Le Tour de Midi Olympique

Par Rugbyrama
  • paul sackey stade français 2011-2012
    paul sackey stade français 2011-2012
Publié le Mis à jour
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Comme chaque semaine, les envoyés spéciaux de Midi Olympique décryptent, à travers une anecdote, un joueur ou une image insolite, les moments forts de la dernière journée de Top 14. Là, le premier essai de Sackey, la sortie verbale de Boudjellal, la solidarité de l'UBB ou la personnalité de Fritz...

Clermont-Toulon: 25-19. Guillaume ALBERTO

Les Toulonnais ont ramené un point de bonus défensif précieux et mérité de leur déplacement à Marcel-Michelin. Les Varois sont même passés très près de l'exploit en menant longtemps au score et en poussant leurs adversaires dans leurs derniers retranchements en fin de partie. Ils devront se contenter de ce point qui leur permet de rejoindre Castres à la troisième place du championnat. Pas si mal diront beaucoup ! Pas le président du club Rouge et Noir qui était en colère dimanche soir après le match. L’objet de son courroux: l'arbitrage. Principale décision discutable de M.Berdos: le carton jaune infligé à David Smith à la 51e minute de jeu. Selon le directeur de jeu, l'ailier toulonnais s'est rendu coupable d'un en-avant volontaire en coupant avec la main gauche une passe clermontoise à cinq mètres de son en-but. Le ralenti semble indiquer que David Smith tente plutôt une interception qu'il ne réussit pas. Devant la caméra de nos confrères de varmatin.com, Mourad Boudjellal a parlé à chaud après le coup de sifflet final "de sodomie arbitrale".

Bayonne-Bordeaux-Bègles: 20-27. Gérard PIFFETEAU

Quand l’hymne de l’Aviron repris puissamment en cœur par 12 000 supporters ne produit plus ses effets stimulants, il est à désespérer de la nature humaine. Les joueurs bayonnais ont été submergés quelques minutes par le dernier refrain tombant des tribunes et qui aurait dû les transcender. Mais les ressorts de la révolte qu’on était en droit d’attendre d’un groupe dont l’existence en Top 14 est menacée, ont semblé cassés. Il se dit à mots couverts qu’outre le relationnel défaillant entre les joueurs et leur environnement, le groupe ne vivrait pas en parfaite harmonie avec les étrangers. Et c’est bien cette différence de cohésion qui est apparue criarde sur la pelouse de Jean-Dauger samedi dernier. Car là où l’Aviron n’a jamais semblé uni et indivisible, là où le collectif a paru traversé d’ondes de segmentations, les Girondins ont formé un bloc d’une exceptionnelle solidarité. Joueurs français et étrangers étroitement amalgamés dans un ensemble qui tire sa force de sa diversité et de sa somme d’expériences. Il faut être dans cet état d’esprit de sacrifice individuel et collectif pour pratiquer efficacement le jeu ambitieux que prône l’Union. Pour être plus fort qu’une addition impressionnante de talents bayonnais étrangement en panne de moteur de motivation et de création. C’est ainsi que l’UBB a construit son indiscutable et sidérante victoire. Pour toutes les leçons que l’on peut tirer de cette belle histoire, ce succès ne sera pas vain.

Stade français-Castres: 38-21. Léo HUISMAN

Contre Castres, Paul Sackey a marqué son premier essai en Top 14 cette saison. En treize rencontres, pour un ailier évoluant dans une des équipes les plus prolifiques du championnat, ce n’est pas trop. Comparé à lui, ses coéquipiers Arias et Fainifo, avec un temps de jeu moins conséquent en sont déjà à trois. Djibril Camara, en 70 petites minutes, fait aussi bien que lui. Que dire de Pascal Papé, pichichi du Stade français, quatre essais inscrits en Top 14 ? Oui, mais Sackey ne doit pas être jugé sur sa seule efficacité. L’ancien international anglais, revenu d’une saison totalement ratée à Toulon, s’affirme chaque jour un peu plus dans l’effectif parisien. Ses partenaires semblent l’apprécier, ce qui n’est pas rien dans un groupe en construction. Et Sackey s’impose chaque jour un peu plus comme un maillon essentiel du dispositif mis en place par Michael Cheika, Christophe Laussucq et Mario Ledesma. Face à Castres, sa prestation défensive a été bien plus notable que son essai, conclusion simple d’une action rondement menée. Oui, mais si Sackey se met à marquer…

