Le tour de Midi Olympique

Par Rugbyrama
  • Philippe BIDABE - Biarritz - 22.10.2011
    Philippe BIDABE - Biarritz - 22.10.2011
Publié le Mis à jour
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Comme chaque semaine, les envoyés spéciaux de Midi Olympique décryptent, à travers une anecdote, un joueur ou une image insolite, les moments forts de la dernière journée du Top 14. Cette fois, ils reviennent sur la der de Bidabé, la fusée Matanavou et les sifflets à l'encontre de Porical.

Brive/Bayonne: 30-10. Jérémy FADAT

L'équipe briviste a changé. Indéniablement, elle a évolué et sa fin de match en est l'illustration parfaite. L'an passé, le CABCL avait pris pour mauvaise habitude de sombrer dès qu'un rebondissement en sa défaveur survenait : un essai casquette encaissé, un carton jaune... Les exemples sont légion. Et même lors de la première journée de la saison actuelle, alors qu'ils menaient 19-3 contre Agen à un quart d'heure de la fin et qu'ils ne semblaient pas menacés, les Corréziens avaient trouvé le moyen de s'incliner. Autant dire que samedi, quand, contre le cours du jeu, Bayonne est revenu à 10-18 à la 67e - s'offrant même l'occasion d'inscrire trois points de plus par Garcia dans la foulée -, les Brivistes ont craint le remake du scénario catastrophique tellement familier ici... Mais au contraire, ils ont su trouver les ressources pour rebondir et même s'offrir le bonus offensif en marquant deux essais dans les cinq dernières minutes, dont le dernier par Boussuge dans les arrêts de jeu au bout d'une action de 70 mètres. "Il y a encore un mois, on aurait mis un grand coup de pied en touche à la sirène", avouait Virgile Lacombe après la rencontre. C'est toute la différence...

Biarritz/Lyon: 15-15. Simon VALZER

Il aurait sûrement préféré meilleure sortie qu'un score de parité. Il aurait préféré faire ses adieux au public basque sur une victoire, qui aurait soulagé tout le monde en ces temps de crise. "Il", c'est Philippe Bidabé, ailier et figure emblématique du club basque qui disputait son dernier match à Aguiléra samedi dernier contre le promu lyonnais. Et pourtant, il failli bien manquer ses adieux. Incertain en début de semaine en raison d'une petite contracture, "Bidouille" a finalement bien tenu sa place: "Dans la situation que nous vivons, nous avons besoin de mecs sur qui on peut compter. Bidouille est là pour le maillot. On peut compter sur lui", assurait dans la semaine Jack Isaac, patron des trois-quarts biarrots. Remplaçant, l'ailier est entré à la 58ème minute sous un tonnerre d'applaudissements déclenchés à l'annonce de l'illustre speaker Jean-Louis Behro. Vingt-deux minutes plus tard, il n'avait pas inscrit ce qui aurait été le quarante-cinquième essai de sa carrière, qui aurait donné la victoire aux siens. Mais qu'importe. Au coup de sifflet final, les Biarrots ravalèrent la déception de ce nouveau revers et se ruèrent sur leur compagnon de galère. Porté sur les épaules des deux Benoit (August et Guyot), il fut acclamé par tout le peuple Rouge et Blanc qui déroula un immense tifo où l'on pouvait lire : "Milesker Bidouille", soit "Merci Bidouille", en langue basque. Après dix-huit saisons au club, dont douze en pro, "Bidouille" tirait sa révérence après trois Brennus, deux finales de H Cup, et un total  de 225 matchs à défendre les couleurs basques au quatre coins de l'Europe. Chapeau l'artiste.

Montpellier/Castres: 16-21. Léo FAURE

Les Montpelliérains pouvaient-ils l'emporter, samedi après-midi, dans le cas où ils inscrivaient un essai contre Castres dans les ultimes minutes ? Dans les faits, non, à moins d'assurer la transformation qui aurait suivi. Sur le terrain par contre, les joueurs ont pu se poser la question. Pendant quelques minutes, le tableau d'affichage du stade Yves-du-Manoir affichait 17-21 en faveur des Castrais, au lieu de 16-21. Les Montpelliérains avaient, espérons-le, fait le compte dans leur tête. Une erreur, assez hallucinante, qui aurait toutefois pu être lourde de conséquence, au cas où les joueurs se seraient fié à l'affichage officiel. Elle n'aura finalement aucune incidence, aucun point n'étant inscrit jusqu'au coup de sifflet de final. Les Castrais ont bel et bien validé leur septième victoire consécutive. Pour les Montpelliérains, la galère continue.

