"Muri" sort de l'ombre

Le départ précipité de Napolioni Nalaga lui a ouvert une voie royale. Kini Murimurivalu, arrière des Espoirs clermontois l'an passé, s'est ainsi fait une place au soleil dans l'effectif de Vern Cotter et Franck Azéma, cette saison. Arrière, trois-quarts centre ou ailier, il offre aujourd'hui au staff de l'ASMCA un profil différent de celui du colosse de Nasama, toujours retenu en Polynésie. "Je dirai que Kini est plus complet, explique Vern Cotter. Techniquement, il n'a pas de faille, même s'il n'aura jamais la puissance de Naps." Murimurivalu a débarqué à Clermont en aout 2009, après un Mondial très réussi avec les moins de 20 ans fidjiens, au Japon. Il se souvient: "On ne se connaissait pas encore, mais j'avais croisé là-bas Alex (Lapandry, N.D.L.R.). Il était capitaine de l'équipe de France. […] Un jour, j'ai reçu un coup de fil de mon agent. Il m'a dit que Toulouse voulait que j'intègre son centre de formation. J'étais ravi." Mais l'affaire a trainé. Le Stade toulousain eut du mal à se décider. Muri poursuit: "Clermont s'est manifesté à ce moment là. Je savais que Napo (Nalaga, N.D.L.R.) jouait là-bas. J'ai foncé..."

Présent au prochain Mondial ?

Aux Fidji, Kini Murimurivalu n'avait pas la vie facile. "J'ai étudié l'économie à l'université. Ensuite, j'aurais voulu aller plus loin et intégrer une école, mais ma grand-mère n'avait pas les moyens de financer l'inscription." Sa nouvelle vie, en France, il la considère aujourd'hui comme une bénédiction, un cadeau de Dieu qu'il célèbre, au quotidien, dans les églises de la ville. "J'ai une vie plutôt tranquille, à Clermont. J'écoute du reggae, je me relaxe. Est-ce ennuyeux ? Non. Je suis avant tout ici pour faire une carrière de rugbyman. Le reste n'a pas d'importance." Kini Murimurivalu, l'homme en forme de la fin de saison clermontoise, est annoncé avec insistance dans le squad fidjien, pour la prochaine Coupe du monde. "Ce ne sont encore que des rumeurs. Je vais être en concurrence avec Isa Nacewa (Leinster, N.D.L.R.) au poste d'arrière. Je croise les doigts." Et l'Auvergne avec lui... Surtout que Nacewa a officiellement décliné l'invitation !