Le tour de Midi Olympique

Par Rugbyrama
  • Opeti Fonua Agen Top 14 2010-2011
    Opeti Fonua Agen Top 14 2010-2011
Publié le Mis à jour
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Comme chaque semaine, les envoyés spéciaux de Midi Olympique décryptent, à travers une anecdote, un joueur ou une image insolite, les moments forts du week-end. Nouveau volet avec la colère de Vern Cotter, le banc du Stade toulousain ou la percussion de Fonua sur Mathieu Bastareaud.

Clermont/Castres : 24-6 – Nicolas ZANARDI

Pas serein, Vern Cotter ? Allez savoir... C'est ainsi que lorsque notre collègue Arnaud Beurdeley le taquina, légitiment, sur la qualité du jeu produit par les siens, le technicien eut la réaction sèche, presque épidermique. Une attitude qu'on ne lui connaissait pas ces dernières saisons. Avait-il raison, avait-il tort ? Au vrai, cela n'est peut-être pas l'essentiel. Que Clermont ne soit pas maître de son sujet n'est pas chose neuve, ce fut même (finale exceptée) l'une des constantes de sa fin de saison dernière. Que l'on se situe aujourd'hui, sur le plan de la qualité du jeu, très loin de l'excellence des trois premières années Cotter, c'est une évidence. Sauf que ces saisons-là, la machine auvergnate, si froide et si belle, manquait d'un supplément d'âme pour s'adjuger le titre. C'est paradoxalement l'an dernier, la moins aboutie sur le plan du jeu, que les Jaunards ont ramené le Bouclier place de Jaude. Moins léchés, moins huilés, moins rôdés, moins "blacks", mais plus bravaches, plus nerveux, plus électriques. Plus "frenchies". Un état d'esprit semble-t-il conservé cette saison, et dont l'énervement de Vern, samedi soir, était le plus parfait symbole. Et, vous savez quoi ? Rien que pour cela, on ne se fait aucun souci pour l'ASMCA.

Bayonne/Perpignan : 25-26 – Jérôme FREDON

A force de trop compter sur Benjamin Boyet, les Bayonnais ont fini par le payer cher. Car "Super Benji" avait laissé samedi sa cape de super-héros au placard. Après avoir maintenu à flots son équipe pendant toute la première période, il a fini par craquer, manquant la transformation facile de l'essai de Martin en face des poteaux. Celle qui aurait offert les quatre points de la victoire à l'Aviron. Bayonne s'est mis une sacré pression avant le derby samedi soir en prime-time face à Biarritz.

Brive/Toulouse : 16-16 - Jérémy FADAT

Lamboley – Dusautoir – Skrela – Jauzion… La composition du XV de France pour le premier test de novembre ? Non, alors on continue. Johnston – Kelleher… Ah, la prochaine sélection des Barbarians ? Non plus. C’est tout simplement la liste des joueurs toulousains qui se trouvaient sur le banc de touche samedi. Alors quand ils ont pénétré, chacun leur tour, sur la pelouse entre la 41e et la 73e, la crainte n’a cessé d’augmenter dans les travées d’Amédée-Domenech. "Leurs remplaçants étaient tous internationaux. Evidemment, quand Guillaume Ribes entre de l’autre côté, ça fait moins peur", ironisait le talonneur du CABCL, plein d’autodérision, après la rencontre. Et pourtant, ce choix du banc ultra renforcé, censé faire la différence en cours de seconde période, n’a pas toujours fonctionné dans un récent passé stadiste. Cette fois, les cracks ont pourtant amené un plus indéniable. Alors que Toulouse était dominé et agressé, notamment dans les zones d’affrontement, ils sont parvenus à littéralement inverser la tendance. Dans la dernière demi-heure, c’est Brive qui a particulièrement souffert. Mais souffrir n’est pas craquer. Et les Corréziens, sous pression, ont tenu et ont même trouvé le moyen de mener de six points à la 70e minute. Certes, Guillaume Ribes a peu de chances d’être lui aussi retenu par Marc Lièvremont mais les hommes d’Ugo Mola ont également des ressources…

