La réponse du Racing

Les visages sont fermés et les mines sont basses au moment de regagner les vestiaires. Car au coup de sifflet final, c'est un sentiment de gâchis et d'injustice qui prédomine dans les têtes lyonnaises. Car en cet après-midi printanière, le Lou a bien failli signer l'exploit de cette 18° journée du Top 14. Malmené par le Racing dans la première demi-heure du match, les Rhodaniens ont montré un visage très séduisant en seconde période pour finalement marquer trois essais et venir mourir à un rien de la victoire. Les Racingmen, eux, se sont fait très peur mais peuvent rentrer à Paris avec le sentiment du devoir accompli. Mais que ce fut dur !

Un démarrage en fanfare

La première période voyait le Racing, arrivé à Lyon après une semaine très agitée en coulisse, démarrer pied au plancher dans le sillage d'un Jacques Cronje surpuissant et d'un jeu enthousiaste. Ces prises d'initiatives et le jeu debout développé voyaient les hommes de Pierre Berbizier mettre sous l'éteignoir des Lyonnais qui semblaient être sortis des vestiaires la peur au ventre. C'est ainsi que Bobo, sur un coup de pied par dessus de Descons, puis l'inévitable Jacques Cronje quatre minutes plus tard à la suite d'un renvoi non maîtrisé de la part des Lyonnais allaient à dame. Avec en plus un Hernandez en réussite au pied, et à créditer d'une bonne partie, le score était de 21 à 3 pour le Racing à la pause et laissait augurer du pire pour Lyon.

L'orgueil du LOU

C'était sans compter sur le courage et l'orgueil de Lyonnais qui n'étaient décidemment pas décidés à mourir sans se battre dans ce match. Après huit premières minutes passées à calmer le manque de discipline des deux équipes (un carton jaune pour chaque équipe), Januarie profitait d'une bonne prise en touche de ses avants pour trouver le trou au ras de la défense francilienne et s'arrachait pour aller marquer dans un trou de souris (8-20, 49e). Sous l'impulsion de l'international sud-africain, le Lou semblait retrouver toutes ses vertus pour enfin mettre les hommes de Berbizier sur le reculoir. Une pression de tous les instants que les Ciel et Blanc allaient payer leur indiscipline et deux nouveaux cartons jaunes aux alentours de l'heure de jeu. Désormais à 15 contre 13, les espaces s'ouvraient pour les lyonnais qui marquaient deux très beaux essais de trois quarts par Wakanivuga (67°) puis Romanet (69°). Malgré un essai d'Hernandez à la 55°, le Racing se retrouvait en très mauvaise posture dans les dix dernières minutes. Le coup de poignard venait finalement de Bobo, volant un ballon dans ses propres 22 mètres et, profitant de l'absence de deuxième rideau lyonnais, qui s'en allait marquer sous les poteaux après 70 mètres de course. Les Lyonnais passent à côté d'une occasion en or de laisser la dernière place aux Biarrots, et vont longtemps se mordre les doigts d'avoir commencé à jouer après la mi-temps. Les Racingmen, eux, retrouvent un peu de sérénité et restent en course pour une éventuelle qualification.