Bastareaud : "J'avais besoin de changer d’air"

Par Rugbyrama
  • Bastareaud - Toulon - 19 septembre 2011
    Bastareaud - Toulon - 19 septembre 2011
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Souriant et allégé de onze kilos, le centre international Mathieu Bastareaud semble retrouver la joie de vivre à Toulon où il travaille desormais sous les ordres de Bernard Laporte qui avait tant voulu le garder à Paris cet été. A cinq jours du match face a son ancien club, il se confie.

La réception du Stade francais samedi sera forcement un match particulier pour vous…

Mathieu BASTAREAUD : Oui bien sur. Je vais retrouver les copains. Cela fera surtout bizarre dans le tunnel avant de rentrer sur le terrain mais ensuite, pendant quatre-vingt minutes, je vais les oublier. Je ne serai pas le premier ni le dernier à jouer contre mon ancien club. Et j’ai vraiment envie de faire un bon match. J’étais très attaché à ce club. Ma petite bande de potes, Djibril Camara, Rabah Slimani et Remi Bonfils va dormir à la maison. Je les connais depuis les poussins. Cela va me faire plaisir de les revoir.

Quels souvenirs gardez-vous de vos annees parisiennes ?

M.B: J’en garde de supers souvenirs. J’ai tout decouvert à Paris. De grands matchs, de grandes équipes, l’équipe de France, la coupe d’Europe, le Top 14. Je n’oublierai jamais les années que j’ai passé la-bas. Mais j’étais arrivé à un moment où je devais changer d’air. Cela a été compliqué, cela a mis plus de six mois avant de se faire. La situation était délicate, il me restait deux ans de contrat, le club a changé de président mais finalement je suis à Toulon et je suis content.

Vous semblez épanoui depuis votre arrivée sur la rade…

M.B: Je devais quitter le cocon et devenir un grand garçon. Faire ma mue en quelque sorte. J’en avais un peu marre de me faire constamment traiter comme un gamin.

Sentez-vous que l’on vous considère davantage comme un homme à Toulon ?

M.B: Complètement. Le fait que je n’ai jamais changé de ligne de conduite dans ma volonté de venir au RCT a prouvé aux gens que j’étais un grand garçon et que j’assumais mes choix.

Vous n’avez que 23 ans et pourtant vous avez souvent défrayé la chronique entre l’histoire de la table de nuit en Nouvelle-Zélande et votre départ du Stade francais…

M.B: C’est vrai. Cela m’a permis de m’endurcir. Quand je suis arrivé dans le rugby professionnel, tout était beau. A 18 ans j’étais en équipe première, à 20 ans en équipe de France, tout se passait presque trop bien. Ces événements m’ont permis de retomber sur terre et de m’apercevoir que tout n’était pas rose.

Aviez-vous pris la grosse tête ?

M.B: Non je ne crois pas. Mais parfois on se sent un peu plus fort que ce l’on est. Et on oublie de se remettre en question. A ce niveau c’est important de savoir se remettre en question.

Vous semblez monter en puissance de match en match, est-ce le cas ?

M.B: Je me sens de mieux en mieux c’est vrai. C’est le travail effectué par les préparateurs physiques qui paye. J’avais un programme avec des objectifs hebdomadaires. Et puis ce n’est pas seulement physique. J’ai aussi apprécié la façon dont le club a géré mon cas. Il y avait beaucoup d’attentes et de pression suite a ma venue. Le club m’a protégé. Les entraineurs ont fait en sorte de m’ôter pas mal de pression en filtrant les medias et les gens qui me sollicitaient.

Vous évoquez le travail effectue avec les préparateurs physiques. A ce propos le club vous a fournit un vélo en vous demandant de venir à vélo le matin à l’entrainement. N’est-ce pas une manière ludique de rajouter une séance de physique par jour ?

M.B: Au départ quand on m’a dit "viens en vélo à l’entrainement", j’ai dit "quoi ? De quoi vous me parlez ?". Et là on m’a précisé qu’il fallait le faire à sept heures du matin. Je me suis demandé ce qui se passait. Moi la séance de cardio j’avais plutôt l’habitude de la faire en salle ou ce n’est pas du tout marrant. Ici je la fais sur un parcours agréable et quand j’arrive à l’entrainement j’ai déjà fait ma séance. Même au niveau de la musculation, ce que je fais n’a rien à voir avec ce que je connaissais. C’est plus individualise. J’ai fait de la natation aussi, de la course de cote au Mourillon. C’est varié et cela permet de ne pas tomber dans la routine. Je me suis assis à une table avec Steve Walsh, (le responsable des performances athlétiques, N.D.L.R.) et il m’a expliqué ce qu’il attendait de moi et ce que je devais faire pour y arriver.

Avez-vous peur que l’arrivéé de Bernard Laporte change quelque chose ?

M.B: Non je ne m’inquiète pas. Bernard a assez d’intelligence et d’expérience pour savoir ce qu’il faut faire. Même s’il va modifier des choses parce que c’est lui le nouveau patron. Je me mets à sa place, cela ne doit pas être évident d’arriver comme ça dans un nouveau club en pleine saison.

Avez-vous eu une discussion avec lui ?

M.B: Non et je ne pense pas que ce soit nécessaire. Il défendait son camp et moi le mien. C’était légitime de sa part et de la mienne. Il voulait me garder, c’est plutôt bon signe. Il m’a demandé de rester à Paris. Il vaut mieux ça que de s’entendre dire qu’on ne veut plus de vous. La situation est plutôt drôle et c’est du passé.

Vous ne lui en voulez donc pas ?

M.B: Pas du tout. Je n’ai rien contre lui. A chaque fois que j’ai pu le croiser en équipe de France cela s’est bien passé. Il n’y a pas de raison que cela se passe mal à Toulon.

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