Perpignan à la relance

Perpignan ne perd plus. Invaincus depuis la troisième journée de championnat (défaite à domicile face à Montpellier), les Catalans ne sont pas vraiment sereins pour autant. Les succès sont étriqués, les joueurs poussifs et les ambitions de jeu meurtries. Les derniers finalistes du championnat ne peuvent pas fanfaronner après la victoire arrachée face au Stade français au terme d'un incroyable renversement de situation en deuxième période. Le trois-quarts centre Maxime Mermoz ne s'y trompe pas : "Nous allons continuer à travailler en gardant en tête que la catastrophe n'était pas loin." Perpignan ne domine plus son sujet comme lors des deux dernières saisons. Les hommes de Jacques Brunel ont laissé filé une victoire qui leur tendait les bras sur le terrain du promu agenais avant de venir à bout de Bourgoin dans la douleur. Un manque de maîtrise qui peut s'expliquer par l'hécatombe qui touche le club. L'infirmerie ne désemplit pas depuis le début de la saison et, ce samedi, quatorze joueurs étaient officiellement blessés avant le coup d'envoi de la septième journée de Top 14. Une liste à laquelle le talonneur Guilhem Guirado et l'ailier Farid Sid sont venus s'ajouter quatre-vingt minutes plus tard.

Un match référence ?

Jacques Brunel est donc obligé d'être imaginatif au moment de composer son équipe avec notamment de jeunes espoirs du club : "Ils progressent à grand pas. Je prends notamment l'exemple de Gilles Bosch qui profite de la situation et il s'améliore à chaque sortie. Face au Stade français, il a très bien joué à son poste." D'ailleurs, le manager catalan espère que ce succès à l'arraché va permettre à ses joueurs de retrouver un brin de maîtrise : "Je suis assez fier et ce match peut devenir une référence même s'il ne l'est pas en terme de jeu puisque nous n'avons pas réussi à transpercer la défense adverse. En revanche, nous avons beaucoup entrepris sans baisser les bras pour renverser la vapeur. Je pense que ce match va nous servir pour la suite." En effet, Jacques Brunel peut être satisfait d'un point : son Usap a retrouvé l'état d'esprit qui lui a permis de se hisser en haut du classement lors des précédents exercices. Le collectif catalan s'est racheté une conduite et un moral. De bon augure pour la suite car Perpignan est en retard sur ses temps de passage.

Rattraper le retard

Tout le monde en est conscient dans les travées d'Aimé-Giral. La huitième place actuelle ne colle pas aux ambitions du club en début de saison comme le souligne Jacques Brunel : "Nous devons encore récupérer notre défaite à domicile face à Montpellier que l'on traîne comme un boulet. C'est une faille dans notre tableau de marche sinon nous serions deuxième ou troisième, là où nous aurions voulu être." Pour cela, les Perpignanais devront s'imposer à l'extérieur. "Nous avons un gros déplacement à Bayonne", note Brunel, "ce sera compliqué car cette équipe a manqué de battre Toulouse à Ernest-Wallon. Pour nous, ce sera un test intéressant. A l'extérieur, nous avons montré certaines facettes, que ce soit à Brive en deuxième période ou à Agen lors des quarante premières minutes. Cette fois, nous devrons essayer de tenir la route pendant toute la partie. C'est un bon défi." Le genre de rendez-vous qui peut définitivement gommer les hésitations du début de saison.