Chabal : "La fin d'un long supplice"

Par Rugbyrama
  • Sebastien CHABAL - 03.02.2012 - Conference de Presse
    Sebastien CHABAL - 03.02.2012 - Conference de Presse
Publié le Mis à jour
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Sébastien Chabal a avoué ce vendredi en conférence de presse avoir mis fin à "un long supplice" au Racing-Metro. Le joueur n'y était "plus heureux" et s'est expliqué avec le manager Pierre Berbizier. Chabal est libre de s'engager où il veut après la rupture de contrat acté par Jacky Lorenzetti.

Dans quel état d'esprit êtes-vous ?

Sébastien CHABAL: Ce n'est pas une situation facile. Je n'aime pas trop parler. Ma tendance naturelle aurait été de me replier sur moi-même mais je me sentais obligé de livrer mon explication, les exactitudes sur ce qui s'est passé et a entraîné notre séparation. Je suis triste, déçu. C'est la fin d'une aventure mais aussi d'un long supplice pour moi. Je n'étais plus heureux en tant que joueur ces derniers mois. La cause, c'est le sportif, le terrain. Il y avait une incompréhension, on ne se comprenait plus avec Pierre Berbizier.

Que s'est-il passé ?

S.C.: Il y avait un problème de communication. J'ai par exemple été blessé pendant deux mois. Mais pour les gens qui sont un peu loin de tout ça, c'était confus, aléatoire. Ils ont pu croire que je ne jouais pas car j'étais écarté. Mais j'étais blessé. Depuis, je dois faire partie des dix joueurs qui ont eu le plus de temps de jeu.

Vous deviez pourtant prolonger votre contrat avec le Racing...

S.C.: Après de longues négociations et discussions, j'étais sur le point de prolonger. Il y avait un accord financier et quelques détails à régler. Mais après moult réunions, on m'a fait comprendre que mon niveau sportif n'apportait pas assez de garanties. J'ai donc ouvert mon cœur et dit ce que je pensais. Cela a crevé l'abcès. Je remercie Jacky Lorenzetti d'avoir permis que l'aventure se termine, que les choses se passent du mieux possible pour tout le monde. Le club peut continuer à se construire ici. Et moi ailleurs.

En voulez-vous à Pierre Berbizier ?

S.C.: Non, cela arrive que l'on ne soit pas d'accord. On s'est expliqué et on se quitte comme des hommes. On a jugé que c'était mieux pour toutes les parties.

A quand remonte votre incompréhension ?

S.C.: Depuis le début de saison. Le plaisir n'était plus là.

Mais pourquoi est-ce que cela a éclaté maintenant ?

S.C.: On n'est pas tombé d'accord très souvent. Mais pour le bien du groupe, pour le sien et le mien, on faisait avec. Une fois sur le terrain, je ne pensais qu'à aider mes partenaires. Mais nous étions en désaccord sur notre vision du jeu, du haut niveau. On a son propre ressenti. Les nôtres étaient différentes.

Vous aviez tout de même été séduit par le projet de jeu du Racing au moment d'y signer...

S.C.: J'ai été séduit par le projet du club. Le projet de jeu, je ne le connaissais pas.

En voulez-vous aux autres joueurs de ne pas s'être exprimé ?

S.C.: Non. Chacun est libre de ses expressions. Moi, j'ai tendance à dire les choses et à me vider les tripes. Mais j'espère que le Racing vivra encore de belles aventures. Je sais que je peux me regarder dans une glace tous les matins.

Aviez-vous eu l'envie de peser dans une éventuelle éviction de Pierre Berbizier ?

S.C.: Je n'ai pas dit cela en pensant faire sauter Pierre. On se quitte, c'est très bien. Le sujet n'est pas là. Moi, je n'étais qu'un simple soldat. Lui, c'était le chef, le responsable. Et au final, c'est lui qui a raison.

Votre statut de joueur populaire a-t-il joué un rôle dans cette histoire ?

S.C.: Il est certain que ma tête est plus visible qu'une autre, et donc peut-être aussi plus visée.

Vous voyez-vous évoluer ailleurs maintenant ?

S.C.: Oui, j'ai envie de rebondir. Je me sens bien physiquement et aérien sur le terrain. Je vais me laisser un peu le temps de la réflexion. Je ne veux pas me tromper et faire le bon choix.

Où pourriez-vous aller ?

S.C.: Franchement, je ne sais pas. J'ai reçu des propositions du Japon, de l'hémisphère sud et quelques clubs français se sont renseignés. Mais c'est trop chaud. Je vais laisser retomber tout ça avant de décider.

Quelle est votre situation exacte ?

S.C.: Je suis libre de tout contrat. Je peux signer immédiatement dans un autre club.

Dans un club français donc ?

S.C.: C'est envisageable. Mais je ressens encore trop d'émotions pour savoir. Je sais juste que je veux bien finir ma carrière en me faisant plaisir. Idéalement, je voudrais encore gagner des titres mais je ne sais pas si je trouverai un club qui pourra m'offrir cette opportunité. J'irai dans une équipe où j'aurai la possibilité de m'épanouir et d'amener mon expérience. Ce sera avant tout une histoire humaine. Les hommes ont toujours compté dans ma vie. Il y a eu Michel Couturas, Philippe Saint-André ou Jacky Lorenzetti. Il y en aura un quatrième.

Vous sentez-vous mieux désormais ?

S.C.: Quelque part, c'est un soulagement pour moi. Je suis triste mais apaisé. Putain, ça fait du bien de se sentir libre. J'étais comme emprisonné.

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