Le tour de Midi Olympique

Par Rugbyrama
  • Camille LEVAST - 19.02.2011 - Bourgoin
    Camille LEVAST - 19.02.2011 - Bourgoin
Publié le Mis à jour
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Comme chaque semaine, les envoyés spéciaux de Midi Olympique décryptent, à travers une anecdote, un joueur ou une image insolite, les moments forts du week-end. Là, ils soulignent la performance d'Estebanez, le courage des Berjalliens ou le spectacle offert lors de Castres-Montpellier.

Brive/Stade français: 26-10 - Jérémy FADAT

Est-ce une rédemption pour Estebanez ? On l’espère pour lui. Car si les performances du centre international ces dernières semaines étaient décevantes, il ne méritait pas du tout les sifflets d’Amédée-Domenech à son entrée sur le terrain à la 13e minute. Rappel des faits : le staff avait décidé de placer le joueur sur le banc. Après le match, l’intéressé a justifié cette décision en expliquant que ce choix était logique car il n’évoluait pas à son niveau depuis un certain temps. Du coup, Estebanez s’est montré exemplaire dans la préparation de la rencontre, faisant passer son amertume au second plan. Et quand Ronnie Cooke a dû sortir sur blessure après moins d’un quart d’heure, les sifflets du public briviste à son encontre sont même parvenus à couvrir les hurlements répétés de Michael Cheika en tribune de presse. Et croyez-nous, ils étaient pourtant assourdissants. "A cet instant, j’ai été très déçu pour Fabrice, avoue Thibaut Dubarry. C’était exagéré mais il a répondu de la plus belle des manières en étant le meilleur joueur sur le terrain." Pendant 67 minutes, il a ainsi été étincelant en déchirant le rideau adverse à de multiples reprises et en étant irréprochable en défense. Mola est admiratif: "Quand un joueur entre sous les huées et réalise une telle performance sur le terrain, il n’y a rien à ajouter…" Le pari du staff a réussi. Estebanez a été piqué au vif. "Ces derniers temps, j’ai parfois eu l’impression d’entraîner le frère de Fabrice, ironise Mola. Là, j’ai retrouvé le vrai Fabrice. Et il reste un grand joueur." Un grand joueur qui sera décisif dans l’opération survie du CABCL.

Clermont/Bayonne: 24-19 - Marc DUZAN

Les champions de France en titre, privés de leurs internationaux français, ont serré les dents et assuré l'essentiel. Face à Bayonne, les Jaunards ont tremblé, ployé, douté. Maladroits en attaque, parfois fébriles en défense au milieu de terrain, ils ont même été menés au score par les Basques pendant plus d'une heure de jeu. Mais il faut croire que les hommes de Cotter et Azéma, quand bien même soient-ils amputés de leur leader de jeu (Aurélien Rougerie) et de leur buteur (Morgan Parra), possèdent des ressources insoupçonnées. Les entraîneurs clermontois craignaient beaucoup la parenthèse internationale. Après la fessée reçue à Montpellier (29-9) voici une semaine, leurs hommes ont réagi face à l'Aviron bayonnais. Pas de façon spectaculaire, mais avec un courage et une abnégation louables.

Toulouse/Biarritz: 23-19 - Jérôme PREVOT

On nous bassine avec les doublons, à juste titre. Mais l'absence de onze internationaux ne nous a pas empêchés de savourer cet excellent Toulouse-Biarritz. Même la pluie ne nous a pas gâchés notre plaisir : un match disputé, serré avec même quelques gestes techniques de classe comme cette feinte de passe magique de Louis Picamoles. Biarritz, censé être plus affaibli que Toulouse, a tenu la dragée haute au point de mener encore à la 68eme minute. A vrai dire, des matchs tronqués comme ça, on en redemande !

