Le Tour de Midi Olympique

Par Rugbyrama
  • Remy MARTIN - 02.04.2011 - Bayonne
    Remy MARTIN - 02.04.2011 - Bayonne
Publié le Mis à jour
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Comme chaque semaine, les envoyés spéciaux de Midi Olympique décryptent, à travers une anecdote, un joueur ou une image insolite, les moments forts du week-end. Là, ils reviennent le tournant favorable au MHR, le dernier match de Remy Martin avec Bayonne ou l'élégance du Clermontois Brock James.

Agen/Castres: 21-16 - Emilie DUDON

Il y a des signes qui ne trompent pas. En s'offrant Castres - après Biarritz, le Racing-Metro, Bayonne, Clermont et Toulon - sur son terrain samedi soir, le SUALG a fait un immense pas vers le maintien. Et tout le monde en était conscient dans la préfecture lot-et-garonnaise. Les 10 446 spectateurs d'Armandie d'abord, qui ont donné de la voix comme ils ne l'avaient pas fait depuis longtemps. Le staff aussi, qui s'est, pour la première fois, laissé allé à hurler sa joie au coup de sifflet final. Les joueurs enfin, dont les chants d'allégresse ont transpercé les murs du vestiaire pour se faire entendre jusque dans la zone de presse. Le SUALG compte désormais neuf points d'avance sur La Rochelle et il faudrait un énorme retournement de situation pour qu'il descende en Pro D2 le 7 mai prochain. Alors ils ont beau se montrer extrêmement prudents, dire qu'il leur reste un match, "le plus important de l'année" à Marcel-Deflandre le 15 avril prochain, les Agenais savent bien, au fond d'eux-mêmes, qu'ils ont fait le plus dur. Il y a des signes qui ne trompent pas, on vous dit.

Bourgoin/Montpellier: 27-42 - Guillaume VERDIER

Colère au stade Pierre Rajon. Sur une action, Bourgoin vient de perdre tous ses espoirs de victoire. Jusqu’alors courageux, dominateur devant, le CSBJ avait bien raison d’espérer: en avance au score à la mi-temps, les Isérois avaient la possession du ballon et dominaient très clairement les dix premières minutes du second acte malgré une pénalité concédée. Jusqu'à la 52ème minute… Et un exploit personnel de Julien Tomas. Un essai en contre, qui permettait de mettre en lumière une règle relativement méconnue: le trois quart centre berjallien Piet Van Zyl, sûrement vexé d’avoir été raffuté par Tomas sur la dite action se jetait sur le demi de mêlée de Montpellier, genou en avant, après que celui ci ait aplati le ballon dans l’en-but. Triple sanction pour Bourgoin. Un essai transformé encaissé, carton jaune pour Van Zyl et pénalité au centre du terrain pour le MHR. Le staff Berjallien, présent juste à côté des tribunes de presse enragea, puis se fît une raison trois minutes après lorsque François Trinh-Duc traversa tout le terrain devant la défense de leur équipe bien trop attentiste. Bourgoin a perdu la partie sur cette faute bête qui coûte au final dix-sept points... 

Clermont/Biarritz: 41-13 - Jérôme PREVOT

Oublions le contexte de ce match, c'est à dire un BOPB sans doute plus préoccupé par la Coupe d'Europe à venir que par le championnat présent. Oublions aussi le côté dramatique avec la blessure de Thomas Domingo. Concentrons-nous sur le positif et les très belles attitudes de Brock James, prototype de l'ouvreur pour livre d'images. Tout y est: l'élégance, l'inspiration, le port altier. Rien que pour lui, ça valait le coup de venir au match et d'être supporter de Clermont et oublier que, hélas, cette rencontre ne voulait pas dire grand chose sur le plan sportif.

