Clermont fait le plein

Il y avait plusieurs manières d'aborder ce match entre Clermont, le champion de France en titre, et Agen, le promu. Alors que, dans un élan d'optimisme, on pouvait annoncer qu'il y allait y avoir du jeu, l'observateur plus pessimiste sentait quant à lui qu'il y allait y avoir des points... C'était en effet, sans faire offense au SUA, l'objectif annoncé des Auvergnats à la veille de se lancer à l'assaut du continent. Il s'agissait donc de profiter de cette opposition pour peaufiner les réglages et retrouver le jeu léché qui avait fait la force de l'ASM ces dernières saisons. Pour Agen, il était plutôt question de se servir de cette confrontation pour travailler et progresser. Ainsi donc, on nous promettait du jeu. Et du jeu il y eut, principalement au cours d'une première période complètement folle et débridée, où les équipes se rendaient coup pour coup. Aussi inattendu que cela puisse paraître, c'est bien Agen qui inscrivait le premier essai pas Swiryn (8e) et jetait un léger froid sur le stade Michelin. Piqués au vif, les Auvergnats répondaient quasi immédiatement par Rougerie (11e), puis Joubert (18e). Le jeu rebondissait de tous les côtés et Nalaga se faisait un plaisir de briser les plaquages agenais alors que, paradoxalement, le score mettait du temps à enfler. Tandis que Courrent meublait au pied (22e, 36e), Bonnaire venait conclure la marque avec un nouvel essai (30e). Ainsi, le score à la pause n'était que de 19 à 13 pour des Clermontois qui, s'ils étaient manifestement supérieurs, ne maitrisaient pas le match aussi largement que cela.

Clermont, c'est du sérieux

Si la première période fut jouée sur un rythme endiablé, la seconde ne laissera pas un souvenir impérissable dans les mémoires. Ce ne fut pourtant pas la faute d'un Julien Malzieu en grande forme auteur d'un doublé en moins de 10 minutes (46e, 54e). Son premier essai fut d'ailleurs un chef-d'œuvre de côté fermé négocié par Ledesma, qui décala Floch. Ce dernier fixa pour Malzieu qui joua au pied par dessus le dernier défenseur pour finalement aller plonger dans l'en-but pour ce qui fut certainement l'essai du match. Mais, pour les esthètes et amateurs de beau jeu, cet essai fut un des rares moments de plaisir à se mettre sous la dent tant le tempo atteignait occasionnellement des niveaux abyssaux, même si Parra (62e) puis Nalaga (80e) apportaient leurs pierres à l'édifice. Agen, malgré de franches périodes de domination, ne scorait que par deux pénalités de Courrent (43e, 58e).

En somme, le résultat du match fut assez vite acquis pour les Clermontois. Que dire alors de la timidité dont ils firent preuve en seconde période? Où étaient passées toutes les intentions affichées en début de match ? Il paraît que le champion n'ait pas encore tout à fait trouvé la bonne carburation, et il pourrait bien y avoir urgence avant de se lancer à la conquête de l'Europe. En revanche, et malgré un écart conséquent au score, il semble qu'il y ait quelques motifs de satisfaction côté agenais, tant au niveau du contenu que de l'envie. Tout n'est pas à jeter loin s'en faut, et nul doute que des prestations de ce niveau permettront au SUA d'accrocher de bons résultats contre certaines équipes plus modestes.