MHR : Bustos Moyano, l'arme fatale

Par Rugbyrama
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Publié le Mis à jour
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Débarqué à Montpellier et en Top 14 dans l'anonymat, Martin Bustos Moyano est aujourd'hui l'une de ses gâchettes les plus redoutées. Décisif en barrages puis en demie, le pied droit de l'ailier argentin devra encore faire des merveilles samedi, contre Toulouse, si le MHR veut décrocher le Brennus.

Certains disent de lui que s'il n'avait pas un pied droit magique, il ne serait pas titulaire à l'aile de Montpellier. Peut-être, mais aujourd'hui, poser la question relève de l'indécence. Parce qu'avec la réussite qu'il connaît depuis le début de saison dans ses tentatives de but, Martin Bustos Moyano s'est rendu indispensable. C'est encore plus vrai en phases finales. Six coups de pied fructueux sur sept en barrages à Castres. Même ratio en demi-finale au Vélodrome. Et surtout cette pénalité de la victoire, située à 40 mètres des poteaux, à deux minutes de la fin... "Comme d'habitude, il n'a pas tremblé", félicite Fulgence Ouedraogo. "C'est une machine de guerre", dit François Trinh-Duc. Mais comment n'a-t-il pas tremblé sur cette ultime tentative ? "Tout le monde me le demande, répond l'Argentin. C'est mécanique, c'est tout. J'ai posé le ballon, j'ai tapé et c'est passé. Je savais que ce coup de pied était très important pour la ville, le club, les joueurs et pour moi aussi. J'étais conscient que si je ne marquais pas, on disait au revoir à la finale. C'est un rêve que je vis."

Son passé de footballeur

Débarqué de son pays natal à Montpellier dans un total anonymat l'été dernier, lui ne s'attendait pas à vivre de telles émotions. "Je venais pour jouer le maintien, éclaire-t-il. Là, je me retrouve à disputer une finale de championnat. C'est fou." Pourtant, rien n'était acquis pour lui avant l'entame de l'exercice. "Je me demandais ce que je faisais là. J'étais seul vu que ma femme était restée à Cordoba, je ne parlais pas français. C'était vraiment dur. Heureusement que d'autres Argentins comme Santi (Fernandez) ou Juan (Figallo) étaient là. Mais je ne savais pas si j'allais jouer. C'était à Fabien Galthié de choisir. Maintenant, je crois que le pari est gagné et j'en suis très content." Si le pari s'est avéré payant, c'est donc grâce à ses qualités de buteur. Redoutable. Effroyable. Un don né de son passé footballistique. "J'ai joué au foot à un bon niveau jusqu'à 14 ans. J'étais numéro dix. C'est seulement quand j'ai déménagé et changé de quartier que je me suis mis au rugby. Mais je continue à adorer le foot, que je regarde plus à la télé que le rugby."

"Je ne suis pas une machine"

Et son geste au moment de transpercer le ballon est calqué sur celui du frappeur de coup-franc. "C'est vrai, j'ai conservé le geste du footballeur, avoue l'intéressé. Je n'ai fait évoluer qu'une seule chose en venant en France. Désormais, je tape plus fort." Samedi, le MHR aura encore bien besoin de lui pour battre Toulouse. On ne lui réclamera sûrement pas d'inscrire des essais (même s'il en a marqué cinq en Top 14 cette saison!) mais les supporters héraultais sont conscients que sans un artilleur dans son meilleur jour, leur club ne deviendra pas champion de France. Alors celui qui paraît insensible à la pression cherchera à assurer. Encore une fois. "Attention, j'aimerais être une machine mais ce n'est pas le cas. Regardez Wisnieski. C'est un très bon buteur, le meilleur selon moi. Et il est passé à côté samedi dernier. Cela peut arriver à tout le monde..." Peut-être, mais jusqu'à maintenant, lui est épargné !

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