Bayonne/Racing: 26-16 - Jérôme FREDON

Derrière les joueurs les plus bagarreurs sur le terrain, se cache souvent un cœur tendre. Rémy Martin n'échappe pas à la règle. Pour sa dernière sortie à Jean-Dauger sous le maillot bayonnais, le troisième ligne international n'a pas pu retenir ses sanglots au moment où il a rejoint, à l'invitation d'Abdel Boutaty, le podium lors de la réception d'après-match. En guise d'hommage pour ses trois années passées à Bayonne, le deuxième-ligne marocain lui a offert le béret du meilleur homme du match que Francis Salagoïty lui avait remis quelques secondes plus tôt. Un geste d'une classe venant saluer cet infatigable guerrier et courageux soldat venu de l'Ardèche. Cela valait bien quelques larmes...

Toulon/Stade français: 38-10 - Nicolas AUGOT

Ce n'est pas Jonny Wilkinson ni George Smith. Non, Gabiriele Lovobalavu n'est pas une tête d'affiche du RC Toulon. Il n'a jamais été la recrue du président ou le transfert choc. Son seul véritable coup médiatique a été réalisé lors de la demi-finale du dernier Top 14 face à Clermont à Saint-Etienne quand il n'avait pas réussi à inscrire l'essai de la victoire dans les dernières secondes de la prolongation, poussé en touche par Gonzalo Canale. Et pourtant, "Gabi" est un élément important du club varois. Seul rescapé de l'épopée du Pro D2, il a été époustouflant face au Stade français. Sa capacité d'accélération sur les premiers mètres, ses crochets déroutants et ses passes après contact ont déboussolé une défense parisienne débordée par ce surplus de créativité au milieu du terrain. Il est bon de rendre hommage à ceux qui manquent parfois injustement de lumière.

Brive/La Rochelle: 26-9 - Jérémy FADAT

Il flottait un parfum spécial à Amédée-Domenech samedi. Le public briviste avait répondu à l'appel des dirigeants pour venir en nombre concurrencer les fantastiques supporters rochelais. Mais les joueurs corréziens ont aussi répondu présent. Sur chaque contact, chaque plaquage, chaque point de rencontre... Conscients de l'importance de ce match de la peur, ils ont sont entrés sur la pelouse habités d'une envie et d'une détermination débordantes. Résultat : ils ont agressé et dominé physiquement leur adversaire. Ce qui a permis au CABCL de mâcher les Maritimes devant et de les surclasser derrière. Simplement, l'engagement et l'investissement brivistes contrastaient avec l'attitude de Rochelais manifestement à bout mentalement et qui se rapprochent inexorablement de la condamnation. Bref, c'était une belle journée pour la Corrèze. Seule ombre au tableau : la blessure de Julien Caminati, véritable révélation de la saison et victime d'un pneumothorax. Il rejoint une infirmerie qui affichait déjà complet. Mais manifestement, c'est dans la difficulté que ce groupe trouve des ressources insoupçonnées. Alors...

Perpignan/Toulouse: 24-25 - Emmanuel MASSICARD

Une bronca d'enfer à l'entrée des Toulousains, les sorties prématurées des blessés (Sid et Michalak), la prestation royale de Bouilhou, l'entrée décisive de Nyanga, l'apport de Chouly, l'échec final de Porical et la troisième défaite de la saison de l'Usap à domicile... Il y aurait tant à dire sur le scenario de cette soirée si particulière, avec un suspens qui fit oublier le reste : l'absence d'ampleur générale de ce sommet du Top 14. Il faut davantage retenir la performance du Stade toulousain, une semaine après la lourde défaite concédée au Racing-Metro. Cela faisait 21 ans que les Rouge et Noir ne s'étaient pas imposés à Aimé-Giral, performance d'autant plus remarquable que les Sang et Or, eux, jouaient une grande partie de leur avenir. La réaction du groupe toulousain, qui a déjà tout gagné, est un modèle du genre en terme d'engagement et d'abnégation. Les Stadistes ont pris leur revanche et se positionnent comme les leaders incontestables de ce Top 14. A une semaine de leur rendez-vous européen, ce n'est pas anodin.

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