Le tour de Midi Olympique

Par Rugbyrama
  • Farid SID - Septembre 2010 - Perpignan vs Bourgoin
    Farid SID - Septembre 2010 - Perpignan vs Bourgoin
Publié le Mis à jour
Partager :

Comme chaque semaine, les envoyés spéciaux de Midi Olympique décryptent, à travers une anecdote, un joueur ou une image insolite, les moments forts du week-end. Nouveau volet avec les performances de Caminati et Sid, la rencontre avec Jean Cormier et les prestations des arrières de Montpellier.

Racing-Metro/La Rochelle : 43-18 – Léo HUISMAN

Sur la route de Colombes. Pour un Racingman, époque showbiz’, un match à Colombes débute au Royal-Villiers, la brasserie de la porte de Champerret, là où Robert "Patou" Paparemborde avait ses habitudes, là où Eric Blanc continue d’entretenir la légende. Samedi, nous nous restaurions, Guillaume Cyprien et moi-même, quand débarqua du diable vauvert, Jean Cormier, mal rasé, mal fagoté, mais bien accompagné. Pour les plus jeunes d’entre nous, Jean Cormier était grand reporter au Parisien, grand ami de Che Guevara. Une figure, un personnage du milieu. "Salut les mecs ! J’ai un parking, mais pas le permis. Qui me pousse jusqu’à Colombes ?" Etant le seul motorisé, c’est à moi que revient la lourde tâche de transporter El Senor Cormier et sa charmante compagne, belle vénézuélienne répondant au doux nom de "Mercedes" (peut-être pas d’ailleurs). 10 minutes de voiture avec Jean Cormier, c’est une plongée dans l’histoire même du rugby. On y parle de "Patou" son pote, à qui il prévoit de rendre hommage bientôt, en organisant "une super teuf". On évoque les trente ans des Barbarians français. "Les vrais Baa-bas sont anglais. Ils ont encore un demi à la main, un quart d’heure avant le début de la rencontre. Bon, ces trente ans, ce sera l’occasion d’une super teuf." On passe devant un rade cradingue : "Le Showbiz". "Sur la route de Colombes, ça ne s’invente pas !" On parle des Bleus de Lièvremont, du Racing de "Berbize", de Toulouse, "la grosse armada". Et puis on arrive enfin. Jean retrouve mille personnes à qui il offre un coup. "Oh minot, tu viens pas t’en jeter un petit avec nous ?" "Non, monsieur, j’ai du travail. Pardon." Vicissitudes du professionnalisme. On ne sait plus faire de super teuf.

Toulon/Agen : 41-10 – Guillaume ALBERTO

Enfin, Toulon s'est fait plaisir. C'est le sentiment qui prédomine après cette large victoire face à un promu agenais qui n'a pas pu tenir la comparaison. Les Toulonnais, qui n'avaient marqué que trois essais en cinq rencontres avant ce match, en ont passé six à leurs adversaires et ont gratifié le public de Mayol de quelques actions de classe. Enfin, les trois-quarts (Wilkinson, Wulf) ont passé la ligne d'en-but adverse. Le match parfait pour travailler les automatismes offensifs avant la réception de Clermont au Vélodrome samedi après-midi. Mais attention, l'opposition sera d'un tout autre calibre.

Bayonne/Clermont : 18-16 - Jérôme PREVOT

Comme c'est bon un match de rugby serré où l'on ne parle pas de jeu, de spectacle de ces notions si subjectives.... Pour ce Bayonne-Clermont, l'étroitesse du score et le chassé croisé suffisait à notre bonheur. Et si Bayonne l'a emporté, c'est grâce à une action extraordinaire, pas l'exploit technique de Pepito Elhorga, ni la pénalité de 55 mètres de Cédric Garcia. Non, ce que nous retenons, c'est le coup d'envoi de la deuxième période quand tous les avants basques se sont jetés comme un seul homme sur le réceptionneur auvergnat. Une vague irrésistible qui a labouré le ballon pour mettre Boyet en position de drop. Une action aussi sacrificielle, c'est aussi fort qu'un piment d'Espelette.

Perpignan/Bourgoin : 27-20 – Vincent BISSONNET

"Oh... Voila la star !" Non, Arnauld Tchougong ne vient pas de croiser Daniel Carter dans les travées d'Aimé-Giral. Le pilier berjallien vient juste féliciter le héros du jour, Farid Sid. L'ailier perpignanais, grand artisan de la victoire catalane avec deux essais, a réalisé, samedi, une éblouissante prestation. Des relances de feu, des crochets de fou : Farid Sid a transpercé à quatre reprises la défense iséroise. Surtout, il a démontré une immense générosité dans l'effort. Lors de l'interminable séance de pick and go de l'Usap à l'heure de jeu, on vit ainsi l'ailier se lancer à corps perdu dans la bataille pour finalement aplatir. "J'ai vu faire Nalaga, alors je me suis dit, pourquoi pas moi ?" En défense aussi, une de ses principales forces, il a su endiguer la puissance du phénomène Nadolo : "Il a beau peser trente kilos et faire vingt centimètres de plus que moi, je ne voulais surtout pas passer pour un c..." Mission accomplie!

