Blin : "Il y aura une augmentation"

Par Rugbyrama
  • Mathieu Blin
    Mathieu Blin
Publié le Mis à jour
Partager :

Ce vendredi à minuit, Bordeaux-Bègles et Lyon, les clubs promus en Top 14, n'auront plus le droit de recruter (Périgueux et Béziers, qui montent en Pro D2, ont eux jusqu'au 30 juillet). L'occasion de dresser un premier bilan sur le chômage dans le rugby avec le président de Provale, Mathieu Blin.

Le marché des transferts est quasiment fermé pour tout le monde. Quelle est la situation aujourd'hui ?

Mathieu BLIN : Pour l'instant, il est impossible de communiquer des chiffres définitifs. Si on ne parle que des joueurs professionnels, on compte encore une bonne cinquantaine de joueurs à la recherche d'un club. Ils devraient être à peu près soixante au final. Si on inclut les joueurs de Fédérale 1, dont le statut est en train de s'épaissir et que Provale prend en charge depuis cette année, on arrive à une centaine de rugbymen sans club.

L'an dernier, le nombre de pros n'ayant pas trouvé un club avait quasiment baissé de moitié pour se porter à 46. Ce chiffre augmente peu cette année. Peut-on considérer cela comme positif ?

M.B. : Le bilan ne peut pas être positif puisqu'on constatera une augmentation, même faible, du nombre de joueurs sans club. Mais ce sont aussi les situations de ces joueurs qui sont de plus en plus inquiétantes, dans le sens où ils savent de plus en plus tard qu'ils ne sont pas conservés. Souvent, les discussions entre le club et le joueur sont bonnes six mois avant et au dernier moment, ce dernier se retrouve dans une situation délicate. Les choses deviennent alors difficiles à gérer.

A quoi cela est-il dû ?

M.B. : La construction du rugby aujourd'hui amène de plus en plus de gens à vouloir faire de ce sport un métier. Mais il n'y a pas de place pour tout le monde. L'offre est de plus en plus étroite alors que la demande va croissant. Ensuite, il y a un phénomène de fragilisation des budgets des clubs. Et les joueurs sont grandement tributaires de ces budgets. Même si beaucoup de clubs s'en tirent bien et ont baissé leur masse salariale, les situations restent fragiles parfois. Le rugby subit les mêmes difficultés que le marché du travail en général.

Allez-vous, comme chaque année, demander un délai supplémentaire à la LNR pour les chômeurs ?

M.B. : Bien sûr, nous le ferons à l'occasion du comité directeur de la Ligue à la fin du mois. Nous allons partir sur le même schéma que les années précédentes et demanderons que les chômeurs bénéficient d'environ un mois de plus pour trouver un club.

Les jokers Coupe du monde, cette année, peuvent-ils être considérés comme une solution ?

M.B. : Peut-être pour certains. Je pense par exemple à des joueurs qui allaient arrêter leur carrière et qui se retrouvent avec quatre mois de contrat supplémentaires mais c'est une solution conjoncturelle. Que se passera-t-il pour eux à l'issue de ces quatre mois? Combien seront gardés toute l'année ? Ce système des jokers ne peut absolument pas être avancé comme une solution.

L'an dernier, la troisième édition du match des chômeurs avait été un échec puisque seulement sept joueurs sans emploi s'étaient présentés. Allez-vous organiser une quatrième édition malgré tout ?
M.B. : On ne sait pas encore. Pour l'instant, ce projet est mis entre parenthèses. Il sera organisé seulement si nous sommes capables d'aligner une équipe digne de ce nom, par respect pour la LNR, qui nous accompagne dans ce projet, mais aussi pour le club qui nous recevra.Une décision sera prise d'ici la première semaine d'août car, s'il a lieu, ce match se tiendra à peu près quinze jours avant le début du championnat.

Cette année, Provale a affirmé sa volonté de prendre en charge plus tôt les joueurs dans des situations difficiles. Qu'est-ce qui a changé ?

M.B. : Une cellule d'accompagnement destinée à mettre en relation les clubs et les joueurs a été mise en place. Cette cellule, qui ne prend aucune commission, a vu 66 dossiers ouverts et a placé 22 joueurs dans des clubs. Elle s'est montrée très performante huit mois seulement après sa création et constitue une véritable alternative aux agents. Certains font très bien leur travail, d'autres le font beaucoup moins bien... Notre but est seulement d'aider les joueurs et d'assurer une véritable prise en charge sociale et familiale dans leur projet.

Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?