Racing-Metro/Biarritz : 17-12 – Guillaume CYPRIEN

Le Racing-Métro s’est imposé contre Biarritz avec une ligne de trois-quarts recomposée. La recrue Benjamin Fall, utilisé à l’arrière depuis le départ de la compétition, a retrouvé le poste d’ailier qu’il occupait à Bayonne. François Steyn est passé du centre à l’arrière. Henry Chavancy, titularisé à l’aile contre Bourgoin, a retrouvé le centre du terrain. Il jouait avec Bergamasco, que Berbizier utilise comme Chavancy sur les deux postes, de la même façon qu’il utilise l’Italien Masi, non retenu dans le groupe contre Biarritz et assis dans les tribunes. A l’ouverture, il y avait Jonathan Wisniewski, déjà utilisé pendant la moitié d’une saison à l’arrière en Pro D2, et que Berbizier avait titularisé à ce poste il y a quelques mois contre Clermont en barrages du championnat de France. C’est une possibilité de repositionnement réelle. Il restait encore dans les tribunes Juan Martin Hernandez, aussi talentueux à l’arrière qu’à l’ouverture, et sur le banc des remplaçants le demi de mêlée Jérôme Fillol, déjà utilisé à l’ouverture. Dans cet effectif, il n’y a guère que les ailiers Bobo et Saubade qui ne soient pas polyvalents, et Pierre Berbizier use de cette caractéristique avec un certain bonheur. La Racing-Métro a réglé une carburation régulière malgré ces repositionnements permanents, qui offrent à son équipe des variations de jeu intéressantes. Et pour les adversaires, il devient difficile d’établir des choix stratégiques qui intègreraient Benjamin Fall à l’arrière si c’est François Steyn qui y joue finalement, ou Hernandez, ou quelqu’un d’autre… A moins que Steyn, comme face à Clermont en barrages, ne soit tout d’un coup positionné ouvreur, poste qu’on lui prédisait en Afrique du Sud avant sa sortie médiatique contre le sélectionneur De Villiers. Le Racing-Métro a vraiment plusieurs visages.

Agen/Stade français: 12-27 – Pierre-Laurent GOU

Une image, 48 heures après la rencontre reste… Une image qui doit sûrement tourner en boucle dans les séances vidéos des deux clubs. Début du match, première offensive agenaise, le troisième ligne Fonua arrive à la percussion sur le trois-quarts centre Mathieu Bastareaud. 134 kilos contre 110 kilos officiellement. Le choc frontal est violent. L’international français recule sur trois mètres et est sonné par l’impact quelques secondes. Lui l’habituel bulldozer des défenses a trouvé à qui parler. Cela n’empêchera pas les Parisiens de l’emporter mais quelle image !

Montpellier/La Rochelle : 26-6 – Bruno FABIOUX

C'était samedi soir, au stade Yves-du-Manoir de Montpellier, où se jouait un Méditerranée versus Atlantique entre Montpellier et La Rochelle. Le speaker de service mentionna bien le nom et le numéro du pilier géorgien du MHR, Goderdzi Shvelidze. Mais c'est le préposé à l'écran géant, ce fleuron technologique du rugby professionnel, qui se mélangea les commandes en faisant apparaître deux fois sur ledit écran le visage et le patronyme de Giorgi Jgenti (pour le numéro 17 et pour le numéro 23). Goderdzi Shvelidze se rappela pourtant au bon souvenir des Héraultais en marquant le troisième essai, celui du bonus offensif. Comme pour réparer l'oubli. Le dernier essai de Shvelidze remontait au 1er décembre 2007, à l'occasion d'une victoire de Clermont-Ferrand à Bourgoin-Jallieu. Goderdzi Shvelidze fait certainement partie des joueurs les plus sympas du Top 14. C'est un garçon discret hors du terrain, mais toujours efficace sur le terrain. Comme beaucoup de ses compatriotes. Goderdzi, à 32 ans, 54 sélections et deux Coupes du monde au compteur, entame à Montpellier sa dixième saison dans le championnat français, après trois à Béziers, quatre à Clermont-Ferrand (deux finales perdues et un Challenge européen remporté) et deux à Montauban. Sa joie, après qu'il eut aplati samedi l'essai qui devait propulser Montpellier à la première place du Top 14, celle d'un môme trop heureux d'un bon coup, fit plaisir à voir. On avait envie de vous la faire partager.

Pour des raisons techniques, nous ne sommes pas en mesure de vous fournir un commentaire sur le match entre Bourgoin et Toulon.

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