- Jérome FREDON

Bien joué, mal payé. C'est ce que pouvait fort justement penser le CSBJ après sa rencontre perdue face à l'Usap. Énormes d'enthousiasme et de solidarité, les Berjalliens auraient mérité, au regard du nombre d'occasions franches d'essais qu'ils se sont procurés, de s'imposer en terre catalane. Mais leur manque de réalisme flagrant et de clairvoyance par peser lourd dans la balance. Le point de bonus défensif arraché au courage dans les derniers instants, ne suffisait pas à masquer la déception et le goût d'amertume dans les camp isérois. Encore raté !

Stade français/Brive : 27-29 – Arnaud BEURDELEY

On nous avait prévenu. C'était un soir de juin dernier au cours d'une soirée avec quelques amis, dont l'un évolue encore à Nice en Fédérale 1. Manu nous l'avait assuré : "Tu verras, Caminati, le jeune qui signe à Brive, c'est un super joueur". On s'était alors un peu renseigné. On avait noté un parcours atypique marqué par une suspension de trois ans à l'âge de 18 ans pour avoir craché sur un arbitre et une fracture de la rotule, témoignage d'un accident de scooter où les médecins lui avaient plus ou moins diagnostiqué la fin d'une éventuelle carrière sportive. Bref, un parcours pas comme les autres. Samedi au Stade Charléty, on a donc vu. Julien Caminati, 25 ans, est entré sur la pelouse à la 57e minute en remplacement de Nicolas Jeanjean. Et, en seulement 23 minutes, il a fait étalage de tout son talent. Une pénalité de cinquante mètres en coin et une percée décisive sur l'essai de Claassen (61e) ont suffi à nous convaincre. L'an passé, c'était à Nice en Fédérale 1 qu'il évoluait...

Biarritz/Toulouse : 25-20. Jérémy FADAT

Et si on s’amusait à ressortir le joueur le plus en vue de chaque équipe ? Incontestablement Dimitri Yachvili côté biarrot. Auteur de 20 points au pied, mais surtout constant régulateur du jeu basque, c’est lui qui a impulsé le rythme de la rencontre et conduit son équipe à la victoire. Une nouvelle belle performance qui vient dans la lignée de celles qu’il effectue depuis le début de saison. Et côté toulousain ? Maxime Médard. Certes, il s’est parfois montré approximatif dans son jeu au pied en première période mais il a constamment accéléré le jeu des champions d’Europe. Particulièrement en jambes, il n’a pas hésité à relancer depuis son propre camp et a créé des brèches dans la défense adverse. Surtout, il a inscrit son cinquième essai, ce qui fait de lui le meilleur marqueur du Top 14. A quelques semaines de l’annonce du groupe des Bleus pour les tests de novembre, c’est bon signe. En effet, le demi de mêlée biarrot est considéré comme le numéro 3 français à son poste (derrière Parra et Dupuy). Et l’arrière ou ailier toulousain sort d’une saison internationale quasiment blanche et avait perdu du crédit auprès du sélectionneur. A l’heure où l’on s’inquiète des blessures de certains postulants à la tournée (Barcella, David, Pierre, Traille, Michalak, Nicolas…), d’autres sont venus rappeler, notamment ce samedi, que le vivier est encore grand.

Montpellier / Castres : 23-12 - Emilie DUDON

Avec un technicien de la qualité de Fabien Galthié, les lignes arrières montpelliéraines sont à bonne école. A la peine l'année dernière (le MHR a terminé 10e attaque du Top 14 2009-2010), elles ont franchi un cap cette saison. Dans un jeu de mouvement assumé, elles s'illustrent par leur vitesse d'exécution et leur précision. Illustration parfaite : le   deuxième essai inscrit par le MHR samedi. On joue la 59e minute et les Castrais se font pénaliser dans leurs 40 mètres. Opportuniste en diable, le demi de mêlée héraultais Julien Tomas joue vite. Il perce, Nagusa est au soutien et sert Fernandez qui remet superbement à l'intérieur pour Trinh-Duc. Ce dernier fixe parfaitement les derniers défenseurs tarnais et donne à Doumayrou qui s'en va aplatir un essai magnifique. La réactivité et la rapidité du jeu de lignes héraultais étaient impressionnantes sur cette phase. "Nous avons un véritable jeu de mouvement, de déplacement et cela nous va bien. On s'éclate comme ça et nous sommes efficaces", se réjouit le centre Geoffrey Doumayrou dans Midi Olympique ce lundi. Sur des coups comme ça, on s'éclate nous aussi à les regarder jouer.

Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?