Paris doit encore faire ses preuves

Le Stade français a connu ce samedi sa première victoire à l'extérieur cette saison, en s'imposant face au promu, Agen, à Alfred-Armandie (12-27). Il met ainsi fin à une série de trois défaites consécutives qui commençait à peser lourd dans le bilan comptable d'un club qui convoite le haut du tableau. Toutefois, si l'on regarde un peu le parcours des Parisiens après huit journées de championnat, on s'aperçoit d'abord que le club de Max Guazzini compte autant de victoires que de défaites, soit un bilan mitigé et peu conforme aux ambitions. Mais quelles victoires, et quelles défaites ! Paris s'est en effet imposé contre Bourgoin, La Rochelle et Agen, soit les trois prétendants au maintien, et a perdu contre Toulouse et Biarritz, champion et vice-champion d'Europe, puis contre Perpignan, vice-champion de France. La loi du plus fort ? Pas forcément, mais la loi du plus réaliste, assurément.

Double objectif

Car à Agen, les Parisiens n'ont pas franchement dominé la rencontre, et doivent en partie leur succès à une équipe du SUA en manque d'organisation et de rodages techniques, qui a cafouillé son rugby en tentant vaillamment de le dérouler. Comptant sur des individualités indéniablement fortes, telles que le buteur providentiel Rodriguez-Gurruchaga et l'ailier supersonique Julien Arias, les hommes de Mickaël Cheika ont clairement manqué de collectif, perdant des ballons par manque de soutien ou commettant quelques en-avant indignes. Pour espérer une nouvelle victoire samedi prochain lors de la réception du leader, Montpellier, les pensionnaires de Charléty devront faire preuve de bien plus de maîtrise.

Et là aussi, la donne a changé, puisque pour une fois, les Parisiens n'ont pas marqué plus d'essais que leur adversaire comme cela avait été le cas lors de leurs défaites contre Perpignan, Brive ou Biarritz. Avec deux réalisations pour chaque camp, soit quatre essais en 45 minutes, les attaques des deux équipes ont animé la rencontre, notamment en première mi-temps, mais sans que l'une d'entre elles surpasse véritablement l'autre. De plus, et malgré la victoire, les problèmes de rythme du club de la capitale ne sont toujours pas entièrement résolus. Le week-end dernier, ils se sont une nouvelle fois montré essoufflés en fin de match, n'inscrivant plus aucun point à partir de la 65e minute et d'une pénalité de Rodriguez-Gurruchaga. Ainsi, le Stade français aura un double objectif samedi face à Montpellier : redresser la barre à domicile (où ils restent sur une défaite face à Brive lors de la sixième journée), et montrer, enfin, qu'ils sont capables de transformer leurs belles individualités en un collectif solide et stable.