Bourgoin/Perpignan: 15-32 - Jean-Pierre DUNAND

On connait les vertus des Berjalliens, encore sublimées par la volonté de quitter tête haute le Top 14, mais ce samedi le cœur n’a pu suffire face à la raison. A l’envie et à la détermination des uns, se sont opposés la rigueur et le pragmatisme des autres. A chacun ses armes. Celles des Berjalliens étaient forgées dans un acier encore trop tendre pour entamer la cuirasse d’une équipe perpignanaise concentrée sur la réalisation d’un unique objectif : gagner. Ainsi, dès le début de la rencontre, pendant que Bourgoin mettait tout son cœur dans la bataille, Perpignan fit mouche sur son premier assaut, porté à 14 contre 15, après l'exclusion temporaire de Géli. Un symbole tout autant qu’un tournant de ce match.

Castres/Montpellier: 43-29 - Emmanuel MASSICARD

Neuf essais en cinquante minutes, quel pied, quel plaisir d'avoir assisté à une véritable orgie de rugby et d'essais. Certaines mauvaises langues regrettaient après coup le peu de gestion, les erreurs défensives et les approximations techniques des formations castraise et montpelliéraine. On ne tombera pas dans le panneau, de la critique facile. Notre plaisir fut réel, immense, et nous ne le bouderons pas. Quel bonheur de voir du mouvement, de la vitesse et des rebondissements incessants. Pour un peu, on se serait cru en Super 15. A l'heure où les dirigeants du rugby français se battent pour obtenir une légitime revalorisation des droits télévisuels du Top 14, cette rencontre constitue la plus belle des publicités. 

Agen/Toulon: 23-13 - Pierre-Laurent GOU

Ils tiennent leur revanche. Une situation que l’on a coutume de voir dans le championnat de France …de football. Samedi soir à Agen les ex-Toulonnais Senekal, Barnard et Robinson, se sont rappelés au bon souvenir des supporters varois et des dirigeants. Mis au ban du club, ils ont rebondi à Agen. Face à leur ancienne équipe, ils ont été les grands artisans de la victoire agenaise. C’est bien simple, on ne les a pas reconnus. Senekal le placide était un véritable lion en cage, l’ouvreur Barnard avait un jeu au pied digne de "Wilko" et le Gallois Robinson agressait la ligne comme il ne l’avait jamais fait dans le Var. En face, les Toulonnais avaient déjà l’esprit tourné vers les vacances et subissaient un cinglant revers.

La Rochelle/Racing: 24-32 - Bruno FABIOUX

A La Rochelle, tous les matchs commencent au café de la Couronne, chez Jacqueline Racaud. Une cuisine familiale et bon marché très courue, à l'angle de l'avenue Jean-Guitton et de celle du Maréchal-Juin. Et à cinq minutes à pied du stade Marcel-Deflandre, le temps de digérer l'irréprochable terrine maison, immanquablement servie entre le hors-d'oeuvre et le plat principal. S'y côtoient, dans l'effervescence de l'immédiat avant-match, supporters des deux camps, techniciens télé et journalistes. On y chante, on y rigole, on y pronostique quasi jusqu'au coup d'envoi étant donnée la proximité. Jacqueline Racaud et ses enfants y préparent également des repas sportifs pour les équipes espoirs, juniors ou cadettes des clubs en visite au Stade rochelais. A La Rochelle, les matchs se terminent sur... la pelouse. Parce que Marcel-Deflandre fait partie des terrains de Top 14 que le public peut encore envahir, comme on dit. Un envahissement très pacifique, normalement proscrit par le règlement, mais encore toléré, en Top 14, à Agen, à Colombes, à Brive, à Bayonne, à Bourgoin-Jallieu, à Clermont-Ferrand, à Castres et, donc, à La Rochelle. L'envahissement est une occasion unique pour les mômes - voire leurs parents - d'approcher au plus près les héros du jour, comme des gâteaux tout chaud sortis du four. Ils peuvent même refaire le match in situ avec le ballon qu'ils n'ont pas oublié d'amener pour le faire signer à leurs idoles. A La Rochelle, tous les matchs se prolongent, souvent tard dans la soirée, au... café de la Couronne.

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