Toulouse-Lyon: 51-10. Bruno FABIOUX

Florian Fritz n'est pas le garçon le plus expansif de la terre. Les aléas de sa vie de rugbyman l'ont davantage porté au mutisme qu'aux déclarations tapageuses. Dire qu'il fuit les journalistes de tout poil est un quasi euphémisme. Florian Fritz préfère s'exprimer sur le terrain, ce qu'il fait plutôt très bien. C'est un joueur de tempérament, de caractère, qui ne sait pas se livrer à moitié. Ce dont ses entraîneurs ne se plaignent pas, mais ce qui lui vaut souvent d'être désigné d'un carton jaune et de jouer dix minutes de moins que ses partenaires. Les aléas en ont fait une espèce de coupable désigné, de bouc émissaire, même si les fautes qu'on lui impute ne sont pas toujours inventées. On se souvient quand même qu'il avait été injustement puni d'un carton rouge l'an passé, face aux Wasps, pour un plaquage qui tenait plus de la chapelle que de la cathédrale. On comprend alors que ses nerfs soient souvent enclins à se mettre en pelote. Et on regrette d'autant plus que ce joueur-là n'ait pas la reconnaissance qu'il mérite. Sauf de la part du public d'Ernest-Wallon. Qui ne lui a pas caché son amour, samedi dernier, quand il a remplacé Yann David un peu avant l'heure de jeu. Et l'a encore ovationné quand il marqué le cinquième essai pour Toulouse. Florian Fritz peut se consoler en se disant qu'il est au moins prophète en son pays.

Perpignan-Racing: 14-14. Vincent BISSONNET

Samedi, l'Usap n'est pas parvenue à décrocher une précieuse victoire dans sa bataille pour un maintien "tranquille". Elle n'a pas su, non plus, concrétiser ses progrès dans le jeu en inscrivant un seul essai, magnifique soit dit en passant, en 22 minutes de possession de balle. Mais elle aura au moins effectué un pas supplémentaire dans sa réconciliation avec son public, sevré de spectacle et de victoires à l'automne. Après le succès bonifié devant Bordeaux-Bègles, les Catalans ont en effet livré une prestation prometteuse, courageuse et, par séquences, très enlevée. Les 12 000 spectateurs du stade Aimé-Giral attendaient depuis un long moment de voir leurs protégés évoluer à ce niveau, quatre-vingts minutes durant. A défaut de qualification, 2012 pourrait bien être placé sous le sceau du spectacle à Perpignan, dans le sillage de la doublette Hook-Mermoz...

Brive-Montpellier: 9-23. Jérémy FADAT

Ce devait être le terreau de leur succès. Les instants durant lesquels ils auraient dû faire le plein de points et prendre le large. Ce fut pourtant l'acte fondateur de leur défaite... A la 11e, après deux cartons jaunes en autant de minutes infligés aux Montpelliérains Jgenti et Tulou, les Brivistes se retrouvaient en double supériorité numérique. A 15 contre 13. Pendant neuf minutes. Une aubaine qui, en plus, débutait par une pénaltouche sur les 5 mètres adverses. Après un premier ballon porté sur lequel ils échouaient à deux ou trois mètres de l'en-but, les Corréziens enchaînaient avec une série de pick and go avant d'écarter le ballon. Là, Mathieu Belie commettait l'erreur de poursuivre au pied. Occasion gâchée. Le premier d'une succession de mauvais choix. Sur chacune de leurs possessions suivantes, plutôt de tenter d'étirer le rideau adverse pour créer un surnombre inévitable et user leurs adversaires, les hommes d'Ugo Mola se sont séparés du ballon au pied, rendant aux Héraultais des munitions inespérées. Sept coups de pied en neuf minutes ! De leur côté, les joueurs du MHR, bien aidés par leurs hôtes, ont géré cette infériorité à merveille, insistant sur du jeu au près pour laisser défiler le chrono et cherchant le fond du terrain briviste. Au final, à la 20e, ils n'avaient pas encaissé le moindre point. A partir de là, le match avait pris une tournure différente. Et définitive...

Agen-Biarritz: 6-15. Jérôme PREVOT

On a vu à Agen, ce qu'était un "match de muerte", tendu et serré. Des esprits chagrins nous ont fait la leçon en nous disant que c'était nul, qu'il n'y avait pas de jeu... Tous les arguments habituels de ceux qui confondent le sport et le spectacle. A notre sens, ce n'est pas du tout la même chose. Quand on regarde un match, il faut toujours tenir compte de son contexte. Et voir une équipe lanterne rouge souvent décrite en pleine déconfiture capable de s'imposer hors de ses bases, ça ne nous lassera jamais. Biarritz a gagné sans essai, c'est vrai, mais si l'on y repense bien, il en a manqué deux de très peu par Balshaw et par Ngwenya. Alors, le BO peut-être fier de cette victoire qui relance sa saison. Il l'a arrachée de surcroît sans Harinordoquy, ni Lakafia, ni Carizza forfait le matin du match. Mais pour donner vie à un collectif, il faudra toujours une petite étincelle, celle du talent supérieur et ça, il faut compter sur Yachvili pour l'allumer.

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