Jauzion : "Mettre son égo de côté"

Par Rugbyrama
  • Yannick JAUZION - 26.03.2011 - Toulouse
    Yannick JAUZION - 26.03.2011 - Toulouse
Publié le Mis à jour
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Remplaçant face à Biarritz en quart de finale de la H Cup, le centre toulousain Yannick Jauzion vit une situation inhabituelle. Face à Toulon samedi, son envie de se montrer sous son meilleur jour sera exacerbée. Pour notre site, Jauzion s'est livré et revient aussi sur sa mise à l'écart des Bleus.

Vous voilà de retour après un évènement inhabituel: remplaçant en phase finale...

Yannick JAUZION: C’était une déception à l’annonce de l’équipe. Par rapport à l’ensemble des saisons jouées à Toulouse, je n’ai pas souvent été remplaçant pour des matchs importants pour le club. A l’annonce, c’était difficile à digérer. Mais petit à petit, je me suis fondu dans le groupe. Je n’ai pas eu d’explication de la part de Guy (Novès ndlr), j’en ai juste parlé rapidement avec Jean-Baptiste (Elissalde ndlr). Mais je crois que c’était aussi un choix de circonstance: Clément (Poitrenaud ndlr) apporte une solution différente au centre et Flo (Fritz ndlr) avait fait des bons matchs.

Comment avez-vous vécu la qualification ?

Y.J: Même sans trop jouer, ça m’a fait plaisir de vivre cette victoire contre Biarritz, de passer de cette manière en demi-finale. J’ai laissé mes problèmes personnels de côté. Vivre Biarritz, c’était plus que réjouissant. Et puis je relativise: je ne connais pas que des déceptions... Je suis présent quasiment tout le temps et je postulerai pour d’autres matchs.

Doutez-vous ?

Y.J: C’est toujours un peu le cas quand je ne joue pas. Je sais ce que je suis capable de faire et ce que je peux apporter à ce groupe. A moi d’être présent, d’apporter mon enthousiasme.

Avez-vous digéré votre éviction des Bleus pendant le Tournoi ?

Y.J: Oui. Le Tournoi, il y a petit moment que c’est derrière. Sur le coup, ce n’était pas facile. Mais ça fait plus d’un mois que c’est terminé. Et il y a tellement d’échéances avec le club... Je suis passé à autre chose. C’est pareil pour tous les joueurs.

Avez-vous un sentiment d’injustice ?

Y.J: Il n’y a pas d’injustice. L’équipe qui a débuté contre Biarritz a été performante: il n’y pas de souci. Ce n’est pas aux autres que je dois en vouloir, c’est à moi-même. L’injustice n’existe que lorsque on n’a pas ce qu’on mérite. Ceux qui ont débuté méritaient de jouer.

Et par rapport à l’équipe de France où seulement six joueurs ont quitté le groupe après l’Italie ?

Y.J: Ceux qui ont sauté, étaient ceux qui étaient, depuis plusieurs matchs, limites aux yeux des entraîneurs. Il est normal qu’un joueur qui a signé plusieurs bons matchs reste, malgré une contre-performance contre l’Italie. Je suis passé à autre chose avec le club. Il y a beaucoup d’échéances importantes. Exclusivement des matchs de haut niveau jusqu’à la fin de saison. Et j’espère que j’aurai l’occasion de me montrer.

Avez-vous le sentiment d'être auteur de contre-performances ?

Y.J: Il y a ce match contre Bayonne, qui n’était pas forcément abouti... Pour le reste, non. Le Tournoi m’a occupé pendant deux mois: il y a un moment que je n’ai pas joué en club. Effectivement, je reste sur un match raté à Bayonne. Et je suis face à la bonne forme des mes coéquipiers. A moi d’évoluer à mon meilleur niveau. Je sais ce qu’il faut faire dans ces cas-là. Je dois me mettre dans les meilleures conditions physiques et mentales. Après, il ne s'agit pas d'une remise en question énorme: je ne suis pas non plus au creux de la vague. Je vais essayer de me montrer à mon meilleur niveau. A voir ce qui se passera.

Vous êtes-vous posé la question du déclin ?

Y.J: Je suis loin d’être sur le déclin. Je reconnais que partir de l’équipe de France puis être remplaçant avec le club, ça fait beaucoup sur un mois. La saison n’est pas non plus finie. Et puis la vie du club est ainsi faite: il faut savoir mettre son égo de côté. Et se mettre au service du collectif. Demain, ça peut être à moi de rentrer sur le terrain comme titulaire. Facile à dire, pas évident à faire. Mais il faut le prendre comme ça.

Le 11 mai prochain, il y a l'annonce du groupe des Bleus pour la prochaine Coupe du monde...

Y.J: Dans la tête des entraîneurs, je pense que l’équipe est faite. Il reste à se concentrer sur les objectifs de club. Ca passe par là s’il reste une petite chance. Il faut saisir toutes les opportunités.

Vous croyez toujours au Mondial ?

Y.J: Honnêtement, je n’y pense pas pour l’instant. Il y a ce match à Toulon. Puis Bourgoin et Clermont avant la demi-finale de Coupe d’Europe. Je suis un peu loin maintenant. La situation est compliquée mais rien n’est impossible. Je vais tout mettre de mon côté pour y participer.

Vous avez eu des contacts avec Marc Lièvremont ou Emile Ntamack depuis ?

Y.J: Non.

Contre Toulon, votre envie de prouver ne sera t-elle pas exacerbée ?

Y.J: Probablement. Il ne faudra pas tomber dans le n’importe quoi. Mais c'est sûr que ça me fera du bien de jouer. Après deux matchs sans jouer, il me tarde pour avoir de bonnes sensations, retrouver le rythme. Contre Toulon, je pense que je ne serai pas fatigué

Guy Novès a dit: "on s’en fout de Toulon". Votre avis ?

Y.J: Il a dit ça la semaine dernière avant ce quart de finale H Cup. L'équipe était concentrée sur Biarritz. Maintenant, on va essayer de ne pas perdre la confiance qui règne habituellement dans le groupe. On a du mal contre Toulon à Marseille. J'espère que tous les joueurs seront concentrés pour faire un match correct. Et au moins faire honneur à ce match.

Il se dégage cette saison une plus grande efficacité...

Y.J: C'est ce qui ressort de notre victoire contre Biarritz. Mais ça n'a pas été le cas toute la saison. L’an dernier, nous avions su être performants sur les derniers matchs : la fin de la saison régulière en Top 14, les phases finales. J’espère qu'on aura la même conviction et détermination.

A quoi vous attendez-vous de la part de Toulon ?

Y.J: Ce sera difficile. Pour l'avoir déjà vécu, je sais ce que c'est que d’être éliminé de la H Cup. Derrière, il y a l'envie de se racheter, de faire honneur au club.

Que craignez-vous de leur jeu ?

Y.J: Toulon aligne beaucoup de joueurs capables de gagner les défis, les duels. Sans parler des qualités physiques hors-norme pour certains. Cette équipe est difficile à manier. Collectivement, elle est peut-être moins rodée que Toulouse. C'est un style de jeu différent qui est aussi efficace. En réussite, ils arrivent à battre le Munster de vingt points. C’est quand même une référence.

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