Le Tour de Midi Olympique

Par Rugbyrama
  • Thomas SAVARE - 05.11.2011 - Stade Francais
    Thomas SAVARE - 05.11.2011 - Stade Francais
Publié le Mis à jour
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Comme chaque semaine, les envoyés spéciaux de Midi Olympique décryptent, à travers une anecdote, un joueur ou une image insolite, les moments forts de la dernière journée du Top 14. Cette fois, ils reviennent sur la première de Savare, la pelouse du Stadium de Toulouse ou le phénomène Jone Qovu.

Stade français/Clermont: 37-16. Arnaud BEURDELEY

Il se savait attendu, Thomas Savare. Pour sa première au Stade de France en tant que président du Stade français, le nouveau patron du club parisien avait confessé un peu d'anxiété à l'approche de l'évènement. Passé derrière Max Guazzini, véritable instigateur des délocalisations et des show à l'américaine entourant le match, n'était pas une mince affaire. Quant au fait de remplir un stade de 80 000 places en période de crise économique, le défi s'annonçait rude. Et la comparaison avec Guazzini inévitable. Au final, l'examen de passage du nouveau boss s'est déroulé sans encombre. D'abord, sur le plan sportif. Le Stade français s'est payé avec la manière le leader clermontois. Ensuite, la fête fût un succès. D'aucun diront que la recette n'a pas beaucoup évolué, mais elle se révèle toujours aussi efficace et délicieuse. Au point de donner tort aux quinze mille spectateurs qui avaient laissé quelques vides dans les tribunes du Stade de France.

Bordeaux-Bègles/Castres: 24-9. Gérard PIFFETEAU

Nous savons comment Biarritz s’est imposé à Bègles, sur un essai de pénalité concédé par une première ligne girondine décimée. Mais Bayonne, le Racing Métro, et le week-end dernier Castres, se sont inclinés à Moga. Autrement dit, avec sa victoire supplémentaire à Montpellier, l’UBB, est actuellement sur les mêmes bases que Montauban, Albi et le Racing, les seuls promus à s’être maintenus depuis l’existence du Top 14. Samedi soir, Vincent Etcheto a eu ces mots: "Nous n’avons pas les dents longues mais nous savons que nous pouvons nous mesurer à n’importe qui". Comme ce fut le cas durant 55 minutes à Toulouse. Une véritable espérance est en train de naître du côté de l’Union, et la remarquable prestation qui lui a permis d’éteindre l’esprit de revanche castrais n’a fait que renforcer sa confiance. Les experts, notamment les techniciens qui ont vécu cette situation d’accédant à l’élite, prédisent quand même aux Girondins un parcours difficile. C’est, selon eux, sur la résistance à l’usure physique et psychologique que l’affaire se jouera. Au cours des première épreuves les coéquipiers de Matthew Clarkin ont prouvé que leur mental était de fer et il en fut ainsi pour dominer le CO. Le physique ? Sauf cascade de blessures, le collectif semble suffisamment homogène pour ne pas subir de gros à coups. Pour affronter Castres, l’encadrement a laissé en tribune les deux Pumas, Carballo et l’ouvreur Sanchez, les centres Rey et Denêtre, l’arrière Ferrères, les 3e ligne Houston, Chalmers et Madaule, le talonneur Béthery ou les piliers Labbé, Davies, Toetu. Après Castres, le Challenge européen vient donc à point nommé pour remettre du carburant dans la machine.

Toulouse/Perpignan: 21-17. Bruno FABIOUX

Quand le Stade toulousain déplace ses matchs d'Ernest-Wallon au Stadium municipal, comme Bordeaux-Bègles le fait d'André-Moga à Chaban-Delmas, Biarritz et Bayonne, d'Aguilera et de Jean-Dauger à Anoeta, Paris et le Racing-Metro de Jean-Bouin, de Charléty et de Colombes au Stade de France, Toulon de Mayol au stade Vélodrome, Montpellier d'Yves-du-Manoir à la Mosson, Perpignan d'Aimé-Giral à Montjuic, Lyon de Vuillermet à Gerland.., il s'agit évidemment, au-delà de la manne financière liée à la capacité d'accueil supérieure que cette décentralisation apporte, d'une question de prestige. En affichant régulièrement plus de vingt-mille entrées lors de leurs matchs au Stadium - il y avait 25 033 spectateurs samedi dernier pour la venue de Perpignan -, les rugbymen du Stade toulousain font largement la nique aux footballeurs du Toulouse Football Club. Lesquels ne remplissent copieusement les tribunes que pour la venue de l'Olympique de Marseille ou du Paris-Saint-Germain. On peut regretter néanmoins que la pelouse de ce qui est censé être la plus belle arène de la Ville rose ne soit pas à la hauteur du standing supposé être le sien. John Paul Doyle, l'arbitre anglais d'origine irlandaise qui dirigeait Toulouse/Usap samedi dernier, dut ainsi déplacer à trois reprises, en fin de match, le long de la ligne des vingt-deux mètres catalans, une série de trois mêlées à refaire, chaque confrontation laissant derrière elle un bon mètre carré de terrain labouré. On vit même des joueurs des deux camps s'appliquer à remettre en place les mottes de terre arrachées. Quand on sait que les Toulousains disposent à Ernest-Wallon d'une pelouse "high tech" depuis qu'elle a été refaite cet été, on serait tenté de dire à la Municipalité de Toulouse, qui gère le Stadium, de passer un coup de fil aux "Amis du Stade", l'association propriétaire du stade Ernest-Wallon, pour qu'ils lui refilent l'adresse de leur gazonnier.

Brive/Racing-Metro: 12-18. Jérémy FADAT

Ce joueur est définitivement un phénomène. Vendredi, Jone Qovu a éclaboussé ce match de sa puissance, son talent et son aisance. Il dégage une facilité et une force déconcertantes. C'est bien simple: il n'y a eu que deux franchissements vendredi soir et ils sont signés Qovu. Sur le deuxième, il a même démontré des qualités de rapidité invraisemblables pour un joueur qui doit peser presque 130 kg. Il a d'abord pris un intervalle dans ses 22 mètres avant d'accélérer jusqu'à la ligne médiane et d'être arrêté tant bien que mal par un Arnaud Mela qui, pour sauver la patrie corrézienne, n'a trouvé d'autre moyen que de plonger dans les pattes du bulldozer lancé à toute vitesse pour le déséquilibrer et permettre à ses coéquipiers de le faire chuter dans un second temps. En évoquant cette action, un Briviste nous confiait même après le match: "Sur le coup, il est poursuivi par Iuri (Natriashvili, N.D.L.R.) qui n'a jamais réussi à le reprendre. Et pourtant, c'est de loin notre avant qui va le plus vite..." Son gabarit a également laissé des traces sur les troupes brivistes. Après la rencontre, l'ailier Jacques Boussuge se tenait par exemple les côtes. Pourquoi ? "J'ai juste eu la bonne idée de ramasser un ballon en fin de match et de partir au ras du regroupement. Là, Qovu m'est tombé dessus. Je l'ai senti passer..." On le comprend !

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