée car il a amené son dynamisme dans le jeu courant et aussi ouvert des brèches dans la défense parisienne. Cet "habile démineur" a montré qu'il n'était pas non plus maladroit balle en main. Kakovin a vraiment tout d'un grand. Pas étonnant donc dans ces conditions que les grands clubs se l'arrachent.

Biarritz-UBB: 38-13. Jérôme PREVOT

Biarritz a fait plaisir à son public avec ce bonus offensif tant désiré. Au milieu de cette partie de plaisir, on pourra retenir les fulgurances d'un Yachvili déchaîné mais aussi le rôle central de Damien Traille. Celui-ci a fait un match énorme sous les chandelles délivrées par Julien Peyrelongue qui a expliqué "On connaît la force de Damien là dessus. Il peut en prendre une sur trois, voire une sur deux....". L'homme aux trois Coupes du Monde replacé à son meilleur poste (trois quart centre) a donné le meilleur de lui-même dans ce rôle un peu ingrat mais ô combien précieux.

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