Clermont : le (trop) grand écart

Par Rugbyrama
  • Brock James - Clermont Toulon - 3 juin 2012
    Brock James - Clermont Toulon - 3 juin 2012
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En choisissant d'aligner une composition d'équipe mobile, les Clermontois avaient décidé de déplacer le jeu et une équipe toulonnaise moins à l'aise dans les déplacements. Mais dans des conditions climatiques plus que délicates, les Auvergnats n'ont pas su faire évoluer suffisamment leur stratégie.

Et si Clermont s'était trompé de stratégie ? Difficile de tirer des conclusions hâtives mais il est clair qu'au vu de la formation alignée par Vern Cotter, l'objectif était de déplacer le jeu et de fatiguer ainsi une équipe toulonnaise réputée plus lourde et "vieillissante". C'est pourquoi une troisième ligne mobile et coureuse – avec la titularisation de Bardy et le replacement de Bonnaire en numéro 8 au détriment de Vermeulen – avait été alignée. C'est en partie pour cela aussi que Jean-Marcellin Buttin, dont la faculté à remonter les ballons à la main est précieuse, avait été préféré à Lee Byrne et son profil plus sécuritaire. S'il apparaît délicat de remettre en cause cette option, c'est plutôt l'obstination clermontoise qui peut être montrée du doigt.

Car la pluie s'abattant sur Toulouse depuis dimanche matin, les conditions climatiques ne favorisaient pas la pratique du jeu de mouvement prôné par l'ASMCA. Cela n'a pas freiné les intentions auvergnates. Sauf qu'au fur et à mesure du match, les hommes de Cotter se sont entêtés à aller chercher constamment les extérieurs, à produire sans cesse en multipliant les temps. Problème: le ballon était particulièrement glissant et cela a conduit les Clermontois à tomber dans une maladresse chronique: pas moins de douze en-avant au final. Pourtant, ils se montraient clairement dominateurs en touche et bien en place en mêlée fermée. Autant dire qu'ils ne manquaient pas de munitions.

L'intérieur de Brock James...

L'erreur de l'ASMCA a certainement été de ne pas changer de stratégie en cours de match pour revenir à un jeu plus pragmatique. Car en enchaînant les renversements, ils ont cédé un terrain sur les extérieurs et finalement souvent jouer en reculant face à une défense toulonnaise parfaitement déployée sur la largeur. Au contraire, quand Brock James a occupé à deux ou trois reprises le terrain au pied dans le dos du triangle d'attaque du RCT, lui et ses coéquipiers ont pu revenir évoluer dans les 22 mètres varois. De même, quand ils se sont enfin évertués à insister dans l'axe, ils ont avancé et fragilisé l'édifice adverse. Mais ce sont des solutions qui n'ont été utilisées qu'avec parcimonie par les Auvergnats.

En face, les troupes de Bernard Laporte ont, au contraire, réussi à s'adapter de façon idéale aux conditions. En utilisant le jeu au pied de manière constante et surtout en "tapant" autour des rucks et dans l'axe, ils ont mis à profit leur puissance mettre en danger leur adversaire. Au-delà, à l'image du Leinster en demi-finale de H Cup, ils ont trouvé une faille à l'intérieur de Brock James. A plusieurs reprises en première mi-temps, Jonny Wilkinson a ainsi écarté sa course pour effectuer ensuite un retour intérieur avec un partenaire qui se proposait à hauteur. Une combinaison qui est passée deux fois avec Palisson et une avec Rooney. Au final, même privé de ballons durant une partie de la rencontre, le RCT a pu récupérer un nombre suffisant de pénalités pour permettre à Jonny Wilkinson, à la réussite retrouvée, de faire la différence.

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