Le tour de Midi Olympique

Par Rugbyrama
  • Raphael LAKAFIA - 05.12.2010 - Biarritz
    Raphael LAKAFIA - 05.12.2010 - Biarritz
Publié le Mis à jour
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Comme chaque semaine, les envoyés spéciaux de Midi Olympique décryptent, à travers une anecdote, un joueur ou une image insolite, les moments forts du week-end. Cette fois, ils se penchent sur la tristesse d'Ugo Mola, les performances de Lakafia, Huget et Samson ou la jeunesse du côté de Toulouse.

Brive/Agen: 12-30 - Emilie DUDON

Pour revenir sur ce Brive-Agen, comment ne pas évoquer l'émotion d'Ugo Mola à la sortie des vestiaires ? L'entraîneur en chef du CABCL était au bord des larmes quand il répondait aux questions des journalistes à l'issue de la piteuse défaite de ses joueurs. Qu'on l'aime ou qu'on ne l'aime pas, il faut saluer son courage. Car il aurait été largement plus facile d'éviter la foule et les micros. Il aurait été largement plus facile de ne pas soumettre sa démission. Il aurait été largement plus facile de se cacher derrière des dirigeants qui lui ont immédiatement affiché leur soutien. Il aurait été largement plus facile de ne pas s'en remettre à une décision des joueurs qui, ce matin, ont décidé de le confirmer à son poste. Ugo Mola, qui avait été sifflé à chacune de ses apparitions sur grand écran durant la rencontre, ne s'est pas échappé samedi soir. Ni dimanche, ni ce lundi. Et comme le dit très justement dans Midi Olympique Daniel, supporter briviste devant l'éternel, "les torts sont partagés mais il faut parfois un bouc-émissaire". Celui-là, qu'il ait tort ou raison, a du panache et a pris ses responsabilités.

Biarritz/Bourgoin: 37-20 - Jérôme FREDON

Il est plus que jamais la révélation de ce début de saison côté biarrot. Face aux Berjalliens, Raphaël Lakafia a confirmé son immense potentiel. Royal derrière sa mêlée, le troisième ligne centre s'est fendu de deux énormes percées dont l'une fut récompensée d'un superbe essai en solitaire à l'heure de jeu. Son âpreté au combat et sa dextérité balle en main lui ont permis de devenir le titulaire incontournable en numéro 8 devant excusez du peu... un certain Imanol Harinordoquy. Et ce n'est pas fini!

Toulon/Montpellier: 29-13 - Pierre-Laurent GOU
Mais qu’est-ce qui a pris aux Clermontois de laisser partir Christophe Samson ? Avouons-le, quand il a débarqué sur les bords de la rade en provenance de l’Auvergne, on était perplexe sur la plus value possible pour le RCT. Son recrutement paraissait avoir été effectué pour que le club satisfasse aux quotas de JIFF (Joueur Issue de la Formation Française). Six mois plus tard, ce jeune espoir du poste (il n’a que 26 ans) crève l’écran et fait l’unanimité. Il aura été l’un des grands artisans de la victoire des Toulonnais face aux Montpelliérains. Combatifs dans les rucks, il démontre au fil de ses sorties qu’il est aussi un vrai joueur de rugby. Qu’il ne se contente pas des tâches obscures. Sans lui, Toulon n’aurait pas inscrit le premier essai de la rencontre. C’est lui qui, au point d’impact, récupère le ballon et sert de suite Van Niekerk qui relaie et tape à suivre pour l’essai de Messina. Avant cela, il multiplia les plaquages en défense et démontra que malgré un gabarit très éloigné d’un Cudmore, il savait répondre présent à l’impact ballon en main. Tant et si bien que sa blessure au péroné contractée à l’heure de jeu semble être une mauvaise nouvelle pour PSA (qui sur le coup a eu du flair de le recruter) car celui qui devient le meilleur rapport qualité-prix du recrutement toulonnais en devient l’une des pièces maîtresses.

