Agen : Le point de frustration

Avant le match, le SUALG aurait "signé des deux mains et des deux pieds" pour ramener le bonus défensif de son déplacement à Montpellier. N'empêche, les mines n'étaient pas vraiment réjouies à la sortie des vestiaires. C'est que, compte tenu du contexte, les Agenais avaient "plus le sentiment d'avoir perdu trois points que d'en avoir gagné un". Devant à la mi-temps (7-3), ils ont mené jusqu'à la 66e (17-15) et n'ont vraiment perdu leurs espoirs de... victoire bonifiée qu'à la 77e minute de jeu, quand Tomas a inscrit le seul essai des siens. Devancés de huit points, ils ont même cru perdre leur bonus en fin de match, avant de trouver les ressources pour aller marquer leur troisième essai à la dernière minute de jeu. Une réaction louable - qui témoigne de l'état d'esprit et de la détermination du groupe - mais qui s'est avérée insuffisante pour l'emporter.

Une victoire lot-et-garonnaise n'aurait pas été usurpée et les visiteurs avaient effectivement de quoi afficher leurs regrets après le match. Les premiers mots d'Alain Tingaud et Christian Lanta s'adressaient d'ailleurs à l'arbitre de la rencontre. "Il va falloir qu'on me réexplique l'arbitrage dans les rucks", ironisait le manager tandis que son président était parti s'entretenir avec M. Cardona sur son interprétation du jeu au sol. Mais Agen sait bien que l'arbitrage ne suffit pas à expliquer sa défaite. Son indiscipline en général, et notamment ses difficultés en mêlée, ont été rédhibitoires. Les coéquipiers d'Adri Badenhorst ont ainsi été trois fois plus pénalisés que leurs adversaires, notamment en début de deuxième période. C'est ce qui leur a coûté le match. "A ce moment-là, on fait deux ou trois erreurs et on leur offre neuf points facilement, déplorait Lanta. C'est vraiment dommage parce qu'on était bien en place."

Robinson : "On a notre place en Top 14"

Malgré une montée en puissance, Agen manque encore d'expérience et de patience. Et ne pas avoir remporté cette victoire qui lui tendait les bras pourrait porter à conséquence en fin de la saison. Mais les Lot-et-Garonnais ont empoché un point de bonus très précieux. A six journées de la fin du championnat, ils n'ont pas perdu de terrain sur La Rochelle – qui avait aussi fait un gros coup en ramenant un point de bonus défensif de Biarritz – et comptent aujourd'hui deux unités d'avance sur Brive, défait à Castres.

Psychologiquement aussi, ce bonus ramené de Montpellier est primordial. Il confirme la victoire obtenue contre Toulon et prouve que l'équipe s'est définitivement hissée au niveau du Top 14. "On arrive à s'inscrire dans la continuité désormais, c'est ce qui est intéressant", se réjouissait tout de même Christian Lanta. "On a montré qu'on pouvait tenir tête aux meilleures équipes, Montpellier ne nous a pas respectés et ça nous a encore plus motivés", assurait pour sa part Silvère Tian, grand artisan de la performance de sa nouvelle équipe. Le SUALG, s'il n'est pas sauvé, a encore fait un pas sur la route du maintien. "On a prouvé qu'on avait notre place en Top 14", résumait le trois-quarts centre Jamie Robinson, avant que son capitaine Adri Badenhorst ne conclue : "Maintenant, on a notre destin en mains".