Toulouse/Bordeaux-Bègles: 56-6. Bruno FABIOUX

Comme un signe. Annoncé comme un finisseur hors-pair, l'ailier fidjien Timoci Matanavou, hier coqueluche du stade Guy-Boniface de Mont-de-Marsan, n'avait marqué qu'un seul essai à Ernest-Wallon, sa nouvelle "maison". C'était le 16 septembre, face à Biarritz. Le second de son palmarès, il l'avait inscrit au Stadium, le 1er octobre, face à Clermont. Samedi après-midi, il a largement justifié son arrivée chez les champions de France, en passant à trois reprises la ligne d'en-but bordelaise. Il s'est, du coup, positionné, avec un total de cinq essais, en tête du classement des marqueurs du Top 14. Et est bien parti pour devenir le chouchou du public auquel il dédie de la main levée chacune de ses réalisations. Coïncidence? C'est à la veille du retour des internationaux de la Coupe du monde que Timoci Matanavou s'est mis en évidence. Dorénavant, du moins à compter de la semaine prochaine, quand les Mondialistes auront eu droit à quelques jours de repos mérité, le Stade toulousain va tourner à plein effectif. Et l'énoncé des postulants aux numéros 11, 14 et 15 file le frisson. Par ordre alphabétique : Rupeni Caucaunibuca, Vincent Clerc, Yves Donguy, Timoci Matanavou, Maxime Médard et Clément Poitrenaud, le triangle d'attaque de Toulouse, quoi qu'il arrive, aura sacrément de l'allure.

Agen/Stade français: 37-13. Nicolas AUGOT

Opportuniste, efficace, défensif, voici comment l'on pouvait décrire le jeu agenais depuis le début de la saison. Rien de négatif dans ce contats puisque les hommes de Christian Lanta et Christophe Deylaud ont su obtenir des résultats en y a joutant une sacré dose de caractère, d'abnégation, de dévouement. En revanche, les ballons portés avaient priorité sur les grandes envolées et les but de pénalités sur les essais. Face au Stade français, les Agenais ont retrouvé le chemin de l'en-but. Quatre essais pour le premier bonus offensif de la saison, grâce notamment des lancements de jeu mieux maîtrisés et un triangle d'attaque – Dulin, Tian, Vaka – dont la dangérosité ne cesse de progresser à chaque sortie. Le SUALG, qui occupe la cinquième place malgré un calendrier difficile (seulement trois réceptions), démontre des atouts pour rester au contact des meilleurs.

Racing-Toulon: 9-16. Léo HUISMAN

Mathieu Bastareaud nous a habitués aux clins d’œil. Certains moins heureux que d’autres. L’été dernier, en tournée avec les Barbarians britanniques, alors qu’il désirait quitter Paris pour rejoindre Toulon et se confrontait au refus catégorique de Bernard Laporte de le laisser partir, le jeune trois-quarts centre arborait une chaussette du RCT, une autre du Stade français. Bastarraud a rejoint Toulon, a retrouvé Bernard Laporte. Sa joie de vivre aussi. Sur la Rade, avec les Rouge et Noir, il semble épanoui comme longtemps on ne l’avait vu. Il n’a pas oublié Paris, le Stade français. En conférence de presse samedi, " Basta " portait un polo du RCT et aussi un caleçon rose "Blanche de Castille" du plus bel effet. Un clin d’œil pour assurer qu’il n’a pas oublié ce que Paris lui a apporté. 

Perpignan/Clermont: 3-39. Vincent BISSONNET

Et soudain, à la 70e minute, la majorité des spectateurs encore présents à Aimé-Giral a été frappée d'amnésie et de fureur... Le remplacement de Jérôme Porical a en effet été accompagné d'une impressionnante salve de sifflets. A l'image de son équipe, plongée dans le doute, l'enfant du pays avait certes précipité la chute des Sang et Or avec quatre échecs au pied dans le premier quart d'heure et des interventions défensives empreintes d'approximations. Mais il ne méritait assurément pas une bronca aussi magistrale, lui, le buteur décisif de la finale de 2009, lui, l'arrière surmené mais toujours dévoué, lui, le buteur décisif contre Castres, Brive ou Biarritz en ce début de saison. Et à vrai dire, on aurait aimé, de la part du public d'Aimé-Giral, autant de ferveur pour célébrer la dernière de Rimas Alvarez Kairelis après onze ans de bons et loyaux services...

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