Bayonne/La Rochelle: 23-14 - Clément MAZELLA

Difficile de se remettre d’une déculottée devant l’Australie (59-16) pour votre deuxième sélection en équipe de France. Surtout quand votre vis-à-vis vous a martyrisé toute la soirée au point d’inscrire trois essais. L’ailier bayonnais Yoann Huget s’en est relevé. Il l’a confirmé contre La Rochelle samedi. Entre deux équipes peu inspirées, il lui a suffi d’un éclair pour la marquer de toute sa classe. Sur une attaque basque, il se proposait à bon escient au niveau des 22m rochelais, éliminait plusieurs défenseurs grâce à ses crochets et sa puissance pour aplatir le premier essai de Bayonne. Un exploit personnel idéal pour oublier les misères de l’Australien Drew Mitchell…

Clermont/Toulouse: 32-25 - Vincent BISSONNET

Sans sa colonne vertébrale Servat-Dusautoir-Jauzion, on pouvait craindre une sacrée contre-performance des Toulousains sur les terres du champion en titre... Mais finalement, le Stade a répondu présent, dans le sillage d'une deuxième ligne au diapason : Yoann Maestri, 22 ans, et Russlan Boukerou, 20 ans, ont tous les deux marqué des points dans leur quête respective. Le premier, ambitieux, en vue d'une possible convocation avec le XV de France ; et le deuxième, inexpérimenté, dans sa quête de temps de jeu au beau milieu des Albacete et Millo-Chluski. Roulez jeunesse !

Racing-Métro/Stade français: 15-13 – Arnaud BEURDELEY

On en avait rêvé de ce derby entre le Racing et le Stade français. On imaginait un soleil printanier, un stade de 80 000 places en délire, une douce odeur de merguez grillées et de friture jusque dans les tribunes, des filles court vêtues qui hurlent au passage de Juan-Martin Hernandez ou de Mathieu Bastareaud, un score de 47 à 38 pour l'une ou l'autre équipe, un feux d'artifice et un concert de Prince en clôture. Et là, on s'est réveillé en plein milieu de notre rêve. Il faisait froid. Un vent humide et glacial. Vraiment pas une météo à mettre un rugbyman sur un terrain. Le stade, ce n'était pas le Stade de France. Simplement un terrain champêtre digne d'une rencontre entre Vierzon et Bourges. Sur la pelouse, il y avait bien trente bonhommes. Mais c'était des "mister freeze", incapables d'aligner trois passes consécutives. Dans les travées, il y avait des supporters. Ou plutôt des spectateurs déguisés en Inuits. Et forcément, plusieurs questions nous sont venues à l'esprit. A quand le rugby l'été ? A quand un calendrier cohérent ? A quand une entente Guazzini-Lorenzetti pour faire de ce derby une immense fête du rugby francilien ? Evidemment, on peut continuer de rêver...

Castres/Perpignan: 23-13 - Bruno FABIOUX

Fessés à Aimé-Giral au soir du 4 novembre par les Toulonnais (20-29), les Perpignanais avaient eu un mois de trêve pour ruminer. Toute la semaine qui a précédé leur venue à Castres, ils s'étaient retranchés derrière un huis-clos qui pouvait laisser cours à toutes les suppositions : remontage de pendule et de bretelles, révision du code des vertus guerrières, repli sur le groupe, le revers allait être effacé d'un coup d'orgueil. Ils allaient arriver à Pierre-Antoine le couteau entre les dents, l'écume de la revanche au coin des lèvres, le "Vous allez voir comment on s'appelle" en bandoulière. En vingt-et-une minutes, deux essais de Yoann Audrin entrecoupés d'un autre de Cameron McIntyre plus loin, on a été fixés. Pas comme on pouvait s'y attendre. Du coup, les Catalans se sont offert un nouveau huis-clos. Entre joueurs celui-là, dès le coup de sifflet final. Priant les staffs technique et médical, les bénévoles et les dirigeants, président inclus, de bien vouloir poireauter devant la porte des vestiaires avant d'y entrer. Le temps qu'on lavât le linge sale entre grands garçons. Rien ne filtra dudit huis-clos. Mais les rumeurs de changements qui courent depuis quelques semaines dans l'entourage des champions 2009 et finalistes 2010 pourraient bien enfler.

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