Biarritz : un nouveau départ ?

Le Biarritz olympique respire encore. Il s’est offert une grande bouffée d’oxygène en remportant sa deuxième victoire à domicile devant Toulon sur le score flatteur de 25 à 6. Un succès obtenu au prix d’une grosse réaction d’orgueil d’un groupe qui a décidé de cesser de végéter dans les bas-fonds du classement. Une révolte, sonnée au cours de la semaine, que les Toulonnais subirent dès les premiers instants de la rencontre  : "Le premier ballon est tombé par les Toulonnais, puis ils ne récupèrent pas la première chandelle, alors que tous les Biarrots ont été aspirés vers le ballon. Rien ne semblait pouvoir nous arriver", racontait Arnaud Héguy à l’issue du match.

Les Biarrots ont donc dominé, mais ils ont aussi joué. Les statistiques de plaquages sont formelles : avec 51 plaquages et 127 passes pour les Biarrots contre 127 plaquages et 51 passes pour les Toulonnais, il ne fait aucun doute sur l’identité de l’équipe qui a produit le plus de jeu.

Yachvili l’irremplaçable

Des statistiques flatteuses qui résultent d'une immense volonté collective de produire du jeu, mais aussi parfaitement orchestré par Dimitri Yachvili qui a encore prouvé qu’il était le (seul) maître à jouer du Biarritz olympique. Impérial au pied (17 points à lui seul), à la main et impitoyable avec son vis-à-vis Fabien Cibray. Le demi de mêlée international parlait d’un "gros soulagement", et voulait voir en ce succès était une "une étape vers la remontée au classement. On a su prendre ce match avec beaucoup d’humilité. Nous étions tous très motivés, parce que c’est triste de voir le club dans cette situation. Maintenant, il va falloir qu’on valide ce bon résultat. Un match très compliqué nous attend vendredi prochain à Agen". Valider, le mot est lâché.

Car s’il est indiscutable, le succès biarrot a aussi été servi par le non-match des Toulonnais qui, de toute évidence, ne sont jamais descendu de l’avion. A l’issue du match, Bernard Laporte une première mi-temps "médiocre, avec beaucoup d’approximations". Le technicien reconnaissait certes que Biarritz avait "fait un gros match" mais que son équipe avait aussi "bien facilité la tâche" de son adversaire. La semaine prochaine, les Biarrots iront défier Agen, une équipe qui, malgré l’agitation qui règne en coulisse, semble plutôt bien résister à la pression puisqu’ils se sont imposés à domicile face à Brive (15-9). Au match aller, Biarritz et Agen avait partagé les points (9-9). Mais Sa Majesté Yachvili n'était pas là...