Perpignan se doit de réagir

Sous une chaleur pesante, ce sont les Brivistes qui ont le mieux démarré la rencontre et les avants catalans ont sué à sang et eau. Apathique et diminuée par une quinzaine de blessures, l’USAP a subi l’entame tonitruante des corréziens. Ce que l’entraîneur Jacques Brunel ne manque pas de souligner : "Empruntés et désorganisés, nous n’avons pas su sortir de notre camp. Nous prenons deux essais en deux minutes qui ont creusé le score irrémédiablement." Sur les raisons de ce premier acte franchement raté et un score de 23-3 à la mi-temps, plusieurs explications semblent possibles. Tout d’abord, un manque de coordination entre les joueurs. Il est vrai que vendredi soir trois jeunes effectuaient leur première titularisation en Top 14, à savoir la jeune charnière Cazenave-Bosch, qui a souffert avant de redresser la barre en seconde période, ainsi que le deuxième ligne espoir Taofifenua. Mais les Brivistes, aussi, lançaient dans le grand bain du Top 14 trois joueurs à l’instar de l’ailier Mathias Atayi, du demi de mêlée Jonathan Leite et du trois-quart polyvalent Julien Caminati. Argument justement recalé par le centre international Maxime Mermoz, qui ne cherche pas d’excuse : "Depuis plusieurs saisons, des automatismes sont en place donc il n’y a pas eu de révolution dans le jeu, simplement aménagements dans la continuité. Nous avons été troués sur des situations que nous avions travaillées à l’entraînement."

A ce propos, Jacques Brunel ajoute : "Le rideau est monté trop souvent de façon désordonnée et nous avons rendu trop de ballons. Par conséquent, nous nous sommes retrouvés en difficulté." Ensuite, en mêlée, les avants catalans n’ont pas réussi à rééditer la performance de la semaine passée. Face aux deux triplettes brivistes, l’USAP a été chahutée plusieurs fois. La faute aux commandements ? "Non, explique Nicolas Mas, cela demande juste plus concentration et de coordination entre nous." En ce qui concerne les rucks, seul secteur où Perpignan a surnagé, les coachs catalans pourront y trouver un motif de satisfaction et une base pour rebondir. Même si l’Usap a été souvent logiquement sanctionnée comme les Brivistes, au niveau de l’engagement les joueurs n’ont pas failli dans cette phase de jeu.

Une inefficacité à marquer des essais

"Sous peine de prendre quarantepoints", comme le craignait Nicolas Mas, l’USAP a relevé la tête en seconde période, l’emportant même de façon anecdotique 8 à 3, à l’image de deux séances de pick-and-go sous les poteaux brivistes. Mais M. Poite par deux fois avec l’aide de la vidéo a logiquement refusé l’essai, comme le symbole d’une inefficacité criante à plonger en terre promise. Il a fallu attendre la 72e minute pour voir Perpignan inscrire son premier essai de la saison par l’intermédiaire de l’ailier Julien Candelon, malgré peut-être un petit en-avant au départ de l’action. Peu importe, dans l’animation offensive, les trois-quarts de l’USAP ont manqué de vitesse en attaque pour surprendre une défense corrézienne bien en place. Trop lents et maladroits, rendant trop souvent le ballon au pied à leurs adversaires, ils n’ont pas su être réellement dangereux dans leurs choix. Ils ne glanent même pas le point de bonus défensif. Mais le capitaine Nicolas Mas n’est pas inquiet et ne cède pas du tout à l’affolement. "Ce n’est pas la fin du monde, la saison est encore longue et l’essentiel est que nous n’avons rien lâché." Réaction attendue la semaine prochaine face à Montpellier qui a superbement stoppé le Racing-Métro (38-19). "Nous n’auronspasledroit àl’erreur", insiste-t-il.

Retrouvez ce lundi dans Midi Olympique le compte rendu de la rencontre entre Brive et Perpignan ainsi qu'une interview de l'entraîneur des arrières, Christophe Manas.